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VAXEL, s. m. (Saline.) espece de boisseau dont on se sert dans les salines de Lorraine pour mesurer les sels. Le vaxel pese trente-quatre à trente-cinq livres. Il faut seize vaxels pour le muid. Voyez Muid & Sel. Dict. de Commerce.

VAX-HOLM, (Géog. mod.) petite île de Suede, à trois lieues du port de Stockholm. Il y a dans cette île un fort avec une garnison, pour visiter tous les vaisseaux qui veulent entrer à Stockholm, ou qui en sortent.

VAX-VILLA-REPENTINA, (Géog. anc.) lieu de l’Afrique propre, sur la route de Carthage à Alexandrie. On trouve dans le trésor de Gruter, p. 390. n°. 2. l’inscription suivante  : P. Claudii. Pallanti. Honorat. Repentini. Lec. Pr. Pr. Provinciæ Africæ. Peut-être que le Repentinus de cette inscription étoit le fondateur du lieu. (D. J.)

VAYE la rade de, (Géog. mod.) rade d’Italie, sur la côte de Gènes. C’est une grande anse de sable formée au moyen d’une grosse pointe qu’on appelle le cap de Vaye, qui s’avance en mer, paroissant de loin blanchâtre, & sur le sommet de laquelle il y a quelques vieilles ruines de fortifications.

VAYVODES, ou WOYWODES, s. m. pl. (Hist. mod.) c’est le nom qu’on donne en langue sclavone aux gouverneurs des provinces de Valachie & de Moldavie. Woyna dans cette langue signifie guerre, & woda, conducteur, dux bellicus. Les Polonois désignent aussi sous le nom de woywodes ou vayvodes, les gouverneurs des provinces appellés plus communément palatins. Ce titre est pareillement connu dans l’empire russien ; on le donne aux gouverneurs des provinces dont le pouvoir est très-étendu. La Porte ottomane n’accorde que le titre de vayvodes ou de gouverneurs aux souverains chrétiens de Moldavie, de Valachie qui sont établis par elle, qui sont ses tributaires, & qu’elle dépose à volonté.

VAZUA, (Géog. anc.) ville d’Afrique propre. Ptolomée, l. IV. c. iij. la marque au nombre des villes situées entre la ville Thabraca & le fleuve Bagradas.

U B

UBAYEL l’, (Géogr. mod.) petite riviere de France dans la Provence : elle prend sa source près de l’Arche & de l’Argentiere, traverse la vallée de Barcelonnette, & se rend dans la Durance. (D. J.)

UBEDA, (Géog. mod.) cité d’Espagne, au royaume de Jaën, dans l’Andalousie, à une lieue au nord-est de Bacça, dans une campagne fertile en vin, en blé & en fruits. Long. 15. 4. latit. 37. 46.

UBERLINGEN, (Géog. mod.) ville d’Allemagne, dans la Suabe, sur une partie du lac de Constance, à cinq lieues au nord-ouest de Lindaw. Elle est libre & impériale. Il s’y fait un bon commerce de blé. Long. 28. 50. lat. 47. 35.

UBIENS les, (Géog. anc.) Ubii ; peuples de la Germanie, compris originairement sous le nom général des Stoevones. Ils habitoient premierement au-de-là du Rhin. Leur pays étoit d’une grande étendue. Il confinoit du côté du nord au pays des Sicambres, ce qui est prouvé par la premiere expédition de César dans la Germanie transrhénane ; car lorsqu’il fut arrivé aux confins des Ubiens, il entra dans le pays des Sicambres ; & le Segus pouvoit servir de bornes entre ces deux peuples.

Du côté de l’orient, les Ubiens touchoient au pays des Cattes, comme le prouvent encore les expéditions que César, l. IV. c. xvj. & xjx. l. VI. c. jx & x. fit au-delà du Rhein, & il est à croire que les sources de l’Adrana & de la Longana, étoient aux confins des deux peuples.

Au midi ils étoient limités par le Mein, qui les séparoit des Helvétiens, des Marcomans & des Sédu-

siens. Enfin on ne peut point douter que les Ubiens du

côté du couchant ne fussent bornés par le Rhein ; car aux deux fois que César passa le Rhein, il entra d’abord dans le pays des Ubiens : outre que le pont qu’il fit à la seconde expédition, joignoit le pays de ces peuples à celui des Treviri. Spener, notit. Germ. ant. l. IV. c. j. & l. IV. c. iij.

Les Ubiens vivoient dans une perpétuelle inimitié avec les Cattes, dont ils devinrent même tributaires ; ce qui fit que les Ubiens furent les premiers des peuples au-delà du Rhein qui rechercherent l’alliance & la protection des Romains. Mais ils ne trouverent pas dans cette alliance & dans cette protection tout le secours dont ils avoient besoin pour se défendre contre des peuples à qui cette démarche les rendit odieux ; & ils couroient risque d’être entierement exterminés, si le consul M. Vipsanius Agrippa ne les eût transférés sur la rive gauche du Rhein, où ils prirent le nom du fondateur de leur colonie, qui l’an 716 de Rome, & 35 ans avant Jesus-Christ, leur bâtit une ville qui fut appellée colonia Agrippina, & Tacite donne le nom d’Agrippinenses à toute la nation.

Il ne paroît pas que les Ubiens eussent des chefs, duces, ou des rois pour les commander. Le commerce qu’ils avoient avec les Gaulois leur en avoient fait prendre quelques manieres ; & à l’exemple e ces peuples, ils avoient un sénat qui géroit les affaires générales ; aussi voyons-nous que les ambassadeurs des Teneteres s’adresserent au sénat de la colonie pour exposer la commission dont ils étoient chargés, & non à aucun prince ni chef. Lorsqu’ils eurent passé le Rhein, ils ne changerent point la forme de leur gouvernement, du-moins n’en a-t-on aucune preuve.

Quant aux bornes du pays qu’ils occuperent en-deçà du Rhein, aucun ancien ne les a déterminées. Cluvier prétend qu’ils avoient le Rhein à l’orient ; du côté du nord ils étoient bornés par une ligne tirée depuis l’embouchure du Roer dans la Meuse, jusqu’à l’endroit ou une autre riviere appellée aussi Roer, se jette dans le Rhein, ils confinoient de ce côté-là au pays des Menapii & des Gugerni ; le Roer, qui se jette dans la Meuse, les bornoit au couchant, & les séparoit du pays des Tongres ; & du côté du midi, l’Aar faisoit la borne entre leur pays & celui des Treviri. (D. J.)

UBIQUISTES, ou UBIQUITAIRES, s. m. pl. (Hist. ecclés.) secte de Luthériens qui s’éleva & se répandit en Allemagne dans le xvj. siecle, & qu’on nomma ainsi, parce que pour défendre la présence réelle de Jesus-Christ dans l’Eucharistie, sans soutenir la transubstantiation, ils imaginerent que le corps de J. C. est par-tout, ubique, aussi-bien que sa divinité.

On dit que Brentius, un des premiers réformateurs, fit éclore cette hérésie en 1560, qu’immédiatement après Mélancthon s’éleva contre cette erreur, disant que c’étoit introduire, à l’exemple des Eutychiens, une espece de confusion dans les deux natures en Jesus-Christ ; & en effet il la combattit jusqu’à sa mort.

D’un autre côté, Andrew, Flaccius Illyricus, Osiander, &c. épouserent la querelle de Brentius, & soutinrent que le corps de J. C. étoit par-tout.

Les universités de Leipsic & de Virtemberg & plusieurs protestans s’opposerent en vain à cette nouvelle doctrine. Le nombre des Ubiquistes augmenta. Six de leurs chefs, savoir Schmidelin, Selneur, Musculus, Chemnitz, Chytraeus & Cornerus s’étant assemblés en 1577 dans le monastere de Berg, ils y composerent une espece de formulaire où l’ubiquité fut établie comme un article de foi.

Cependant tous les Ubiquistes ne sont point d’accord. Les Suédois, par exemple, pensent que le corps de Jesus-Christ pendant le cours de sa vie mor-