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postérieure de la sous-claviere, elle s’engage dans le canal formé par les apophyses transverses des sept vertebres du col, & forme lorsqu’elle est parvenue entre la premiere & la seconde, un contour remarquable pour aller gagner le tronc de l’apophyse transverse de la premiere vertebre, d’où étant sortie, elle forme un nouveau contour pour aller passer dans le crâne par le grand trou occipital, & se distribuer au cervelet, au cerveau, &c. Voyez Sous-claviere, Cerveau, &c.

Cette artere fournit dans son trajet plusieurs branches, dont les plus remarquables sont l’artere occipitale postérieure, l’artere basilaire, l’artere auditive, l’artere méningée, les deux arteres spinales. Voyez Basilaire, Auditive, &c. La veine vertébrale est celle qui accompagne cette artere.

Vertébraux, Muscles, (Anatom.) on nomme muscles vertébraux, des muscles qui ne sont attachés qu’aux vertebres ; leur action contribue principalement aux mouvemens des parties qui se trouvent le long de l’épine du dos.

Ces sortes de muscles ont toujours paru très-difficiles à bien disséquer & à décrire avec netteté, même aux plus célebres anatomistes, principalement ceux du dos. Tous ces muscles sont très-composés, multipliés & entrelacés, de maniere qu’il faudroit en faire un nombre beaucoup plus grand que celui des vertebres, ou les réduire à un trop petit nombre de muscles longs, & entrecoupés en différens endroits.

Sténon, pour en faciliter la connoissance, aussi bien que la dissection & la description, s’est avisé de les ranger de la maniere suivante.

Il appelle en général muscles vertébraux, ceux qui ne sont attachés qu’aux vertebres ; il les distingue tous en droits & en obliques. Les droits, selon lui, sont ceux qui sont paralleles à la moëlle de l’épine ; c’est-à-dire ceux dont la direction est longitudinale. Les obliques, sont ceux qui sont placés obliquement entre les apophyses épineuses & les apophyses transverses.

Il divise les droits en mitoyens & en latéraux. Les mitoyens sont attachés aux apophyses épineuses ; & les latéraux aux transverses. Il fait encore une division de tous ces muscles en simples, & en composés. Les simples sont bornés à deux vertebres ; les composés sont attachés à plusieurs.

Il distingue deux sortes d’obliques ; les uns montent des apophyses transverses aux épineuses en s’approchant ; les autres montent des apophyses épineuses aux transverses en s’écartant. Il appelle ceux de la premiere sorte, ad medium vergentes ; & les autres, à medio recedentes. Pour se conformer à cette expression de l’auteur, on pourroit par des termes empruntés de l’optique, appeller convergens les premiers de ces muscles, & divergens les autres. Il ajoute enfin, que parmi les premiers il y en a beaucoup, qui d’une seule apophyse transverse, montent à plusieurs apophyses épineuses transversaires, & qu’il y en a aussi qui de plusieurs transverses, montent à une seule épineuse.

Selon cette idée, on applique assez bien aux muscles vertébraux les anciens termes d’épineux, de transversaires & de demi-épineux ; en appellant épineux ceux qui sont seulement attachés aux apophyses épineuses ; transversaires ceux qui le sont aux seules apophyses transverses ; & demi-épineux ceux qui ne sont attachés que par un bout aux apophyses épineuses. On exprime mieux à-présent par des termes composés, les deux sortes de vertébraux obliques, en nommant les uns transversaires épineux, & les autres épineux transversaires.

Il est encore bon, & même nécessaire, de retenir le nom général de vertébraux droits, obliques, &c. car quoique les termes que je viens de rapporter conviennent très-bien aux obliques postérieurs, ils ne

conviennent pas aux obliques antérieurs, parce que ceux-ci sont attachés en partie au corps des vertebres, & non pas aux apophyses épineuses.

On peut appeller petits vertébraux, ceux qui sont simples, ou bornés à deux vertebres voisines ; & grands, ceux qui sont composés & s’étendent à plusieurs vertebres, & nommer les uns grands & petits épineux, & les autres grands & petits transversaires : on donne aussi à ces petits muscles le nom d’inter-épineux & d’inter-transversaires. Il y a de petits obliques qui ne paroissent atteindre précisément ni aux apophyses épineuses, ni aux transverses, mais s’attacher comme entre-deux ; on pourroit les nommer simplement inter-vertébraux.

Outre ces muscles vertébraux proprement dits, il y en a d’autres qui servent au mouvement des vertebres, & qui n’y sont attachés qu’en partie. Quelques anciens ont appellé ceux-ci demi-épineux, comme n’étant attachés qu’à moitié à l’épine du dos, & ils ont nommés épineux ceux qui y sont tout-à-fait attachés : dans ce sens, on pourroit nommer les uns vertébraux seulement, & les autres demi-vertébraux.

Parmi les vertébraux proprement dits, il y en a qui par leurs attaches, paroissent être communs au cou, au dos & aux lombes. Pour les distinguer M. Winslow rapporte au cou, non-seulement ceux qui sont uniquement attachés aux vertebres du cou, mais encore ceux dont les attaches supérieures sont à la derniere de ces vertebres, quoique leurs autres attaches soient toutes aux vertebres du dos : il observe la même chose par rapport aux lombes.

Tous ces muscles varient beaucoup dans leurs attaches & leurs communications réciproques ; ils sont quelquefois si fort confondus par ces sortes de communications, qu’on a de la peine à les démêler quand on n’est pas au fait. Ils sont en général plus aisés à développer dans les enfans que dans les adultes, & dans adultes que dans les vieillards. (D. J.)

Vertébraux, les nerfs vertébraux, c’est-à-dire ceux qui partent de la moëlle épiniere, sont au nombre de trente paires, dont il y en a qu’on regarde comme appartenans au col, parce qu’ils tirent leur origine de la partie de la moëlle située dans le canal des vertebres du col, & on les appelle par cette raison nerfs cervicaux ; d’autres au dos, qu’on appelle dorsaux ; d’autres aux lombes, qu’on appelle lombaires ; & enfin d’autres à l’os sacrum, nommés sacrés. Voyez Cervical, Dorsal, Lombaire & Sacré, &c.

Les ligamens vertébraux sont tous ceux qui unissent les vertebres entre elles. Voyez Ligament.

VERTEBRE, s. f. (Anatom.) piece osseuse dont plusieurs sont articulés de suite le long de l’épine, & forment la composition de la troisieme partie du squelette de l’homme.

L’épine est ordinairement composée de vingt-quatre vertebres, pieces mobiles appuyées sur l’os sacrum. Il y a sept vertebres pour le col, nommées cervicales, douze pour le dos, cinq pour les lombes.

Elles sont de substance spongieuse, recouvertes d’une petite lame compacte, avec un cartilage épais entre le corps de chaque vertebre ; un grand trou se trouve au milieu de chacune pour le passage de la moëlle : elles ont quatre échancrures, ensorte que les vertebres étant appliquées les unes sur les autres, ces échancrures forment des trous par où s’échappent latéralement vingt-quatre paires de nerfs.

On remarque dans chaque vertebre son corps & ses apophyses : les apophyses postérieures sont nommées épineuses, & les latérales transverses ; celles qui sont dessus & dessous des latérales, sont appellées obliques ; ces dernieres servent à articuler les vertebres les unes avec les autres. Le corps des vertebres a une face