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à de petites pétales de fleurs. Il faut remarquer ici, que ce que nous avons nommé pétales dans cette description, n’en sont pas en réalité, ce sont les aîles du germe, car les étamines sont placés dessous ; mais comme elles ressemblent beaucoup à des pétales, nous nous sommes servis de ce mot pour faciliter plus aisément à un jeune botaniste le moyen de distinguer ce genre de plante. Linnæi, Gen. plant. pag. 195. (D. J.)

TRIOPHTALMUS, (Hist. nat.) nom donné par Pline à une pierre, sur laquelle on voyoit la figure de trois yeux.

TRIOSTEOSPERMUM, s. m. (Hist. nat. Botan. exot.) ou gicacuanha, voici son caractere. Sa fleur est tubuleuse, & n’a qu’une feuille divisée en cinq segmens rondelets ; son calice est à cinq pieces. Il y en a un second placé sur l’embryon : celui-ci dégenere en un fruit rondelet, charnu, & contenant trois semences dures, larges à leur partie supérieure, & étroites par le bas. Miller le nomme triosteospermum latiore folio, flore rutilo, Hort. Elth. (D. J.)

TRIP, s. f. (Hist. nat. Litholog.) c’est le nom donné par les Hollandois à la pierre que les François appellent tourmaline. Voyez cet article.

TRIPARTITION, s. f. (Arithmét. & Géom.) c’est l’action de diviser une grandeur quelconque en trois parties égales, ou d’en prendre la troisieme partie. Voyez Trisection.

TRIPE, s. f. (Manufacture.) sorte d’étoffe veloutée qui se manufacture sur un métier, comme le velours ou la peluche, dont le poil qui fait le côté de l’endroit est tout de laine, & la tissure qui en forme le fond est entierement de fil de chanvre. La tripe s’emploie à divers usages, mais particulierement à faire des meubles, à couvrir des souliers d’enfans, & des pelotes pour les Chapeliers qui s’en servent à lustrer leurs chapeaux. Furetiere dit qu’il y a de l’apparence que ce mot vient de l’espagnol terciopelo, qui veut dire velours, parce que c’est en effet du velours de laine. Savary. (D. J.)

Tripes, s. f. pl. terme de Boucher, on appelle ainsi à Paris les abattis & issues des bœufs & moutons, que les Tripiers & marchandes Tripieres achettent des Bouchers, pour les nettoyer, laver, faire cuire, & ensuite les vendre & débiter, soit en gros, soit en détail. Les tripes & abattis de bœufs consistent aux quatre piés ; à la pance, qu’on appelle gras-double ; au feuillet, autre partie des entrailles, que les Tripieres nomment communément le pseautier ; à la franche-mulle ou caillette ; & à la fraise, qui comprend le mou ou poumon, le foie & la rate ; le palais de bœuf est aussi du nombre des issues. Celles du mouton sont la tête garnie de sa langue, les quatre piés & la caillette. Savary. (D. J.)

TRIPERGOLA-LACO, (Géogr. mod.) c’est le nom que donnent les Italiens au lac Averne, si fameux chez les anciens, & qui est dans la terre de Labour, à un bon mille du lac Lucrin. Du tems d’Auguste, il y avoit un port qu’on nommoit Portus-Julius ; car Suétone & Paterculus nous apprennent que cet empereur fit faire un port du lac Lucrin & du lac Averne. (D. J.)

TRIPÉTALE, fleur, (Botan.) une fleur tripétale est une fleur à trois feuilles, qu’on appelle pétales, pour les distinguer des feuilles des plantes. Voyez Fleur. (D. J.)

TRIPHOLINUS mons,, (Géog. anc.) montagne d’Italie, dans la Campanie. Ortélius, qui cite Galien, l. I. de Antidotis, fait entendre que cette montagne est dans la ville de Naples, près de la fontaine de S. Martin, & dit qu’il n’y croît que des trefles. D’autres marquent cette montagne ou colline hors de Naples, mais dans le voisinage de cette ville, & l’appellent San-Martino. Cette montagne donnoit autre-

fois son nom aux vins qu’elle produisoit, ou que l’on

produisoit dans son voisinage, trifolina-vina. Juvenal, sat. ix. vers. 56. appelle Trifolinus ager le territoire où ils croissent, & il devoit être aux environs de Cumes.

Te Trifolinus ager fecundis vitibus,
Suspectumque jugum Cumis.

Martial, l. XIII. épigr. 114. parle aussi de ces mêmes vins :

Non sum de primo, fateor, Trifolina lyceo,
Inter vina tamen septima vitis ero.


(D. J.)

TRIPHTHONGUE, s. f. assemblage de trois sons, qui ne sont qu’une syllable.

TRIPHYLIE, (Géog. anc.) Triphylia, Tryphalia, Triphylis, contrée du Péloponnèse, dans l’Elide. Polybe, l. IV. c. lxxvij. qui écrit Tryphalia, la met sur la côte du Péloponnèse, entre l’Elide & la Messénie, & y marque entr’autres les villes Samicum, Lepreum & Hypana ; il paroît que la Triphylie & la Trypalie étoient la même contrée. De toutes les villes de la Triphylie, il n’y avoit que celle de Samicum qui sût maritime, les autres étoient dans les terres. Mais d’où vient à cette contrée de l’Elide le nom de Triphylie ? Du mot grec φῦλον, gens, parce que trois différens peuples s’y réunirent, & ne firent plus qu’un seul corps. (D. J.)

TRIPIER, s. m. (Fauconnerie.) c’est un des noms qu’on donne aux oiseaux de proie, qu’on ne peut affairer ni dresser, & qui donne sur les poules & les poulets. Le milan & le corbeau sont des oiseaux tripiers, ou absolument des tripiers qui sont de mauvaise affaire. Fouilloux. (D. J.)

TRIPIERE, s. f. (Comm. de Bouch.) marchande qui vend des tripes & des issues de bœufs & de moutons échaudées, ou, pour mieux dire, à demi-cuites. Trévoux. (D. J.)

TRIPLE, adj. en Musique, sorte de mesure dans laquelle les mesures, les tems ou les aliquotes des tems se divisent en trois parties égales.

On peut réduire à deux classes générales ce nombre infini de mesures triples, dont Bononcini, Lorenzo, Penna & Brossard, après eux, ont surchargé, l’un son musico prattico, l’autre ses alberi musicali, & le troisieme son dictionnaire ; ces deux classes sont la mesure ternaire ou à trois tems, & la mesure à deux tems ou binaire, dont les tems sont divisés selon la raison sous-triple.

Nos anciens Musiciens regardoient la mesure à trois tems comme beaucoup plus excellente que la binaire, & lui donnoient, à cause de cela, le nom de tems ou mode parfait. Nous avons expliqué aux mots Mode, Prolation, Tems, les différens signes dont ils se servoient pour exprimer ces mesures, selon les diverses valeurs des notes qui les remplissoient ; mais quelles que fussent ces notes, dès que la mesure étoit triple ou parfaite, il y avoit toujours une espece de note qui, même sans point, remplissoit exactement une mesure, & se divisoit en trois autres notes égales, une pour chaque tems. Ainsi dans la triple parfaite, la breve ou quarrée valoit non deux, mais trois semi-breves ou rondes, & ainsi des autres especes de mesures triples. Il y avoit pourtant un cas d’exception ; c’étoit, par exemple, lorsque cette breve étoit précédée ou suivie immédiatement d’une semi-breve ; car alors les deux ensemble ne faisant qu’une mesure juste, dont la semi breve valoit un tems ; c’étoit une nécessité que la breve n’en valût que deux, & ainsi des autres mesures.

C’est ainsi que se formoit les tems de la mesure triple ; mais quant aux subdivisions de ces mêmes tems, elles se faisoient toujours selon la raison sous-