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nerent lieu à de grandes calomnies contre l’auteur. Elles consistent en silves, en élégies, en épitaphes, en tableaux (icones) & en épigrammes. On ne peut nier que ces poésies ne contiennent des vers trop libres, & peu conformes à la chasteté des muses chrétiennes ; mais c’est un écart de la jeunesse de Beze, dont il demanda pardon à Dieu & au public. Il travailla à les supprimer autant que ses ennemis travaillerent à les faire vivre ; & quand il consentit, à l’âge de 78 ans, que l’on en fît une nouvelle édition, ce fut pour empêcher qu’on n’y insérât les vers qui pouvoient causer le moindre scandale. S’il avoit eû la sagesse de retracter également son traité de hæreticis a magistratu puniendis, il eût servi utilement à la cause générale, en annoblissant son caractere de ministre de l’évangile. (Le chev. de Jaucourt.).

VEZERE, la, (Géog. mod.) riviere de France. Elle a sa source aux confins du bas-Limousin & de la Marche, & devient navigable à trois lieues de Brive, élection de Périgueux. (D. J.)

VEZOUZE, la, (Géog. mod.) petite riviere de Lorraine. Elle prend sa source aux monts de Vosge, & se rend dans la Meurte, une lieue au-dessus de Luneville. (D. J.)

U F

UFENS, (Géog. anc.) fleuve d’Italie, dans le nouveau Latium. Au-lieu d’Ufens, Festus écrit Oufens, & dit qu’il donna le nom à la tribu Oufentina. Il coule à l’Orient des marais Pomptins, & se jette dans la mer, ce que Virgile, Æneid. l. VII. vers. 802. explique de la sorte.

…… Gelidusque per imas
Quærit iter valles, atque in mare conditur Ufens.

Les eaux d’un fleuve qui coule dans des marais, ne peuvent pas être bien claires : aussi Silius Italicus, l. VIII. vers. 38., dit-il :

………. Et atro
Liventes cæno per squallida turbidus arva,
Cogit aquas Ufens, atque inficit æquora limo.

Claudien, in probini & olybrii, cons. vers. 257. nous fait entendre que ce fleuve serpente beaucoup.

…. Tardatusque suis erroribis Ufens.

Quelques-uns l’appellent présentement Baldino ou Baudino ; mais on le nomme plus communément Aufente.

2°. Ufens, fleuve d’Italie, dans la Gaule Cispadane, selon Tite Live, l. V. c. xxxv. Les anciennes éditions, aussi-bien que quelques unes des modernes, portent Utens, au-lieu de Ufens. Cluvier, ital. ant. l. I. c. xxij. est pour la premiere de ces deux manieres d’écrire. Il ajoute que ce fleuve arrose la ville de Ravenne du côté du nord, & qu’on le nomme aujourd’hui Montonc. (D. J.)

U G

UGENTO, (Géogr. mod.) ville d’Italie, qu’on peut mieux appeller village, au royaume de Naples, dans la terre d’Otrante, à 10 milles au sud-est de Gallipoli, & à 12 au sud-ouest de Castro, avec un évêché suffragant d’Otrante. Long. 35. 52. latit. 40. 10. (D. J.)

UGLIS ou UGLITZ, (Géog. mod.) ville de l’empire russien, au duché de Rostow, sur le Volga. Cette ville est renommée par le malheur de Démétrius, fils de czar Jean-Basile. Ce jeune prince, âgé seulement de neuf ans, y fut tué par les ordres de Boris, son beau-frere, dans la confusion d’un incendie qui consuma une partie de la ville. Deux imposteurs, dans la suite, prirent l’un après l’autre le nom de Démétrius, & se dirent fils de Jean-Basile, ce qui

causa de grands troubles dans l’état. (D. J.)

UGOCZ, (Géog. mod.) ville de la haute Hongrie, dans le comté de même nom, sur une petite riviere qui se jette dans la Teisse. Long. 41. 28. latit. 48. 27. (D. J.)

UGOGNA, (Géog. mod.) petite ville d’Italie, au duché de Milan, à 10 milles à l’occident du lac de la Garde, sur le Tosa. (D. J.)

UGRA, (Géog. mod.) riviere de l’empire russien. Elle prend sa source dans le duché de Smolensko, sépare le duché de Moskow de celui de Séverie, & se jette enfin dans l’Occa. (D. J.)

U H

UHEBEHASON, s. m. (Hist. nat. Botan. exot.) c’est un arbre d’Amérique, nommé, par C. Bauhin, arbor brassicæ folio, excelsissima Americana. Il est d’une hauteur & d’une grosseur surprenante, ses branches s’entrelacent les unes dans les autres ; ses feuilles sont semblables à des feuilles de chou. Ses rameaux portent un fruit d’un pié de long. Une infinité d’abeilles trouvent leur nourriture dans ce fruit, & leur logement dans les creux de l’arbre, où elles font leurs rayons & préparent leur miel. (D. J.)

V I

VIA, (Géog. anc.) fleuve de l’Espagne tarragonoise, selon Ptolomée, l. II. c. vj. C’est peut-être aujourd’hui la riviere Ulla, dans la Galice. (D. J.)

VIADANA, (Géog. mod.) petite ville, ou plutôt bourgade d’Italie dans le Mantouan sur le Pô, à sept milles de Casal-maggiore. Quelques savans prennent ce bourg pour l’ancienne Vitellianum.

VIADUS ou VIADRUS, (Géog. anc.) fleuve de la Germanie, qui prenoit sa source dans l’ancienne Suévie. & se perdoit dans la mer Suévique, appellée autrement le golfe Codanus.

Les Romains connoissoient peu la Germanie de ce côté-là. Pline ne parle que de deux fleuves au-delà de l’Elbe, savoir la Vistule & le Guttalus. Ptolomée double le nombre, & marque le Chalusus, le Suevus, le Viadrus & la Vistule. Par Viadrus ou Viadus, il faut entendre le même fleuve, savoir l’Oder, que les Sarmates qui ont habité durant plusieurs siecles sur ses bords, appelloient Odora ou Odera.

La difficulté est de savoir si le Suevus de Ptolomée & le Guttalus de Pline & de Solin, sont le même fleuve que le Viadus ou Viadrus, ce qui est très probable. L’Oder, comme on sait, a trois embouchures formées par les îles Wollin & d’Usedom, & dont celle qui est du côté de l’occident, sert aussi d’embouchure à la Pene, qui lui donne son nom : celle du milieu s’appelle Suine ou Suene, nom qui approche assez de celui de Suevus ; & la troisieme qui est à l’orient, est appellée Diwenow.

Ainsi le Viadus ou Viadrus, le Suevus, le Guttalus & l’Odera seroient la même riviere, c’est-à-dire l’Oder des modernes. (D. J.)

VIAGE, s. m. (Gram. & Jurisp.) vieux terme de coutume, qui signifie quelquefois la vie, & quelquefois l’usufruit ou jouissance que quelqu’un a d’une chose sa vie durant. Voyez les coutumes de Hainaut, Mons, Tours, Lodunois, Anjou, Maine, Poitou, Bretagne, & le glos. de Lauriere au mot viage. (A)

VIAGER, adj. (Gramm. & Jurisp.) se dit de ce qui ne doit durer que pendant la vie d’une personne, comme un don ou douaire viager, une rente ou pension viagere.

On dit d’un homme qu’il n’a que du viager, lorsqu’il n’a pour tout bien que des rentes & pensions viageres.

On appelle réparations viageres ou usufruitieres, les réparations d’entretenement dont les usufruitiers sont