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de premier gabarit. Les maîtresses varangues de l’avant & de l’arriere sont celles qui font partie des deux grands gabarits. Voyez Gabarit, voyez Pl. l. fig. 1. les varangues, n°. 13. 14. & 15.

Varangues acculées. Varangues rondes en-dedans, qui se posent en allant vers les extrémités de la quille, proche les fourçats, & au-devant & au derriere des varangues plates. Voyez Construction, voyez Pl. IV. fig. 1. les varangues acculées cottées 14.

Varangues demi-acculées. Varangues qui ont moins de concavité que les varangues acculées, & qui se posent vers les varangues plates, de sorte que les varangues plates sont au milieu ; les varangues demi-acculées viennent ensuite, & les varangues acculées sont les bouts. Voyez Pl. IV. fig. 1. n°. 15.

Varangues plates ou varangues de fond. Ce sont les varangues qui sont placées vers le milieu de la quille, & qui ont moins de rondeur que les varangues acculées. Voyez Construction.

On dit qu’un vaisseau est à plates varangues, lorsqu’il a beaucoup de varangues qui ont peu de rondeur dans le milieu, & par conséquent qu’il a le fond plat. Voyez Pl. IV. fig. 1. les varangues de fond, cottées 13.

VARANO, lac, (Géogr. mod.) lac d’Italie, au royaume de Naples, dans la Capitanate, près de la côte septentrionale. Son circuit est de cinq lieues, & il se décharge par un petit canal dans le golfe de Rodia, à deux lieues à l’occident de la petite ville Rodia.

VARAR, (Géog. anc.) golfe de la grande Bretagne. Ptolomée, l. II. c. iij. le marque sur la côte orientale, entre l’embouchure du fleuve Loxa & le golfe Tuaesis. Au-lieu de Varar, le grec porte Vara. C’est aujourd’hui le golfe de Murray en Ecosse, Murray-Furth. Buchanan croit que la province de Murray, qui est baignée par ce golfe, a été aussi autrefois appellée Varar, nom que la riviere de Farray, qui se jette dans ce golfe, a en quelque sorte retenu. (D. J.)

VARASAYN, (Géog. mod.) ville ou, pour mieux dire, bourg du royaume de Navarre, à peu de distance de Pampelune.

C’est dans ce bourg qu’est né en 1491 Aspicuéta (Martin), que l’on appelle communément le docteur Navarre, Navarrus, grand sectateur de Pierre Lombard, nommé le maître des sentences. Il enseigna seize ans à Conimbre, & reçut beaucoup d’honneur à la cour de Rome, lorsqu’il s’y rendit, à l’âge de 80 ans, pour défendre Carauza son ami, archevêque de Tolede, accusé d’hérésie devant le tribunal de l’inquisition ; la cause fut plaidée & le procès perdu. Il n’auroit pas été difficile à Aspicuéta d’obtenir les plus hautes dignités, tant civiles qu’ecclésiastiques, mais il leur préféra l’étude & le repos. Il mourut en 1586, âgé de 94 ans & 6 mois. Sa vie a été faite par plusieurs écrivains, mais la meilleure a été donnée par son neveu, à la tête des œuvres de son oncle, imprimées à Rome en 1590, en trois volumes in-fol. Lyon 1591, & Venise 1602 ; on ne lit plus aujourd’hui les ouvrages de ce fameux casuiste, excepté peut-être en Espagne. (D. J.)

VARAUCOCO, s. m. (Hist. nat. Botan.) arbrisseau qui s’attache aux grands arbres. Il produit un fruit violet, de la grosseur d’une pêche, & qui renferme quatre noyaux ; sa chair est pâteuse, mais douce & agréable. L’écorce de l’arbrisseau fournit une matiere résineuse rouge ; la seconde peau brûlée à une chandelle se fond comme la gomme-laque, dont elle a l’odeur.

VARCIA, (Géog. anc.) ville de la gaule belgique. L’itinéraire d’Antonin la marque sur la route d’Andrematunum à Cambate. Alting croit que c’est Varcar, village sur la Sône. (D. J.)

VARDARI, le, (Géog. mod.) riviere de l’empire turc, dans la Macédoine. Elle a sa source dans les montagnes qui sont aux confins de la Servie, de la Bulgarie & de la Macédoine, & finit par se jetter dans le golfe de Salonique. Le Vardari est l’Axius des anciens. (D. J.)

VARDING, (Commerce.) petite monnoie, ayant cours en Livonie, dont il faut 60 pour faire un écu d’Allemagne, c’est à 3 liv. 15 sols de France, ainsi le varding vaut environ cinq liards de notre monnoie.

VARDULES, les, Varduli, (Géog. anc.) peuples de l’Espagne tarragonoise, sur l’Océan cantabrique. Ptolomée, l. II. c. vj. leur donne une ville nommée Menosca. Pomponius Méla, l. III. c. j. & Pline, l. II. c. iij. parlent aussi de ces peuples. Ce dernier, l. IV. c. xx. nomme leurs villes Morosgi, Menosca, Vesperies & Amanus-Portus, où étoit Flaviobriga colonia. On convient que le pays des Vardules est aujourd’hui le Guipuscoa. (D. J.)

VARECH, s. m. (Botan.) plante maritime, nommée par Tournefort, fucus maritimus vesiculas habens, I. R. H. Cette herbe se nomme en Bretagne gouémon ; sur les côtes du pays d’Aunis, sar ; & sur les côtes de Normandie, varech, nom qui s’étend même sur tout ce que la mer jette sur ses bords ; d’où vient le droit de varech que dans cette province les seigneurs de fiefs voisins de la mer prétendent avoir sur les effets qu’elle jette sur le rivage ; il est vraissemblable que ce mot dérive de l’anglois wrack ou wreck, qui signifie naufrage, vieux mot normand que ce peuple a porté en Angleterre.

Quoi qu’il en soit, le varech est une espece de fucus des botanistes ; c’est une plante maritime qui pousse plusieurs petites tiges plates, étroites, mais qui s’élargissent peu-à-peu en croissant, & qui se divisent en petits rameaux, portant des feuilles larges, oblongues, ayant quelque ressemblance à celles du chêne, cependant plus petites, attachées avec leurs tiges par une substance tenace, pliante, membraneuse, ordinairement lisses, quelquefois velues ou couvertes d’un poil blanc ; c’est peut-être la fleur de la plante qui est suivie de graines rondes ; il s’y éleve aussi des tubercules vuides, en forme de vessies, tantôt oblongues, tantôt rondes, tantôt plus grosses, tantôt plus petites. Cette plante est souvent basse, & quelquefois elle croît jusqu’à la hauteur d’un pié & demi : pendant qu’elle est récemment cueillie, elle a une vilaine couleur jaune-verdâtre ; mais si on la fait sécher, elle devient noire, principalement celle qu’on a tirée des rivages sablonneux de la mer.

On se servoit autrefois en Crete de cette plante au rapport de Pline, l. XXVI. c. x. pour teindre en pourpre. Horace, ode V. l. III. le confirme, en disant :

Neque amissos colores Sana refert medicata fuco.

« La laine une fois teinte de pourpre, ne reprend jamais sa premiere couleur ». Nous avons perdu ce secret, & nous ne connoissons point d’espece de fucus qu’on emploie à aucune teinture. Son seul usage en quelques endroits est à fumer les terres ; & en Normandie, à brûler, pour faire cette sorte de soude, qu’on nomme soude de varech, qui se consume en quantité à Cherbourg pour fondre le verre, soit en table, soit en plat.

Lorsque les pêcheurs ou les riverains qui n’ont pas de bateaux ou gabarres, trouvent à la basse eau une grande quantité de gouémon, ou qu’ils en font la récolte dans le tems permis & réglé par l’ordonnance, ils ramassent les herbes marines, en font de gros tas ou meulons, qu’ils lient comme ils peuvent avec de mauvais cordages souvent seulement avec du chan-