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d’un côté, ou le pillier qui soutient une partie de la grille.

Grande barre à dégager. Elle a onze piés de longueur sur quatorze lignes d’épaisseur, où elle est quarrée. La partie équarrie a vingt-deux pouces de long ; le reste est arrondi. Les tiseurs se servent de cette barre pour dégager la grille & mettre le four en fonte.

Petite barre à dégager. Elle n’a que sept piés de long. On se sert de celle-ci, quand on ne peut se servir de l’autre, & alternativement.

Fourche. Tringle de fer d’environ six piés de long sur dix pouces de diametre. On s’en sert pour avancer ou reculer une barre de la grille.

Outils de tiseurs. Estraquelle ou pelle à enfourner. Elle a sept piés & demi de longueur. Les tiseurs s’en servent à tirer la matiere cuite des arches cendrieres, & la porter aux ouvreaux, où on la renverse dans les pots. Il en faut cinq. Les pelles auront neuf pouces de largeur & un pié de longueur, & quatre pouces de profondeur.

Poesle, dont on se sert pour tirer le verre des pots cassés. Elle a six piés de longueur. Le manche en est rond & égal par-tout, de trois lignes & un pouce. Le bassin a sept pouces de diametre.

Rable. Espece de rateau dont on se sert pour arranger la braise dans le four, & pour y en tirer, lorsqu’on veut mettre les pots. Il a onze piés & demi de longueur. Le manche en est égal par-tout, d’environ dix lignes de diametre. Il en faut aussi de sept piés. La plaque qui est au bord a six pouces & demi de long.

Pelle à remuer ou recuire les cendres. Elle a dix piés de long. Le manche en est rond, égal par-tout, de treize lignes de diametre. On change la matiere d’un côté de l’arche à l’autre à plusieurs reprises, afin que les matieres sulphureuses se consument. On connoîtra que cela est fait, lorsque l’arche étant assez chaude pour cuire la cendre, on y appercevra plus d’étincelle en la remuant.

Pelle à tiser. Elle a sept pouces de long sur cinq & demi de large, emmanchée de bois. Le manche est de deux piés quatre pouces de long.

Balai pour nettoyer à-l’entour du four & dans les places où l’on fait la composition.

Brassarts. Ils sont faits de deux vieux chapeaux passés l’un dans l’autre. On en ôte le dessus, & l’on passe le bras droit à travers jusqu’au coude. Ces brassards servent à poser le manche des pelles qui est chaud quand on transporte avec ces pelles de la matiere des arches dans le pot.

Maître tiseur. Son office est de remplir les pots, comme les autres ; mais de plus de faire la composition, & de prendre garde que le verre soit fin, avant que de quitter le four, & de veiller à ce que les autres tiseurs fassent leur devoir.

Fonte. C’est la composition, qui mise dans les pots, se vitrifie par l’ardeur du feu, & devient propre aux ouvrages qu’on en fait.

Compagnons tiseurs. Leur office est de chauffer le four ; d’entrer le charbon ; de vuider les immondices de la cave, & de nettoyer la halle de celles qui s’y sont amassées pendant la fonte.

Deux tamiseurs. Leur office est de faire sécher la charrée quand on s’en sert, le sable ; de passer les cendres fines. On se sert de tamis travaillés au métier avec du laiton. Il en est de même pour les autres matériaux ; ces tamis se font à Strasbourg & en Angleterre.

Messieurs qui font les bouteilles. Il y en a quatre. Leur office dans quelques verreries, est de faire la paraison, & de souffler les bouteilles ; dans d’autres ils prennent la paraison du paraisonnier au sortir de l’ouvroir ; de souffler & de former la bouteille, & faire son embouchure.

Serviteurs ou garçons. Il y en a quatre. Leur office est de cueillir le dernier coup du cueillage, puis de le mettre entre les mains du maître. Si c’est le maître qui fait la paraison, le garçon fait l’embouchure ; si le maître fait l’embouchure, le garçon fait la paraison, & la chauffe à l’ouvroir.

Gamins. Petits garçons dont l’office est de chauffer les cannes ; de cueillir deux, trois ou quatre coups de verre sur la canne, & de porter les bouteilles aux fourneaux à recuire.

Tiseur. Son office est d’avoir soin que le four ne soit ni trop froid, ni trop chaud ; car si le four est trop chaud, le verre deviendra mou, & l’on aura de la peine à le cueillir ; & s’il est froid, le verre deviendra dur & ambité.

Fouet. C’est le nom de celui qui arrange les bouteilles dans le fourneau, & a soin de les tenir dans une chaleur convenable, ni trop froides, ni trop chaudes ; si le fourneau est trop froid, les bouteilles péteront, s’il est trop chaud elles s’applatiront. C’est aussi le fouet qui défourne les bouteilles ; il est aidé dans ce travail par les gamins.

Recuire ou anneler. C’est entretenir les fourneaux dans une chaleur convenable. La journée étant finie, ou les pots étant vuides, on y laisse mourir le feu, & les marchandises se refroidissent peu-à-peu.

Défourner. C’est tirer les marchandises du four, quand elles sont assez cuites ou assez froides.

Macler. Lorsque le verre est devenu cordelé, on prend le fer à macler, on le chauffe, on s’en sert ensuite pour mêler le verre dur avec celui qui est plus mol.

Raffiner. On raffine en verrerie, quand le verre étant devenu ambité, pendant qu’on le travaille, le tiseur est contraint de mettre le four en fonte, & de rendre au verre par la chaleur sa bonne qualité.

Ecremer. C’est dans les verreries à bouteilles, l’ouvrage des serviteurs. On prend le ferret à écrêmer, on en chauffe le bout ; on cueille du verre à quatre à cinq coups ; on l’applatit sur le mabre ; quand il est un peu froid, on fait passer le ferret sur la surface du verre par sa partie plate, en suivant le tour du pot, & l’on entraîne les pierres qui y surnagent ; on recommence cette manœuvre jusqu’à ce qu’on n’apperçoive plus de pierres. Ces pierres viennent en plus grande partie de la soude ou varech quand on s’en sert ; quand on ne s’en sert point elles viennent d’accident ; elles se sont apparemment mêlées avec les matieres en les transportant de place en place.

Mettre les pots dans les arches. On va à la chambre aux pots, on en prend un à la fois ; on le met sur une civiere ; on le porte au four, puis dans chaque arche à pot on place trois petits piliers sur lesquels on pose le pot, de maniere que la chaleur puisse passer en-dessous & sécher le fond. S’il étoit posé à plat, le fond du pot étant plus long-tems à chauffer que le reste, pourroit péter. On les enferme ordinairement d’une légere muraille de briques ; mais trois tuiles ou plaques de terre suffiront. On bouche l’arche en un moment avec ces tuiles ; on les débouche aussi facilement. Il faut que ces tuiles aient été mises à cuire avec les pots, & aient été faites de ciment & d’épluchages de terre à pot.

Mettre le feu aux tisonniers ou tonnelles. Aux environs d’un pié à l’extérieur des tonnelles, on allume un petit feu à chaque tonnelle. On continue ce feu pendant deux jours, en l’augmentant peu à peu, & en l’avançant vers les tonnelles. Le troisieme & quatrieme jour on l’avance encore un peu en-dedans des tonnelles ; & l’on continue cette manœuvre en augmentant le feu, & en l’avançant jusqu’à ce qu’on soit arrivé au milieu du four sur la grille. A l’extérieur de la tonnelle on fait une petite muraille de briques sans mortier, pour boucher la tonnelle à mesure que le feu ou la braise y monte. On force ainsi la chaleur à passer dans le four ; & d’ailleurs on peut approcher