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partie la plus considérable sera entre lesdites branches, & par conséquent le rouleau sera posé avec sûreté. La longueur de l’essieu connue, ainsi que la largeur des roues & la grandeur des moyeux, il y aura environ 4 piés d’un moyeu à l’autre, c’est-à-dire, pour largeur totale de la machine. Il faut mettre le rouleau le plus près de l’essieu qu’il se pourra, c’est-à-dire, faire les bras BC, EF, du levier les plus courts qu’il sera possible, pour augmenter la force des ouvriers qui seront en KI. Le rayon de la roue = 15 pouces : pour que le rouleau n’empêche pas celle-ci de tourner, faisons FE, ou BC = 16 pouces.

On donne de longueur au chariot depuis l’essieu jusqu’aux poignées environ 8 piés. Le point de réunion G des branches est environ à 4 piés de l’essieu, & il reste à-peu-près 4 piés de queue.

De C & F s’élevent deux branches CP, FP, qui se réunissent en P, en une seule qui s’attache en G. Ces branches semblables à celles que nous avons fait observer au chariot à ferrasse, servent comme dans celui-ci à placer les mains des ouvriers qui poussent le chariot.

Les tenailles sont un instrument propre à prendre la cuvette, & à la renverser sur la table. Ce n’est autre chose qu’un cadre de fer, qu’on fait juste à la mesure des cuvettes qu’on veut prendre : au moyen de quoi on est oblige d’avoir deux tenailles, l’une pour les petites cuvettes, l’autre pour les grandes. On voit, fig. 1. Pl. XIV. une petite tenaille : tout ce que nous en dirons doit s’entendre de même de la grande tenaille, fig. 2.

Le cadre HILK a 16 pouces de H en I, & seulement 15 de I en L, pour serrer la cuvette avec plus de force. Le cadre est ouvert au milieu du côté HK, & deux branches QB, RC y sont ajoutées de telle sorte, que la parti CRKLSG, tournant sur une charniere G, s’approche plus ou moins de l’autre partie QHIO du cadre, & se fixe à l’ouverture desirée au moyen d’une clé EF, & d’une clavette. De G en P, il n’est besoin que d’une branche.

Aux extrémités de la tenaille, on forme des poignées IM, PN, AB, CD, de huit pouces, la charniere G est à un pié du cadre.

La branche GP, doit être telle que QI Z, que la largeur de la table, & on le sentira si on conçoit le mouvement de la tenaille.

Suppose qu’on veuille couvrir la table entiere de verre, on commence à en verser du côté PQ (fig. 3.) & on continue jusqu’au côté OR, en faisant parcourir à la cuvette toute la largeur de la table ; de cette maniere, le côté HK de la tenaille donne sur le bord OR de la table.

Si les poignées MP, PN, étoient trop près de la cuvette pour qu’elles no pussent se trouver au-delà de PQ (fig. 3.), les mains de l’ouvrier se trouveroient immédiatement au-dessus du verre, & il se brûleroit. On sait donc pour éviter ce danger QP = six piés & demi (fig. 1.). Il n’est pas besoin que OB, SC, soient aussi longs, parce que lorsqu’on commence à verser en PQ (fig. 3.), il n’y a point de verre sur la table : le verseur qui est en AB, CD (fig. 1.), ne court pas danger de se bruler, en avançant un peu ses bras sur la table ; & lorsque la cuvette est au bord O R (fig. 3.), l’ouvrier est bien éloigné du flot de verre : on fait donc BQ = environ trois piés & demi, par ce moyen BO a environ cinq piés, & la tenaille entiere est un instrument d’environ dix piés.

A six pouces en 1, 2, 3, 4, de O, S, Q, R, les branches des tenailles sont arrondies & un peu déprimées ; c’est là que s’attachent les chaines qui suspendent les tenailles : car on sent bien que deux hommes ne pourroient soutenir le poids d’une cuvette pleine, s’ils n’étoient aidés.

Il est, je crois, inutile de dire que l’on prend la cuvette dans la ceinture, avec le cadre de la tenaille.

On voit (fig. 2. Pl. XVII.) la maniere dont est suspendue la tenaille ; ses collets 1, 2, 3, 4, sont embrassés par des chaines qui vont s’attacher à trois piés au-dessus des tenailles en 5, 6, 7, 8, aux extrémités des petits fleaux 5, 6, 7, 8, qui ont environ huit pouces de longueur ; 5 6, 7 8 s’ajustent par leur milieu aux extrémités y, x, de la branche xy qui a environ trente pouces de long ; elle est immobile dans sa position, retenue par la piece verticale tg = 18 pouces, qui est fixe au milieu de xy, & soutenue par les arcs-boutans tA, tB.

A l’extrémité t de la piece tg est un trou dans lequel peut être reçu le crochet a (fig. 1.)

Le bout t de tg, s’insere dans le trou s, pratiqué au milieu de la tôle opqr, dans la même forme que la branche tg, pour que t, y entre comme un tenon dans sa mortaise : par ce moyen le trou t se trouve au-dessus de la ferrasse.

La tôle opqr a environ quatre piés sur près de deux, & sert à couvrir la cuvette pour empêcher qu’il n’y tombe des saletés.

La potence (fig. 1. Pl. XVII.) est une piece de bois ZC, arrondie & garnie en fer à son extrémité C. C s’engage dans un collier ab de fer qui l’arrête à une piece de charpente, & lui laisse la liberté de tourner.

A l’extrémité Z est un pivot de fonte sur lequel la potence tourne : on fait agir le pivot dans un crapeau, ou maniere de trou pratiqué dans une piece de fonte qu’on met à niveau du terrein.

A la hauteur d’environ quatre piés est fixé un cric consistant en un pignon, une roue dentée, & un treuil, où s’enveloppe une corde ; au moyen d’une manivelle on fait tourner le pignon qui engrene dans la roue, & la faisant tourner, fait envelopper au-tour du treuil la corde, qui se développe si l’on tourne en sens contraire. La manivelle se trouve à environ trois piés au-dessus du terrein.

Deux piés au-dessous de l’extrémité C est une poulie c, sur laquelle passe la corde.

De i en h est un bras de fer destiné à recevoir une autre poulie g, sur laquelle la corde passe encore, pour aller accrocher la tenaille : la poulie g est en quelque sorte le point de suspension de la tenaille : la fonction du bras hi, est par conséquent de porter ce point de suspension à la distance qu’on desire ; par exemple à huit piés, comme dans la figure, ce bras doit être tel que la corde passant sur les deux poulies ait une position horisontale : la branche lm, n’a d’autre usage que de retenir le bras hi dans sa position.

On fait ordinairement la hauteur totale de la potence = 18 piés : au reste plus la potence sera haute, plus on aura de facilité à verser la cuvette sur la table : car soit & (fig. 3. Pl. XIV.) la potence placée vis-à-vis le milieu de la table, & à trois piés de distance de celle-ci ; si le point de suspension est à huit piés de la potence, c’est-à-dire si le bras de la potence a huit piés du point &, comme centre d’un rayon de huit piés, tracez l’arc 3, 4, 5, 6, ce seroit celui que décriroit la cuvette sur la table, si on l’abandonnoit à-sa pesanteur, & qu’on fit tourner la potence ; mais en versant après l’avoir menée en P, on la conduit le long de OR : on lui fait donc constamment quitter la position à laquelle l’entraine sa pesanteur, & on aura bien plus d’avantage pour combattre cette pesanteur, si le point de suspension est élevé, ou si la potence est haute.

La potence, telle que nous venons de la décrire, n’est pas un outil d’un transport aisé. Lorsqu’on veut la changer de place, on la dégage du collier qui la tient par en-haut, & tandis que des ouvriers la maintiennent dans sa position perpendiculaire, en la