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minérales sulphureuses, mais il y a peu d’espérance. Si quelque virus a produit & entretient les tubercules, il faut recourir au spécifique, & ne pas s’épouvanter dans les tubercules vénériens de la qualité échauffante du mercure ; il peut seul guérir la maladie, on aura seulement la précaution de le donner à moindre dose, & à de plus grande distance. Le traitement qui convient aux deux derniers états des tubercules qui constituent proprement la phthisie, doit se trouver exposé plus au long à cet article, nous y renvoyons le lecteur muni de ces principes. (m)

Tubercule, s. m. (Conchyl.) en latin tuberculum ; les tubercules chez les conchyliologistes désignent des boutons, des tubérosités, des éminences régulieres & rondes, plus grandes que les verrues, & qui se distinguent sur la robe des coquilles. (D. J.)

Tubercule, s. m. terme de Jardinier, les Jardiniers nomment ainsi une racine qui vient en forme de navet, & que les Botanistes appellent racine tubereuse. (D. J.)

TUBEREUSE, s. f. (Hist. nat. Bot.) nom donné à la plante entiere & à sa fleur ; nous en parlerons, comme fleuriste, dans un article à part, &, comme botaniste, nous observerons que c’est l’espece du genre des hyacinthes, que Tournefort appelle hyacinthus orientalis, indicus, tuberosâ radice.

La tige de cette belle plante s’éleve à la hauteur de trois ou quatre piés ; elle est grosse comme le petit doigt, droite, ronde, ferme, nue, lisse, creuse en-de dans ; ses feuilles sont au-bas de sa tige, longue d’environ six pouces, étroites, épaisses, charnues, vertes, luisantes, se répandant au large ; ses fleurs naissent au sommet formées en tuyau long qui s’évase en haut, & se découpe en six parties, leur couleur est un blanc de lait ; leur odeur suave parfume les appartemens où l’on met cette fleur ; sa racine est tubéreuse, & toute la plante est remplie d’un suc visqueux.

C’est M. de Peyresc qui a eu le premier des tubéreuses en France. Un p. minime qu’il avoit envoyé à ses frais en Perse, lui apporta en Provence la premiere plante de tubéreuse qu’on ait vu dans ce royaume. M. Robin la fit connoître à Paris, en en élevant des oignons au jardin royal. (D. J.)

Tubéreuse, (Jard. fleuriste.) le bouquet de cette belle fleur ne se déploie pas tout-à-la-fois : mais comme les choses les plus belles veulent être vues long-tems, elle n’ouvre d’abord que quelques-uns de ses pétales qui sont d’une blancheur éclatante. Les dernieres fleurs ne sont pas moins belles que les premieres, ensorte qu’on jouit encore des tubéreuses durant tout l’automne.

Quand la fleur des tubéreuses est passée, on renverse le pot qu’on met dans un lieu sec pour en tirer l’oignon, & le garder pendant l’hiver à l’abri de la gélée, pour le replanter au commencement du printems. Cette plante se multiplie d’oignons bien choisis qu’on met dans des pots de moyenne grandeur, remplis d’une terre composée de deux tiers de terreau, & un tiers de terre à potager bien fine, le tout mêlé ensemble. On plante les oignons un doigt avant dans cette terre, laissant l’autre partie de l’oignon pour être couvert de terreau pur. On met ces pots dans une couche chaude, & on les couvre de cloches jusqu’à ce que l’air soit adouci, en arrosant la plante de-tems-en-tems.

Après que les tubéreuses ont poussé & qu’on les a ôtées de dessus la couche, il faut placer les pots à une bonne exposition, car les tubereuses aiment le soleil. A mesure qu’elles poussent leurs montans, on y fiche aux piés de petites baguettes pour les y attacher avec du jonc, & éviter que la charge de ces fleurs qui naissent au sommet des tiges ne les rompe en les faisant plier.

On plante les tubéreuses en Février pour avoir de leurs fleurs en Mai, & on en plante au mois de Mai pour en avoir en fleur pendant l’automne. Les Parfumeurs font un grand usage de ces belles fleurs ; & les dames délicates ont bien de la peine à supporter l’excellente odeur qu’elles répandent dans leurs petits appartemens. (D. J.)

Tubéreuse, racine, (Botan.) les Botanistes nomment racines tubéreuses celles qui sont grosses, charnues, plus épaisses que les tiges de la plante, de figure irréguliere, & qui n’ont aucun des caracteres de bulbeuses. (D. J.)

TUBÉROIDES, s. f. (Hist. nat. Botan.) nom donné par M. du Hamel à une plante parasite, qui tire sa nourriture de l’oignon du safran, s’attache à sa substance, & la fait périr. Cette plante végete à la maniere de la truffe, c’est-à-dire qu’elle ne paroît point au-dehors, mais naît, croît & se multiplie dans l’intérieur de la terre, & cela par des racines qui poussent de nouveaux tubercules. M. du Hamel n’a pu découvrir ni fleurs, ni graines à cette plante ; elle pousse de longs filets en terre avec de petits tubercules lanugineux ; la couleur intérieure de sa chair est en été d’un rouge brun, & en hiver d’un noir légerement marbré de rouge ; enfin elle renferme quelquefois dans sa substance des corps étrangers, comme du gravier, ou de petites mottes de terre endurcie. Mém. de l’acad. des Sciences, an. 1728. (D. J.)

TUBILUSTRE, s. m. (Antiq. rom.) tubilustrium festus, ou tubilustrium sacrorum ; fête qu’on célébroit chez les Romains ; la tradition mythologique étoit que Minerve vint au monde le dix-neuf de Mars, & ce jour là lui fut consacré par cette raison ; quatre jours après, c’est-à-dire le vingt trois, on faisoit la fête dont il s’agit ici, tubilustrium sacrorum, parce qu’on y purifioit les instrumens de musique, & les trompettes qui servoient aux sacrifices. Dans la suite on réunit ces deux fêtes, en y enfermant les trois jours qui les séparoient, & l’on appella tout ce tems-là quinquatria, soit parce que cette fête commençoit le cinquieme jour inclusivement après les ides, soit à cause de la céremonie tubilustrale qui se faisoit le dernier jour, car les anciens Latins disoient quinquennare, pour lustrare, purifier. (D. J.)

TUBINGEN, (Géog. mod.) ville d’Allemagne, en Suabe, dans le duché de Wirtemberg, sur le Necker, à quatre milles de Stutgard au sud-ouest, & à douze au couchant d’Ulm. On croit que cette ville a été bâtie au commencement du sixieme siecle, mais elle a été agrandie en 1482, par le duc de Wirtemberg, Eberard le barbu, qui y avoit établi en 1477 une université à laquelle il accorda de grands privileges. Le territoire de cette ville est diversifié par quelques vignobles, des prés, des terres labourables, des collines & des vallées. Long. suivant Cassini, 26. 56. 15. latit. 48. 34. Long. suivant Sickard, 26. 46. 30. latit. 48. 34. (D. J.)

TUBULAIRE, s. f. (Hist. nat. Bot.) Tournefort fait un genre de plante de cette espece de madrepore, qui croît sous l’eau, imitant le corail par sa dureté, & qui est composée d’un grand nombre de petits tubes placés à côté les uns des autres. Boerhaave caractérise ce corps maritime, corallus affinis, alcyonium fistulojum, rubrum ; c’est d’après J. B. 3. 808. (D. J.)

Tubulaire, s. f. (Hist. nat. Lithol.) tubularia ; nom qu’on donne à une espece de lithophyte ou de corps marin cannelé & celluleux, qui forme comme un amas de paille d’avoine & rempli d’articulations ou de jointures. Voyez Tubulite.

TUBULITE, s. f. (Hist. nat. Litholog.) espece de litophyte ou de corps marin, qui n’est qu’un amas de tuyaux qui sont ou droits ou entortillés comme des vers, & que pour cette raison on nomme aussi tuyaux