Page:Diderot - Encyclopedie 1ere edition tome 16.djvu/352

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

triche en 1584 à 53 ans. Il fut extrèmement considéré à la cour des empereurs Maximilien II. & Rodolphe son fils, dont il devint conseiller & historiographe. On a de lui 1°. une grande histoire de Hongrie ; 2°. les vies des empereurs romains ; 3°. des traductions latines d’Hésiode, de Théophylacte, & d’une partie des œuvres de Platon, de Xénophon & de Thucydide ; 4°. des commentaires sur l’Art poétique d’Horace ; 5°. des notes sur plusieurs auteurs grecs & latins. (D. J.)

TIRNSTEIN, ou TYRNSTEIN, (Géogr. mod.) petite ville d’Allemagne dans la basse Autriche sur la rive gauche du Danube, un peu au-dessus de Stein. Cette place ne consiste qu’en deux rues, dont l’une conduit au bord du Danube. (D. J.)

TIROIR, s. m. (terme de Menuisier.) partie quarrée de cabinet, de table, d’armoire, de cassette, &c. qui est sous une autre piece, & qu’on tire par un anneau ou un bouton. (D. J.)

Tiroir, en termes de Tondeur, est une partie de la machine à friser, ainsi nommée parce qu’elle tire l’étoffe d’entre le frisoir & la table à friser, faite en forme de cylindre ou rouleau de bois tout garni de petites pointes de fil de fer très-fines & très-courtes, à-peu-près semblables à celles des cardes à carder la laine.

Tiroir, s. m. (terme de Fauconnerie.) apât qui sert aux fauconniers à rendre gracieux les oiseaux de fauconnerie & à les reprendre au poing, soit avec des aîles de chapon, de coq-d’inde, ou autre chose de leur goût. (D. J.)

TIROL, le, (Géog. mod.) ou le Tyrol, comté d’Allemagne qui fait partie des états héréditaires de la maison d’Autriche. Il est borné au nord par la Baviere ; au midi par une partie de l’état de Venise ; au levant par la Carinthie & l’archevêché de Saltzbourg ; au couchant par les Suisses & les Grisons.

Le Tirol a autrefois fait partie de la Rhétie, & ensuite du duché de Baviere ; enfin Elisabeth, comtesse de Tirol, le porta dans la maison d’Autriche vers l’an 1289 par son mariage avec Albert duc d’Autriche, depuis empereur. C’est un pays montagneux & assez stérile, excepté en pâturages. L’Adige y prend sa source. L’un le traverse du midi au nord-est. On divise ce comté en quatre parties principales ; savoir, le Tirol propre, les pays annéxés, l’évêché de Brixen & l’évêché de Trente. Inspruck est la capitale du Tirol proprement dit. (D. J.)

TIROMANCIE, s. f. (Divinat.) espece de divination dans laquelle on se servoit de fromage. On ignore les cérémonies & les regles qu’on y pratiquoit.

Ce mot est composé du grec τυρὸς, fromage, & de μαντεία, divination.

TIRON, (Géog. mod.) petite riviere d’Espagne dans la vieille Castille. Elle tire sa source des montagnes appellées Sierra d’Occa, & se jette dans l’Hèbre, près de Brienes. (D. J.)

TIRONES, s. m. (Art milit. des Rom.) soldats apprentis, comme le mot latin le désigne ; c’étoient des surnuméraires qui n’étoient point censés enrôlés, parce qu’ils ne prêtoient de serment, qu’après avoir été reçus dans les légions à la place des morts, ou de ceux qui avoient fini le tems de leur service ; cependant ils étoient toujours nourris & formés aux dépens de la république, jusqu’à ce qu’ils fussent soldats légionnaires. Voyez Légion, & Militaire, discipline des Romains. (D. J.)

TIROQUI, s. m. (Hist. nat. Botan.) plante du Brésil qui a des feuilles comme le sainfoin ; ses fleurs sont roussâtres. C’est un remede efficace contre la dyssenterie. Les Brésiliens se font souffler la fumée de cette plante dans toutes sortes de maladies ; on la

regarde comme excellente contre les vers. Cette plante se flétrit après le coucher du soleil, & reprend sa vigueur lorsqu’il remonte sur l’horison.

TIR-RYF, ou TIR-RIF, (Géog. anc.) petit île d’Ecosse, & l’une des Æbudes ; on remarque cinq lacs dans cette île qui n’a que 12 milles de longueur, & quatre ou cinq de largeur. (D. J.)

TIRTOIR, voyez Tiretoire.

TIRYNS, (Géog. anc.) ville du Péloponnese dans l’Argolide, selon Etienne le géographe. Cette ville célebre par le sejour qu’y fit Hercule lorsqu’il étoit dans le Péloponnese, existoit du tems d’Homere, qui l’appelle benè munitam Tirynthem. Strabon dit que sa forteresse fut bâtie par les cyclopes, que Prœtus mit en besogne. Elle fut détruite par les Argiens, & ne subsistoit plus du tems de Pline, liv. IV. c. v. Je crois que M. Fourmont s’est trompé quand il a cru l’avoir découverte dans son voyage de Grece en 1729. (D. J.)

TIRYNTHEUS, (Mythol.) c’étoit un des surnoms d’Hercule, à cause du séjour qu’il faisoit assez souvent dans la ville de Tirynthe en Argolide : on croit même qu’il y fut élevé. Après cet accès de fureur dans lequel il tua les enfans qu’il avoit eus de Mégare, l’oracle de Delphes lui ordonna d’aller se cacher pour quelque tems à Tirynthe. (D. J.)

TISÆUS, (Géog. anc.) montagne de la Thessalie, selon Tite-Live, l. XXVIII. c. v. qui dit que c’est une pointe de montagne fort élevée. C’est le Tisæum de Polybe & de Suidas.

Apollonius, liv. II. met aussi dans la Thessalie un promontoire nommé Tisæum ; mais son scholiaste ajoute que ce promontoire étoit dans la Thesprotie. (D. J.)

TISAR, s. m. (Glaces.) on nomme ainsi les ouvertures des fours à couler, par lesquels le tireur entretient le feu, en y jettant continuellement des billettes. Chaque four a deux tisars & deux cheminées. (D. J.)

TISARIA, (Géogr. mod.) & Cara-Hissar dans Paul Lucas, petite ville de l’Anatolie dans l’Amasie. C’est l’ancienne Diocésarée de Cappadoce. (D. J.)

TISCHANFFERRA, s. f. (Com.) c’est la plus petite mesure de Venise pour les liquides. Quatre tischanfferras font la quarte, quatre quartes le bigot, quatre bigots l’amphora, l’amphora tient soixante & seize mustaches, dont les trente-huit font la botte. Voyez Botte. Dict. de Comm.

TISEBARICA, (Géog. anc.) contrée de l’Ethiopie. Elle commençoit près du port de Bérénice, & s’étendoit le long de la mer Rouge jusqu’aux Moschophages, selon Arrien, II. Péripl. p. l. La partie maritime de cette contrée étoit habitée par des Icthyophages, qui demeuroient épars sous des chaumieres placées dans des passages étroits. Au-dedans des terres habitoient des peuples barbares. (D. J.)

TISEUR, s. m. (Manufact. de glaces.) c’est dans les manufactures de glaces du grand volume, le nom de celui qui a soin d’entretenir le feu dans le four à couler. Ce tiseur court sans cesse & avec vîtesse autour du four, & met en passant dans les tisars les billettes qu’il trouve toutes préparées sur son passage. Le tiseur se relaye toutes les six heures. (D. J.)

TISIA, (Géog. anc.) ville d’Italie, dans le pays des Brutiens. Ses habitans se nomment Tisiatæ.

TISIDIUM, (Géog. anc.) ville d’Afrique, dont Metellus, selon Saluste, donna le commandement à Jugurtha. On croit que c’est la même que Ptolomée nomme Thisica, située entre la ville Thabraca, & le fleuve Bagrada, au milieu du chemin d’Utique à Carthage, & dans la province que les Romains avoient en Afrique. (D. J.)

TISIPHONE, (Mythol.) une des furies ; couverte