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chaleur & un prurit qui augmente de jour à autre, jusqu’à les rendre inégales & âpres, & finit enfin par y causer des ficosités, fentes, duretés & petits ulceres ; c’est alors une maladie très-opiniâtre & très difficile à guérir. Sa cure demande les remedes généraux, un régime de vivre doux & rafraîchissant, la saignée, s’il y a pléthore, ainsi que la purgation, quand le mal est habituel. Pour ce qui est des remedes topiques, on usera d’abord de ceux qui humectent, amollissent & temperent l’acrimonie de l’humeur contenue dans les paupieres ; on vient ensuite à ceux qui détergent & desséchent les ulceres. Voyez Maître-Jan. (D. J.)

TYLUS, (Géog. anc.) les géographes connoissent une ville & deux îles de ce nom, savoir :

1°. Tylus, ville du Péloponnese sur le golfe de Messénie, entre les îles Tyrides & la ville de Leuctrum, selon Strabon, l. VIII. p. 350. qui dit que quelques-uns la nomment Œtilus. Pausanias, l. III. c. xxv. est de ce nombre.

2°. Tylus, île du golfe Persique. Arrien la place à deux jours de navigation de l’embouchure de l’Euphrate ; son nom moderne est Queximi ou Queixome.

3°. Tylus minor, île du golfe Persique, selon Pline, l. XII. c. x. qui la met à 10 milles de la grande Tylus ; cette île est nommée Arados par Strabon, & Arathos par Ptolomée. (D. J.)

TYMBALE la, s. f. (Art. milit.) est une espece de tambour dont le cuir est tendu sur une caisse d’airain. Il étoit autrefois en usage à la guerre chez les Sarrasins ; il passa ensuite chez les François & chez les Anglois.

Il n’y a pas long-tems que cet instrument militaire est en usage dans nos armées, au-moins le pere Daniel prétend qu’on ne le trouve point dans nos histoires sous le regne de Henri IV. & sous celui de Louis XIII.

La tymbale nous est venue d’Allemagne. Juste Lipse qui est mort en 1606, dit dans son traité de la milice romaine, que les Allemands s’en servoient de son tems. On en prit dans le combat aux Allemands en quelque occasion ; & il ne fut permis d’abord à aucun régiment françois de cavalerie d’en avoir qu’à ceux qui en avoient pris sur l’ennemi. Depuis on en a mis dans les compagnies de la maison du roi ; il n’y a que les mousquetaires qui n’en ayent point. La gendarmerie & les régimens de cavalerie légere en ont aussi dans la compagnie du mestre-de-camp, & dans les autres compagnies qui en ont enlevé aux ennemis.

Les tymbales sont deux especes de grands bassins de cuivre rouge ou d’airain, ronds par le fond & couverts par-dessus d’une peau de bouc qu’on fait tenir par le moyen d’un cercle de fer, & plusieurs écrous attachés au corps de la tymbale, & d’un pareil nombre de vis que l’on monte & démonte avec une clé. Les tymbales se tiennent ensemble par le moyen d’une courroie que l’on fait passer par deux anneaux qui sont attachés l’un devant & l’autre derriere le pommeau de la selle du tymbalier.

Les tymbales sont garnies de deux tabliers de damas ou de satin, aux armes du colonel, du prince, ou du mestre-de-camp à qui elles appartiennent. Quand il fait mauvais tems, on les couvre d’ordinaire d’un cuir de vache noir.

Le tymbalier bat avec des baguettes de bois de cornier ou de buis, longues chacune de 8 à 9 pouces. Elles ont chacune au bout une petite rosette de la grandeur d’un écu. C’est de l’extrémité de ces petites rosettes que l’on frappe la tymballe, ce qui lui fait rendre un son plus agréable que si elle étoit frappée d’une baguette de tambour.

Le tymbalier, aussi-bien que le trompette, dans les marches & dans les routes, est à la tête de l’escadron, trois ou quatre pas devant le commandant ;

mais dans les combats ils sont sur les aîles dans les intervalles des escadrons pour recevoir les ordres du major ou de l’aide-major. Le tymbalier doit être un homme de cœur qui doit défendre ses tymbales au péril de sa vie, comme le cornette & le guidon doivent faire pour leur drapeau. Histoire de la milice françoise.

Tymbale, (terme de Paumier.) espece de raquette de bois couverte de parchemin des deux côtés, dont on se sert pour jouer au volant.

TYMBALIER, s. m. (Art milit.) le tymbalier bat avec des baguettes de bois de cornier ou de buis, longues chacune de huit à neuf pouces ; elles ont chacune au bout une petite rosette de la grandeur d’un écu ; c’est de l’extrémité de ces petites rosettes que l’on frappe la tymbale, ce qui lui fait rendre un son plus agréable, que si elle étoit frappée d’une baguette de tambour.

Le tymbalier, aussi-bien que le trompette, dans les marches & dans les revues, est à la tête de l’escadron, trois ou quatre pas devant le commandant. Dans les combats, les tymbaliers sont sur les aîles dans les intervalles des escadrons pour recevoir les ordres du major ou de l’aide-major. Le tymbalier doit être un homme de cœur, qui doit défendre les tymbales au péril de sa vie, comme le cornette & le guidon doivent faire pour leurs drapeaux. (D. J.)

TYMBRE, s. m. en Musique, on appelle ainsi cette qualité du son par laquelle il est aigre ou doux, sourd ou éclatant.

Les sons doux ont ordinairement peu d’éclat comme ceux de la flûte ; les sons éclatans sont sujets à l’aigreur, comme les sons de la vielle ou du hautbois. Il y a même des instrumens, tels que le clavecin, qui sont à-la-fois sourds & aigres, & c’est le plus mauvais tymbre. Le beau tymbre est celui qui réunit la douceur à l’éclat de son ; on en peut donner le violon pour exemple. Voyez Son. (S)

Tymbre, en termes de Blason, signifie la crête ou le cimier d’un écusson, ou tout ce qui se met au-dessus des armoiries, pour distinguer les degrés de noblesse ou de dignité ecclésiastique ou séculiere. Voyez Crete & Cimier.

Telle est la tiare papale, le chapeau de cardinal, la crosse, la mitre, la croix, les couronnes, les mortiers, & sur-tout les casques & héaumes, que les anciens appelloient plus particulierement tymbres, parce qu’ils ressembloient à une espece de cloche sans battant, qui en françois s’appelle un tymbre, ou parce qu’ils raisonnoient comme les tymbres quand on les frappoit ; du-moins c’est-là l’opinion de Loiseau, qui dérive ce mot de tintinnabulum. Voyez Casque & Héaume.

TYMBRÉ, on appelle dans le Blason, armes tymbrées, celles qui n’appartiennent qu’aux nobles ; & l’écu tymbré, celui qui est couvert d’un casque ou d’un tymbre. Voyez Tymbre.

TYMPAN, s. m. en Anatonie, la membrane du tympan est une peau mince & délicate, entiere, seche, transparente, qui ferme l’extrémité du canal auditif, descend en-devant de la partie supérieure vers l’inférieure, de façon qu’elle fait un angle obtus avec l’une, & aigu avec l’autre, surtout dans l’adulte ; car dans le fœtus elle est presque horisontale. Sa figure est elliptique, mais elle envoie une appendice obtuse supérieurement dans la fissure de l’anneau. Elle n’est donc ni ovale, comme l’ont voulu Casserius & Valsalva, & encore moins circulaire, comme le prétend Vieussens & Duvernny. Son milieu avance comme un bouclier, est tiré tellement au-dedans, qu’il est cave du côté du canal, & conique vers la cavité du tympan. La peau & l’épiderme se séparent sans peine l’une de l’autre même dans l’adulte par la macération ; après quoi on trouve cette