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enfin on élevera le support S, puis le faisant tourner dans son canon, on l’arrêtera dans la situation requise au moyen de la vis Q.

Si ce sont des bouts de pivots ou d’arbres, que l’on ait à tourner, on se servira d’une pointe à lunette Z laquelle porte une plaque Z, percée de divers trous à-travers lesquels on fera passer les pivots. Pour des pieces délicates & fort petites ; les Horlogers se servent quelquefois de petits tours dont les deux poupées, figures, sont fixes. Le support qu’ils emploient dans ces cas est un morceau de bois ou de cuivre qu’ils mettent dans l’étau avec le tour.

Tour, s. m. (terme de Pâtissier.) ils donnent ce nom à une forte table qui a des bords de trois côtés ; c’est sur cette table qu’ils paitrissent leur farine & tournent leur pâte, soit pour ce qu’on appelle des pains bénits, soit pour faire des croûtes, des pâtés, tourtes & autres pieces de four. (D. J.)

Tour de cheveux, (terme de Perruquier.) c’est une tresse de cheveux qui fait tout le tour de la tête, & qui mêlée adroitement avec les cheveux naturels, les alonge & les épaissit ; ces sortes de tours sont pour les hommes. Les femmes se servent aussi de tours & faux-cheveux, ou pour cacher leur âge, ou pour suppléer à la rareté de leurs cheveux sur le devant de la tête & sur les tempes ; ils s’attachent sous leurs coëffures. La forme en est différente suivant les modes, tantôt frisés & élevés, tantôt plats & couchés modestement le long du front ; quelquefois ce ne sont que de simples crochets un peu tournés en croissant ; & quelquefois aussi lorsque les dames se coëffent en cheveux, ce qui est devenu rare depuis la fin du seizieme siecle, ce sont de longues boucles qui leur pendent plus ou moins, & souvent jusque sur les épaules. (D. J.)

Tour de chapeau, (Plumassier.) voyez Plumet.

Tour, s. m. (Poterie de terre.) les Potiers de terre donnent ce nom à une des roues sur lesquelles ils tournent & forment les ouvrages de poterie qui doivent être de figure sphérique ; c’est sur ce tour que se font les petits ouvrages, les grands s’exécutent sur la roue. (D. J.)

Tour de Potier d’étain, instrument ou bien outil du métier le plus composé de tous de différentes pieces, qui sert à tourner tous les ouvrages de ce métier qui sont destinés pour être tournés.

Le tour est premierement composé d’une selle de bois forte & solide, formée de deux pieces de bois qui sont séparées l’une de l’autre environ de quatre pouces pour y introduire trois poupées ; cette selle est portée sur quatre piés d’environ un pié & demi de haut, & est longue de quatre à cinq piés ; sur cette selle sont posées les poupées, savoir deux à main gauche pour l’arbre du tour, & une à main droite pour porter un bout de la barre qui est devant le tour, pour servir d’appui à l’ouvrier ; ces poupées ont environ un pié & demi ou deux piés d’élévation au-dessus de la selle, dans laquelle elles ont un tenon qui passe par-dessous, & qui a une mortaise où on passe un coin de bois qui les arrête. L’arbre du tour qui est de fer, passe horisontalement dans les deux poupées à gauche dans une échancrure au haut de chaque poupée ; cette échancrure est garnie de deux collets d’étain, un à chaque poupée, dans lesquels les deux oignons de l’arbre sont enfermés sur lesquels ils roulent ; l’arbre est garni d’une poulie entre les deux poupées ; il sort hors de la poupée en-dedans du tour environ trois ou quatre pouces ; & ce bout est ordinairement creux pour y introduire un morceau de fer quarré qui s’ôte & se remet quand on veut ; ce morceau de fer se nomme mandrin ; il sert à faire les gaines des empreintes & calibres qui se montent sur le tour pour toutes sortes de pieces ; car il faut savoir qu’il faut au-

tant d’empreintes & calibres de bois qu’il y a de différentes

pieces à tourner ; & comme les gaines sont faites avec le même mandrin, on monte toutes les empreintes sur lui ; les collets qui sont ordinairement coupés ou de deux pieces par lesquels l’arbre du tour passe, doivent être arrêtés par un boulon de fer qui les traverse chacun par-dessus, ou par deux liens de fer qui couvrent les collets par-dessus avec chacun deux vis & écrous posés sur le haut des poupées que l’on serre ou lâche à son gré. L’ouvrier seul ne peut rien faire sans avoir un homme qui tourne une roue qui fait aller le tour par le moyen d’une corde de boyau qui passe croisée dans la poulie de l’arbre ; cette roue est montée sur une chaise comme celle des Couteliers, ou entre deux poteaux bien solides.

Il y a des tours de potiers d’étain dont la forme est un peu différente, & des poupées tout d’une piece qui portent l’arbre, &c. Voyez le tour & toutes les pieces qui le composent & en dépendent, aux fig.

Tour, machine dont les Tourneurs se servent pour faire leur ouvrage. Il y en a de différentes sortes.

La premiere & la plus simple est celle des Tourneurs en bois représentée, Planche I. fig. 1. du tour. Elle consiste en un fort établi, dans lequel est une fente ou rainure F, qui traverse de part en part. C’est dans cette rainure que l’on fait entrer les tenons T des poupées, lesquelles sont retenues sur l’établi par le moyen de la clavette V, faite en forme de coin. Les poupées ont chacune à leur tête A, B, une pointe d’acier a, b ; la pointe a de figure conique tient dans sa poupée par le moyen d’une queue, qui la traverse entierement ; elle y est retenue par un écrou. L’autre pointe est l’extrémité d’une vis taraudée dans le bois de la poupée, l’autre extrémité de cette vis est une tête percée d’un trou pour recevoir le barreau c, qui donne le moyen de la pouvoir tourner.

Chaque poupée est encore percée de deux trous, l’un pour recevoir les crochets E du support D, & l’autre pour recevoir la clavette H, fig. 2. qui sert à fixer le crochet où l’on veut.

Lorsque l’on veut tourner un morceau de bois G, on commence par le dégrossir ou arrondir avec la hache ou quelques autres ferremens ; puis aux deux extrémités de la ligne qui doit servir d’axe, on donne un coup de pointeau, qui est un petit poinçon conique ; ensuite on avance ou on éloigne la poupée B dans la rainure F, ensorte que la distance ab soit seulement de quelques lignes plus grande que l’axe de la piece que l’on veut tourner. On la présente ensuite entre les pointes, ensorte que la pointe a entre dans un des coups de pointeaux, l’autre extrémité de la piece tournée vers la vis que l’on fait tourner alors, ensorte que la pointe b vienne se placer dans le trou de pointeau destiné à la recevoir.

Lorsque tout est ainsi disposé, le tourneur prend la corde QK, fig. 2. & l’enveloppe deux ou trois fois à-l’entour de la piece G qu’il faut tourner ; ensorte cependant que la corde commence & finisse de toucher la piece par le côté qui est tourné vers lui, ainsi qu’il est représenté dans la figure. Le bout supérieur de la corde est attaché à une perche QQ qui passe par un piton R, qui lui sert de point d’appui ; elle est dolée ou applatie à la partie inférieure pour en faciliter la flexion. Le bout inférieur de la corde est attaché à l’extrémité de la pédale ou marche KL, qui est un triangle de bois, dont un côté LL est terminé par deux tourillons, autour desquels elle fait charniere. Il est sensible que si avec le pié on appuie sur la marche, ensorte que l’on fasse baisser la partie K, que la corde KQ se développera vers la partie inférieure, & s’enveloppera vers la partie supérieure ; ce qui fera tourner l’ouvrage & fléchir la perche. Si on lâche ensuite le pié, la perche en se rétablissant par son