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de pouvoir devider la tresse sur l’un, à mesure qu’elle s’avance, & alonger la soie qui est roulée sur l’autre, lorsque l’espace qui est entre deux est tissu, c’est-à-dire lorsque les cheveux y sont attachés avec une aiguille. Les tresses de cheveux servent à faire des perruques, & des coins de cheveux pour hommes, des tours & des boucles pour femmes. (D. J.)

Tresser les cheveux, (terme de Perruquier.) c’est les attacher par un bout sur des fils ou soies, pour les mettre en état de servir à faire des perruques & autres ouvrages de cheveux.

TRESSOIR, s. m. outil de Gainier, c’est un petit fer plat, de la largeur d’un pouce, quarré par en-haut & un peu arrondi par en-bas ; au milieu de cet arrondissement, est une petite queue aussi de fer, qui se met dans un petit manche de la longueur d’un pouce & gros à proportion ; le bout quarré de cet outil est garni de petites pointes faites en dents creusées dans le fer, à la distance chacune d’environ une ligne : cet outil sert aux gainiers pour marquer les distances où il faut placer les clous d’ornement. Voyez la figure Pl. du Gainier.

TRESSURES, ou TRESTONS montés sur piquets, sorte de pêcherie en usage dans le ressort de l’amirauté de S. Malo.

Ceux qui font la pêche où les pêcheurs bouchoteurs se servent de lignes garnies de gros hameçons, pour prendre des chiens de mer, des morues, & autres especes de gros poissons qui entrent dans la baie de S. Malo ; ils sont montés sur des piles ou des avançons séparés, comme font les pêcheurs de Dunkerque & autres ; le bout de la pile est garni d’une pierre ou d’une torque de paille, enfouée dans le sable ou la vase, & tient l’air au-dessus du fond ; quelques-uns les montent aussi chacune sur un petit piquet de tressons ou tressures, qui sont proprement des rets de bas parc montés sur petits piquets ; mais les rets dont ces piquets sont garnis, n’ont au plus que douze brasses de longueur, parce que la mer, que les pêcheurs disent être trop coursiere, ou qui monte avec précipitation dans cette baie, emporteroit bientôt les rets avec les piquets, si une plus grande étendue lui faisoit quelque résistance ; les mailles de ces filets commencent d’approcher du calibre prescrit par les ordonnances ; le défaut de soin des officiers qui les doivent surveiller, & des syndics ou gardes jurés qui n’y sont point établis, sont la cause que les filets de ces pêcheurs ne sont pas présentement dans la regle qui est ordonnée par les ordres de sa majesté.

TRETA, (Géog. anc.) ville de l’île de Cypre. Strabon, l. XIV. p. 683. la place entre Boosura & le promontoire d’où l’on précipitoit ceux qui avoient profané l’autel d’Apollon. (D. J.)

TRÉTEAU, s. m. (instrument d’Ouvrier.) espece de chevalet de bois avec quatre piés, deux à chaque bout, qui sert à différens usages dans les arts & métiers. Les tréteaux des charpentiers, scieurs de long, sont fort élevés, afin que le scieur de dessous ait de l’échappée pour retirer la scie lorsque le scieur de dessus la pousse ; il faut deux tréteaux quand ce sont de longues pieces qu’on débite, & seulement un quand les pieces sont courtes ; mais alors il faut l’étançonner, & bander fortement la piece dessus avec des cordes. (D. J.)

Tréteau, s. m. pl. (Charpent.) sortes de piés de bois assez hauts, sur lesquels on pose les pieces pour les scier. (D. J.)

Tréteau, s. m. pl. terme de scieur de bois, sorte de piés de bois d’une certaine hauteur, sur lesquels les scieurs de bois posent la piece qu’ils ont à scier.

TRÉTHIMIROW, (Géog. mod.) petite ville de Pologne, dans l’Ukraine, au palatinat de Kiovie, sur le Borysthène, à douze lieues de Kiovie ; elle appartient aux Cosaques. (D. J.)

TRÉTOIRE, s. f. (Vanerie.) espece de tenaille de bois.

TRETUM, (Géogr. anc.) 1°. promontoire de l’Afrique propre. Ptolomée, l. IV. c. iij. le marque sur la côte du golfe de Numidie, entre Russicada & Uzicath. Strabon, l. XVII. p. 830. qui nomme ce promontoire Tritum, dit qu’il étoit à six mille stades de celui de Métagonium. Le nom moderne est Capo-Ferrato, selon Castald, & Bucramel, selon Mercator.

2°. Tretum, lieu du Peloponnèse, dans l’Argolide. Pausanias, l. II. c. xv. dit que l’un des chemins qui conduit de Cléone à Argos, passe à Tretum, & que quoique étroit & serré dans les montagnes, il étoit néanmoins le plus facile pour les voitures. C’est dans ces montagnes que l’on montroit la caverne du lion Néméen ; & de-là à la ville de Némée, il n’y avoit pas plus de quinze stades. (D. J.)

TREU, ou TRUAGE, (Jurisprud.) ancien terme qui paroît être un diminutif de treuver, que l’on disoit alors pour trouver : on payoit le droit de treu accoutumé au seigneur dans la justice duquel on avoit trouvé & abbatu une bête que le chasseur avoit fait lever dans une autre seigneurie ; d’autres prétendent que treu & truage venoient de tribu, en latin tributum, & par corruption tributagium, & en effet le mot treu ou truage signifioit aussi le péage ou impôt que le seigneur levoit sur les marchandises qui passoient dans sa seigneurie. Le treu du sel étoit l’impôt qui se percevoit sur le sel. Voyez Bouteillier, Galland, Lamiere, du Cange, au mot Trutanizare. (A)

TREVA, (Géogr. anc.) ville que Ptolomée, l. II. c. xj. marque dans le climat le plus septentrional de la Germanie. Cluvier pense que c’est Lubec. Treva est aussi le nom d’une ville d’Italie, dans la Flaminie, sur les bords du fleuve Clitumnus. (D. J.)

TREVE, s. f. (Droit polit.) la treve est une convention, par laquelle on s’engage à suspendre pour quelque tems les actes d’hostilité, sans que pour cela la guerre finisse, car alors l’état de guerre subsiste toujours.

La treve n’est donc point une paix, puisque la guerre subsiste ; mais si l’on est convenu, par exemple, de certaines contributions pendant la guerre, comme on n’accorde ces contributions que pour se racheter des actes d’hostilité, elles doivent cesser pendant la treve, puisqu’alors ces actes ne sont pas permis ; & au contraire, si l’on a parlé de quelque chose, comme devant avoir lieu en tems de paix, l’intervalle de la treve ne sera point compris là-dedans.

Toute treve laissant subsister l’état de guerre, c’est encore une conséquence, qu’après le terme expiré, il n’est pas besoin d’une nouvelle déclaration de guerre ; la raison en est, que ce n’est pas une nouvelle guerre que l’on commence, c’est la même que l’on continue.

Ce principe, que la guerre que l’on recommence après une treve, n’est pas une nouvelle guerre, peut s’appliquer à divers autres cas. Dans un traité de paix conclu entre l’évêque & prince de Trente, & les Vénitiens, il avoit été convenu que chacun seroit remis en possession de ce qu’il possédoit avant la précédente & derniere guerre.

Au commencement de cette guerre, l’évêque avoit pris un château des Vénitiens, que ceux-ci reprirent depuis ; l’évêque refusoit de le céder, sous prétexte qu’il avoit été repris après plusieurs treves, qui s’étoient faites pendant le cours de cette guerre ; la question devoit se décider évidemment en faveur des Vénitiens.

On peut faire des treves de plusieurs sortes.

1°. Quelquefois pendant la treve, les armées ne laissent pas de demeurer sur pié avec tout l’appareil