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pirer & que les poumons soient dilatés. Voyez Respiration.

Leon Botal, d’Asti en Piémont, a le premier décrit exactement, en 1562, l’usage de ce trou. Lorsqu’il décrit la circulation du sang, il assure que le trou ovale est une des voies par où le sang, dans le fœtus, est porté du ventricule droit dans le ventricule gauche.

Les anatomistes modernes approuvent cette découverte, & regardent tous le trou ovale comme absolument nécessaire pour la circulation du sang dans le fœtus. Voyez Circulation.

À l’ouverture du trou il y a une espece de membrane flottante qui ressemble à une valvule, mais elle n’en fait point l’office, car elle ne peut point empêcher le sang de passer d’une oreillette dans l’autre. Suivant M. Winslow cette membrane ne sert qu’à fermer le trou lorsque le fœtus est né.

C’est un sentiment unanimement reçu, que le trou ovale peut quelquefois rester ouvert, même dans les adultes ; nous en avons beaucoup d’exemples rapportés par différens auteurs.

Le docteur Connor assure qu’il a trouvé un trou botal à demi-ouvert dans une fille âgée de quatre ou cinq ans, & il le trouva assez grand dans une fille qu’il ouvrit à Oxfort pour laisser passer une tente. Dissert. médic. & phys. de Stap. oss. coat.

L’exact M. Cowper ajoute, qu’il a souvent trouvé le trou botal ouvert dans les adultes. Anat. app. f. 3.

Des anatomistes de Paris observent, que le trou ovale reste toujours ouvert dans le veau marin, c’est pour cela qu’il peut rester pendant si long-tems sous l’eau.

Ceux qui ont été rappellés à la vie après avoir resté long-tems sous les eaux, ou après avoir été pendus, étoient peut-être dans ce cas. Voyez Noyé. mais M. Cheselden rejette sans hésiter toutes ces autorités, & il soutient que ni dans les animaux adultes, soit terrestres, soit amphibies, ce trou n’est jamais ouvert.

Il dit que quand il commença à disséquer qu’il pensoit comme les autres auteurs au sujet du trou botal, mais qu’il s’apperçut par la suite qu’il avoit pris l’orifice de la veine coronaire pour le trou ovale, & il pense que les autres auteurs qui assurent qu’il est toujours ouvert dans les amphibies, ont donné dans la même méprise que lui, parce qu’après nombre de recherches faites avec exactitude, il n’a jamais trouvé ce trou ouvert dans ces animaux. Voyez Amphibies.

Et il ne peut pas croire que l’ouverture de ce trou pût mettre ces animaux en état de vivre sous l’eau comme le fœtus vit dans la matrice, à-moins que le canal artériel ne fût aussi ouvert. Cheseld. Ap. phys. thesl. l. IV. c. vij.

On vient de voir que le trou ovale a une valvule, qui dans le fœtus laisse passer le sang d’une oreillette du cœur dans l’autre, & qu’après la naissance de l’enfant elle se colle peu-à-peu à la circonférence de ce trou, & ne permet plus cette communication qui étoit entre les deux oreilles ; cependant M. Hunauld a fait voir à l’académie le cœur d’un sujet de 50 ans, où cette valvule collée exactement comme elle devroit être, à la circonférence du trou ovale, étoit percée dans son milieu d’une ouverture d’environ trois lignes de diametre, & par conséquent donnoit au sang un passage d’une oreillette dans l’autre, aussi libre qu’avant la naissance, si elle avoit toujours été collée, & presque aussi libre, si elle ne l’avoit pas toujours été. L’ouverture de la valvule n’avoit été produite ni par un déchirement, ni par une suppuration, & cela se reconnoissoit facilement à son rebord. Il est nécessaire que le trou ovale soit ouvert dans le fœtus qui ne respire pas, mais il n’est peut-être pas également nécessaire qu’il soit fermé quand on

respire. En 1740 M. Duhamel a lû à l’académie une seconde observation de M. Aubert, médecin de la marine à Brest, qui confirme exactement celle de M. Hunauld ; toute la différence est que le sujet de de M. Hunauld avoit cinquante ans, & celui de M. Aubert trente.

La valvule que nous avons dit se coller quelque tems après la naissance au bord du trou ovale, paroit une partie bien nécessaire à la circulation du sang dans le fœtus ; cependant M. Lieutaud dit l’avoir vû manquer entierement dans un fœtus de neuf mois. (D. J.)

Trous du crane, (Anatomie.) comme dans une grande ville il y a differentes portes, au moyen desquelles les habitans de la campagne communiquent avec ceux de la ville pour les besoins réciproques ; de même dans le crâne il se rencontre différens trous, au moyen desquels il entre, par divers canaux, la nourriture pour le cerveau, & il en sort par d’autres les esprits préparés dans cet organe, & qui sont nécessaires pour exécuter les mouvemens du corps ; Keill a fait l’énumération de tous ces trous, mais il importe encore plus de savoir qu’ils offrent, comme les autres parties du corps, des jeux & des variétés de la nature ; j’en citerai seulement deux ou trois exemples.

On rencontre quelquefois, contre l’ordinaire, un trou ou canal à la partie inférieure & antérieure des os pariétaux, par lequel passe une branche de la carotide externe, qui va distribuer ses rameaux à la dure-mere.

Les temporaux ont communément cinq trous extérieurs ; l’un d’eux est situé de chaque côté derriere l’apophyse mastoïde ; ce trou, quoique considérable, ne se rencontre dans quelque sujet que d’un côté, & d’autres fois point-du-tout.

L’occipital a d’ordinaire sept trous, au nombre desquels il y en a deux considérables qui répondent aux fosses jugulaires, & cependant ils ne se trouvent quelquefois que d’un côté ; M. Hunaud, Mém. de l’acad. 1730, a remarqué au sujet de ces deux trous, que celui du côté droit est ordinairement bien plus grand que celui du côté gauche ; & comme le diametre du sinus latéral droit est aussi d’ordinaire à proportion plus grand que celui du gauche, cet académicien en conclut que la saignée de la jugulaire du côté droit est différente par son effet de celle du côté gauche ; mais il falloit conclure seulement, qu’en ce cas le sang s’évacuoit plus promptement du côté droit dans le même tems donné. (D. J.)

Trous d’amures, (Marine.) voyez Amures.

Trous d’ecoutes, (Marine.) trous ronds percés en biais dans un bout de bois, en maniere de dalots, par où passent les grandes écoutes.

Trou, (Horlogerie.) outil à rapporter des trous : c’est un instrument représenté dans nos Planches de l’Horlogerie, dont les Horlogers se servent lorsqu’ils ont besoin de refaire un trou dans une platine (ou comme ils disent de le reboucher), dans le même endroit précisément où il étoit avant. Ce qu’il y a d’essentiel dans cette opération, c’est de déterminer deux points fixes sur la platine dont on connoisse la distance au centre du trou. Voici comment on les détermine avec cet outil. La piece mo mobile sur les deux pivots TT est continuellement poussée à-travers le trou V de m vers o, au moyen du ressort r qui appuie dessus en m, de façon que la pointe o de cette piece deborde toujours les autres PP ; ainsi faisant entrer cette pointe dans le trou que l’on veut reboucher, on abaisse ensuite les deux autres PP, & on les presse un peu contre la platine, au moyen de quoi elles marquent deux points ; le trou étant rebouché, on représente l’outil sur la platine en élevant la pointe o, de façon qu’il n’y ait que les deux autres qui