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qui se taille sur les moulures. Il y en a à palmettes & à fleurons. Le mot treffle est dérivé du latin trifolium, herbe à trois feuilles.

Treffles de moderne, ce sont, dans les compartimens des vitraux, pignons & frontons gothiques, de petites roses à jour, faites de pierre dure avec nervures, & formées par trois portions de cercles, ou par trois petits arcs en tiers-point. Daviler. (D. J.)

Treffle, est un gros bouton, ainsi nommé par les Metteurs en œuvre, parce qu’il représente la plante de l’herbe de ce nom. Il sert à arrêter le ruban d’un bracelet sur la barriere.

Treffle, s. m. (terme de Mineur.) fourneau de mine fait en forme de treffle, & qui n’a que deux logemens, au-lieu que le double en a quatre, & le triple six. (D. J.)

Treffle, (terme de Blason.) c’est la figure du treffle posé sur un écu aux extrémités d’une croix. On dit une croix trefflée, & cantonnée de treffles. On représente le treffle dans les armoiries avec une queue, sans toutesfois l’exprimer.

TREFFLÉ, s. f. (Art milit.) se dit d’une mine qui a trois fourneaux, dont la disposition forme à-peu-près la figure d’un treffle. On la nomme aussi mine triple, voyez Mine. Elle est composée de deux fourneaux placés à droite & à gauche, & d’un troisieme en avant. Elle embrasse ordinairement trois contreforts. Cette mine, dit M. le maréchal de Vauban, produit un grand éboullement de terre, & une profonde excavation quand elle réussit bien. (Q)

TREFFLER, v. n. (Monnoie.) c’est faire un mauvais rengrenement des especes ou des médailles, & en doubler les empreintes, faute d’avoir rengrené juste la piece dans la matrice, ou quarré ; c’est ce qui rend la monnoie ou la médaille défigurée, parce que les mêmes points ne se sont pas rencontrés ensemble. (D. J.)

TREFFLIER, s. m. (Métiers.) c’est une des qualités que prennent les maîtres chaînetiers de la ville & fauxbourgs de Paris. Ce nom, dont aucun d’eux ne sait présentement l’étymologie, vient apparemment de ces grandes agraffes d’argent, d’étain ou de laiton argentées qu’ils faisoient, & qui se terminoient en une espece de feuille de treffle à jour, pour y passer diverses chaînes ou cordons, auxquels les femmes d’artisans & les paysanes laissoient pendre leurs clés, leurs ciseaux & autres semblables petits ustensiles de ménage. La mode de ces agraffes à treffle pour mettre à la ceinture, n’a fini que vers le milieu du xvij. siecle. (D. J.)

TREFFORT, (Géog. mod.) petite ville, ou plutôt bourg de France, dans la basse Bresse, au diocese de Lyon. Il y a une mairie, & elle députe aux assemblées de la Bresse.

TREFONDRE, terme de Potier d’étain, se dit lorsque la soudure des pots, ou une goutte reverchée, ou une anse jettée sur la piece, sont aussi-bien soudés dedans comme dessus. Voyez Souder les pots d’étain, Revercher & Jetter sur la piece.

TREFURT, (Géog. mod.) en latin moderne Drivordia ; petite ville d’Allemagne, dans le pays de Hesse, proche de la riviere de Werra. Elle appartient aux électeurs de Mayence, de Saxe, & au landgrave de Hesse.

TRÉGUIER, (Géogr. mod.) en latin du moyen âge, Trecorium ; ville de France, en Bretagne, dans une presqu’île, à 10 lieues au nord-ouest de Saint-Brieux, à 23 au nord-est de Brest, & à 100 au couchant de Paris. Il y a un petit port, & un évêché suffragant de Tours. On y commerce en chevaux, en blé, en lin & en papier. L’évêché de Tréguier paroît avoir été érigé dans le x. siecle. Il occupe toute l’étendue de la côte depuis la riviere de Morlaix, jusques au-près de la ville de Saint-Brieux. Son revenu est

d’environ vingt-deux mille livres. Long. 14. 25. lat. 48. 47. (D. J.)

TREIDEN, (Géog. mod.) riviere de l’empire russien, dans la Livonie, au pays de Letten. Elle se forme de plusieurs sources, & se jette dans le golfe de Livonie, près de Sernikon.

TREIGNAC, (Géog. mod.) bourg que nos géographes nomment petite ville de France, dans le bas Limousin, entre Limoges & Tulles, au bord de la Vezere. (D. J.)

TREILLAGE, s. m. (Décoration de jardins & d’architecture.) ouvrage fait d’échalas posés perpendiculairement, & traversés quarrément par d’autres échalas ou perches qu’on lie avec du fil de fer, & qui forment des mailles de cinq à sept pouces dans la construction des berceaux & des palissades contre les murs du jardin.

On emploie les treillages à soutenir les espaliers, à former des clôtures de quelques quarrés de jardins, des palissades, ou des berceaux ; c’est une invention très-jolie & très-agréable à la vue. On se sert beaucoup de treillages en Angleterre & en Hollande. On les peint toutes les années en verd & à l’huile, autant pour les décorer, que pour les conserver. Pour les rendre plus solides, on y met des barres de fer de distance en distance, qui en font le bâti.

On fait des treillages à différentes mailles, c’est-à-dire à mailles de huit sur neuf pouces de large, de six sur cinq, de quatre sur cinq, & de quatre pouces de longueur en tout sens ; c’est selon les ouvrages qu’on veut avoir, & l’argent qu’on y veut dépenser. Les treillages à petites mailles regardent les beaux berceaux ; on en fait quelquefois des palissades en divers endroits où ils servent d’ornement. Les treillages de galeries, de portiques, de salles, en un mot les beaux ouvrages en ce genre sont ornés de colonnes, de pilastres, de corniches, de frontons, montans, panneaux, vases, consoles, couronnemens, domes & lanternes.

On appelle colonne de treillage, une colonne à jour, dont le fût est de fer & d’échalas ; la base aussi-bien que le chapiteau est de bois de boisseau, contourné selon les profils. Cette colonne sert à décorer les portiques de treillage. (D. J.)

TREILLE, s. f. (Jardin.) berceau fait de perches de charpente, ou de barres de fer, & couvert de ceps de vignes ; on les construit avec des perches de saule ou d’osier ; elles servent dans un jardin pour y prendre le frais en plein jour dans l’été.

TREILLIS, s. m. (terme de Peintre.) c’est un chassis divisé en plusieurs carreaux, qui sert aux peintres à copier des tableaux, & à les réduire de petit en grand ou de grand en petit.

Treillis, s. m. (terme de Potier d’étain.) les potiers d’étain nomment treillis, de grands ronds, ou pieces d’étain à claires voies, qu’ils pendent à leurs boutiques pour servir de montre ou d’étalage ; mais cet étalage n’est point perdu, les chauderonniers s’en servent pour en étamer les casseroles & autres vaisseaux de cuivre. (D. J.)

Treillis, s. m. (Serrur.) nom général qu’on donne à toute fermeture dormante de fer ou de bronze, comme le dormant de la porte du Panthéon à Rome, ou les grilles dans les prisons de Venise. Le treillis est différent de la grille, en ce que ses barres sont maillées en losange.

Treillis de fil de fer, chassis de verges de fer maillé de petits losanges de gros fil de fer, qu’on met audevant des vitraux. Tels sont les chassis ou treillis du bas d’un édifice, pour empêcher que les vitres ne soient cassées par des coups de pierre ; & ceux du haut, comme aux domes, pour résister à l’impétuosité des vents qui en pourroient enfoncer les panneaux. On place ces derniers à quelque distance de la vitre.