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avec un bois sacré qui environnoit ce temple. (D. J.)

TRICOMIA, (Géog. anc.) ville de l’Arabie heureuse : il en est parlé dans la notice des dignités de l’empire, sect. 22. où on lit : equites promoti Illyricani Tricomiæ : un manuscrit consulté par Ortelius portoit Trigonia pour Triconia. (D. J.)

TRICON, s. m. (Jeux.) au brelan, à l’ambigu, au hoc, & autres jeux de cartes, ce sont trois cartes de même figure, comme trois rois, trois dix, &c. Le tricon en main l’emporte sur le tricon de retourne, qui consiste à avoir en main deux cartes de même figure, lorsqu’il y en a une semblable retournée sur le talon.

TRICONESII, (Géog. anc.) peuples de la haute Moësie. Ptolomée, liv. III. ch. 9. les place aux confins de la Dalmatie ; le nom moderne de leur pays est Topliza, selon Castald. (D. J.)

TRICORNIUM, (Géog. anc.) ville de la haute Moësie ; Ptolomée la marque près du Danube : c’est aujourd’hui Glumbatz, selon Niger ; & Coruscène, selon Lazius. Cette ville Tricornium est, à ce que croit Smiler, la ville Turium ou Dorium d’Antonin. (D. J.)

TRICORYPHOS, (Géog. anc.) montagne de l’Arabie heureuse, selon Pline, liv. VI. ch. xxviij. Le nom de cette montagne lui avoit été donné à cause de ses trois sommets, sur chacun desquels il y avoit un temple d’une hauteur prodigieuse, à ce que nous apprend Diodore de Sicile, liv. III. p. 178. (D. J.)

TRICORYTUS, (Géog. anc.) bourg de l’Attique, sous la tribu Æantide ; il étoit proche de Marathon, sur le bord du marais des champs marathoniens, où périt une partie de l’armée des Perses, dans cette bataille qui préserva les Grecs de l’esclavage des Barbares. Il n’y a plus dans cet endroit qu’un méchant hameau, appelle Calyvi-siosoully : cependant il a été un tems qu’on comptoit ce lieu pour une des quatre villes de l’Attique, qui donnoit le nom de Tétrapole à ce quartier, & ces quatre villes étoient Oenoé, Tricorythus, Probalinthus, & Marathon.

On voit à Athènes, au rapport de Spon, proche l’église d’Agria-Kyra, cette inscription :

« A l’honneur de la déesse Vesta & des dieux Augustes, du conseil de l’Aréopage, & du conseil des six-cens, & du peuple ; Philoxenus, fils d’Agathoclès de Phlya, a consacré ce monument à ses propres dépens. Agathoclès, fils de Philoxenus, ayant eu le soin de le faire, dans le tems que Tiberius Claudius Poeanien étoit gouverneur de la milice, & pourvoyeur de la ville… Tricorythus »… (D. J.)

TRICOT, s. m. (Bonneterie.) on appelle ouvrages au tricot, bonneterie au tricot, toutes les especes de marchandises qui se fabriquent ou se brochent avec des aiguilles, comme bas, bonnets, camisoles, gants, chaussons, &c. (D. J.)

TRICOTAGE, s. m. (Bonneterie.) travail de celui qui tricote ou qui broche à l’aiguille des bas, des bonnets, & autres marchandises de cette nature, dépendantes du négoce des Bonnetiers ; le tricotage est plus ou moins bon dans un lieu que dans un autre, suivant que les ouvriers sont bien ou mal stilés & conduits, ou que les matieres sont bonnes ou mauvaises, ou qu’elles sont plus ou moins bien filées. (D. J.)

TRICOTER, v. act. (Bonneterie.) action par laquelle on travaille à former avec de longues & menues aiguilles, ou broches de fer ou de laiton poli, certains tissus de soie, de laine, de coton, de chanvre, de lin, ou de poil, en maniere de petits nœuds, boucles ou mailles, tels qu’on les voit aux bas, bonnets, camisoles, & autres pareilles marchandises de bonneterie. On dit aussi dans le même sens, brocher

des bas, des camisoles, des bonnets, &c. pour dire les tricoter, ou les travailler à l’aiguille ; ce mot se dit aussi des dentelles de soie ou de fil, qui se manufacturent avec des épingles & des fuseaux sur un oreiller, suivant le dessein en papier ou en vélin qui y est appliqué ; ainsi l’on dit tricoter une dentelle, pour dire la travailler avec des épingles & des fuseaux sur l’oreiller. Savary. (D. J.)

Tricoter, en terme de Manege, se dit d’un cheval qui remue vîte les jambes en marchant, & qui n’avance pas.

TRICRANA, (Géog. anc.) île de l’Argie. Pausanias, l. II. c. xxxiv. dit : « Quand on a passé le cap Bucéphale, les îles Haliouse, Pithyouse & Aristère, on trouve un autre promontoire qui joint le continent, & que l’on n’appelle point autrement qu’-Acra ; bien-tôt après vous voyez l’île de Ticrane, & ensuite une montagne du Péloponnèse, qui donne sur la mer, & qui a nom Buporthmos ». (D. J.)

TRICRENE, (Géog. anc.) Tricrena, lieu de l’Arcadie. A la gauche du mont Géronte, dit Pausanias, liv. VIII. ch. xvj. les Phénéates sont bornés par un lieu qu’on nomme Tricrene, à cause des trois fontaines qui y sont, & où l’on dit que les nymphes laverent Mercure lorsqu’il vint au monde ; c’est pour cela que ce lieu étoit consacré à Mercure. (D. J.)

TRICTRAC, s. m. (Jeu.) jeu qui se joue avec deux dés, suivant le jet desquels chaque joueur ayant quinze dames, les dispose artistement sur des points marqués dans le tablier, & selon les rencontres gagne ou perd plusieurs points, dont douze font gagner une partie ou un trou, & les douze parties ou trous le tout ou le jeu.

Il faut pour jouer au trictrac avoir quinze dames de chaque côté noires ou blanches, deux dés, trois jettons & deux fiches qui sont, comme nous l’avons dit à leur article, les marques qu’on met dans chaque trou pour compter les parties qu’on gagne.

On ne joue ordinairement que deux au trictrac, & avec deux dés ; ce sont les joueurs eux-mêmes qui les mettent chacun dans leur cornet.

On commence ce jeu en faisant deux ou trois piles de dames qu’on pose sur la premiere fleche du trictrac. Il ne faut jamais que ce soit à contre-jour pour la plus grande commodité des joueurs, à moins qu’on ne joue à la chandelle ; alors il n’y a point de regles à garder là-dessus, & il est indifférent de quel côté l’on place les piles des dames. A l’égard des dames, les blanches sont les dames d’honneur ; c’est pourquoi par honnêteté on les présente toujours aux personnes qu’on considere ; l’honnêteté exige aussi qu’on donne le choix des cornets, & qu’on présente les dés pour voir à qui l’aura, ou bien qu’on lui donne les deux dés pour tirer coup & dés, auquel cas celui qui a de son côté le dé qui marque le plus haut point, gagne la primauté. On peut s’associer, si l’on veut, au trictrac pour jouer tour-à-tour, ou si l’on se sent foible, il est permis de prendre un conseil du consentement de celui avec lequel on joue, sans cela personne ne peut conseiller en aucune façon.

Pour jouer avec ordre, on observera que si l’on amene d’abord ambezas, de jouer deux dames de la pile, & de les accoupler sur l’as, qui est la fleche qui joint celle sur laquelle sont ces dames empilées. On peut jouer tout d’une en mettant une dame seule sur la seconde fleche. C’est la même chose à l’égard de tous les autres nombres qu’on peut abattre, ou jouer tout d’une si l’on veut, excepté cependant six & cinq qu’on doit absolument abattre quand on l’amene le premier coup, parce que les regles ne permettent point de mettre une dame seule dans le coin de repos. Il est de la prudence du joueur d’accoupler deux dames ensemble, & on commence ainsi à caser dans la ta-