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& au midi en partie par le Khorassan, & en partie par l’Irack persienne. On n’y seme que du riz à cause de l’abondance des eaux. La position de ce pays convient assez bien à l’Hyrcanie des anciens.

Thabarita ou Al Thabari naquit dans cette province l’an de l’égire 224, qui répond à l’année de J. C. 839. Il écrivit une histoire mahométane, qui lui fit une grande réputation. George Almakin ou Elmacinus l’a souvent cité dans son histoire des Sarrasins depuis le tems de Mahomet. Le livre de Thabarita est cependant un ouvrage plein de minuties ridicules. (D. J.)

THABAT-MARIAN, (Géog. mod.) montagne de l’Abyssinie, &, suivant Mendez, la plus haute de cet empire ; d’ailleurs elle est fort spacieuse, & fournit la source de deux rivieres, dont son pié est arrosé. (D. J.)

THABOR, (Géog. anc. & sacrée.) montagne de Galilée, nommée par les Grecs Ithaburius ou Athaburius ; le nom de Thabor en hébreu signifie une hauteur & le nombril. Eusebe place cette montagne sur les frontieres de Zabulon au milieu de la Galilée, à 10 milles de Diocésarée vers l’Orient. Josephe, liv. IV. c. ij. dit que le Thabor est haut de 30 stades, & qu’à son sommet il y a une plaine de 26 stades de circuit, environnée de murailles, & inaccessible du côté du septentrion. Polybe, liv. VIII. c. lx. assure qu’il y avoit une ville sur son sommet.

Le Thabor est entierement isolé au milieu d’une grande campagne, où il s’éleve comme un pain de sucre. Le pere Nau dit qu’il y avoit autrefois trois petites églises, mais il n’en reste plus que les ruines, cette montagne étant entierement deserte. Il en est parlé dans l’Ecriture. Osée, c. v. v. 1. reproche aux princes d’Israël & aux prêtres des veaux d’or, de tendre des pieges à Maspha, & de mettre des filets sur le Thabor ; ces pieges & ces filets sont des expressions figurées, qui désignent peut-être des idoles, des autels, que l’on avoit dressés à Maspha, au-delà du Jourdain, & sur le Thabor en Galilée, pour séduire les peuples d’Israël, & les engager dans l’idolâtrie. (D. J.)

Thabor, (Géog. mod.) ville de Bohème sur une hauteur, proche la riviere de Lansnitz. entre Prague & Budwiss, dans le cercle de Bechin. Elle a été souvent prise durant les guerres d’Allemagne. Long. 32. 43. lat. 49. 20. (D. J.)

THABORITES, s. m. pl. (Hist. ecclês.) une des sectes des Hussites, qui se retira sur une petite montagne en Bohème, à quinze lieues de Prague, & s’y établit sous la conduite de Zisca. Voyez Saborites.

THABORTENUS MONS, (Géog. anc.) montagne d’Asie, dans la Parthie, Justin, liv. XLI. c. v. dit que Seleucus y bâtit une ville appellée Dara. La situation de cette montagne, ajoute-t-il, étoit telle qu’on ne pouvoit trouver aucun lieu, ni plus fort ni plus agréable. (D. J.)

THABRACA, (Géog. anc.) ville d’Afrique, dans la Numidie. C’étoit une colonie romaine, qui devint dans la suite un siege épiscopal. Pline écrit Tabracha, & Pomponius Mela Tabraca. (D. J.)

THABUCA, (Géog. anc.) ville de l’Espagne terragonoise. Ptolomée, l. II. c. vj. qui la place dans les terres, la donne aux Varduli. (D. J.)

THACAS, s. m. (Antiq. grecq.) Θᾶκας ; nom général que les Grecs donnoient au lieu où les augures faisoient leurs observations, & prenoient les auspices. Potter. Archæol. græc. tom. I. p. 322. (D. J.)

THÆNA, (Géog. anc.) ou Thoenæ ; ville d’Afrique sur la côte, vers le commencement de la petite Syrte, selon Strabon, l. XVII. p. 834. Il est aussi parlé de cette ville dans Pline, dans Ptolomée & dans une ancienne inscription rapportée par Gruter, page 363. en la maniere suivante : Decuriones, & coloni,

coloniæ Æliæ Augusiæ Mercurialis. Thoenit. (D. J.)

THAIEF, (Géog. mod.) ou Thais ; ville du pays d’Hagiaz, en Arabie. Son terroir, fertilisé par des eaux vives, produit toutes sortes de fruits. Long. suivant Nassir-Eddin, 77. 30. lat. septent. 21. 20. (D. J.)

THAIM, s. m. terme de relation, provision que la Porte fournit aux princes à qui elle accorde un asyle. Mehemet Baltagi, grand-visir, retrancha au roi de Suede son thaim qui étoit considérable, consistant en cent écus par jour en argent, & dans une profusion de tout ce qui peut contribuer à l’entretien d’une cour, dans la splendeur & dans l’abondance. Voltaire. (D. J.)

THAIS, s. m. (Pharmac. anc.) θαίς ; cérat propre à donner une couleur vermeille au visage. Paul Eginete en donne la description, l. III. c. xxv.

THALA, (Géog. anc.) ville de l’Afrique propre, dans la Numidie. Salluste, Bell. Jugurth. ch. lxxv. Strabon, l. I. Tacite, Annal. l. III. c. xxj. & Florus, l. III. c. j. parlent de cette ville ; mais aucun d’eux n’en marque la situation précise. Sallaste dit qu’il vint des députés pour demander du secours à Metellus, dans le tems même de la prise de Thala. L’on peut seulement conjecturer de-là, que Lepte & Thala étoient à peu de distance l’une de l’autre ; peut-être que la Thala de Ptolomée est la Thala des autres auteurs que nous avons cités. (D. J.)

THALAME, (Géog. anc.) selon Polybe, & Thalamæ selon Pausanias, ville du Péloponnèse. Polybe la met au nombre des villes des Eleuthérolacones ; ce qui sembleroit dire qu’elle n’étoit pas éloignée du golfe Argolique : car Pausanias met les Eleuthérolacones sur la côte ; mais Polybe, in excerpt. Valesianis, ex l. XVI. donne lui-même à Thalame, une position bien différente. L’Eurotas, dit-il, & le territoire des Sellasiens sont situés à l’orient d’été de la ville de Sparte ; & Thalamoe, Fheræ, & le fleuve Pamisus, sont au couchant d’hiver : ainsi Thalame devoit être entre l’Eurotas & le Pamisus.

Selon Pausanias, l. III. c. xxvj. cette ville étoit à près de quatre-vingt stades d’Oetylus, & à vingt stades de Pephnus. Comme dans un autre endroit Pausanias dit que Thalamæ étoit une ville de Messénie, quelques-uns ont cru qu’il y avoit deux villes de même nom ; l’une dans la Laconie, l’autre dans la Messénie : & Ortelius semble même en admettre trois ; savoir, deux dans la Laconie, & une dans la Messénie. Mais je croirois plutôt que ce n’est que la même ville, dont Pausanias parle dans trois endroits de sa description de la Laconie.

Quoi qu’il en soit, il y avoit à Thalame de Laconie, un temple & un oracle de Pasiphaë. On alloit coucher dans ce temple, & la nuit la déesse faisoit voir en songe tout ce qu’on vouloit savoir. Les uns prennent Pasiphaë pour la fille d’Atlas ; & d’autres pour Cassandre fille de Priam, qui se retira à Thalame après la prise de Troie, & y porta le nom de Pasiphaë, parce qu’elle faisoit des prédictions à tous ceux qui se présentoient ; car c’est ce que signifie son nom. On pourroit encore dire avec plusieurs, que cette Pasiphaë est la même que Daphné, qui ayant pris la fuite pour éviter les poursuites d’Apollon, fut changée en laurier, & reçut de ce dieu le pouvoir de prédire l’avenir. Quelle que soit celle qui rendoit l’oracle, il est certain qu’elle fut d’un grand secours au roi Agis, quand il essaya de remettre le peuple sur le pié où il avoit été, lorsque les lois de Lycurgue, abolies de son tems, étoient en vigueur. (D. J.)

THALAMEGUS, s. m. (Littérat.) c’étoit un vaisseau de parade & de plaisir ; nous dirions un yacht, dont les rois & les grands seigneurs se servoient dans leurs promenades sur l’eau. Ces sortes de vaisseaux avoient tous une belle chambre avec un lit pour s’y