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pire russien, & la capitale du Daghestan. Elle est située sur la côte occidentale de la mer Caspienne, à quinze lieues au nord de Derbent, entre des rochers escarpés, pleins de coquillages. (D. J.)

TARLATANE, s. f. (Comm.) espece de toile fine qui a beaucoup de rapport à la mousseline. Les femmes faisoient autrefois des coëffes, des manchettes, & des fichus de tarlatane. Lorsque les hommes portoient des cravates longues, amples, tortillées, elles étoient aussi souvent de tarlatane. (D. J.)

TARMON, (Géog. mod.) petite ville d’Irlande, dans la province d’Ulster, au comté de Fermagnach, au nord du lac Earnes, sur les frontieres du comté Dunnegal. Cette ville a un château pour sa défense. (D. J.)

TARN, le, (Géog. mod.) en latin Tarnis, riviere de France, en Languedoc. Elle prend sa source dans le Gévaudan, au mont de Losere, près de Florac, traverse le Rouergue, rentre dans le Languedoc, mouille Alby, Montauban, & se jette dans la Garonne, au-dessous de Moissac. Elle commence à être navigable a Gaillac, & facilite le trafic des vins de ce pays avec les Anglois. (D. J.)

TARNANTANT-CHARONIS, s. f. (Com.) mousseline ou toile de coton, blanche & très-claire, qui vient des Indes orientales, & sur-tout à Pondichery.

TARNE, (Géog. anc.) nom, 1°. d’une ville de l’Achaïe, selon Etienne le géographe ; 2°. d’une ville de la Lydie, selon Strabon, l. IX. p. 193. 3°. d’une fontaine de Lydie, selon Pline, l. V. c. xxiv. qui dit qu’elle sortoit du mont Tmolus. (D. J.)

TARNIS, (Géog. anc.) fleuve de la Gaule aquitanique. Pline, l. IV. c. xix. & Sidonius Apollinaris parlent de ce fleuve. Quelques-uns l’ont pris pour la Dordogne ; mais comme Pline dit que le Tarnis séparoit les Tolosani des Petrocori, c’est-à-dire, les Toulousains, des Périgourdains, ce ne peut être que le Taru, qui conserve ainsi son ancien nom. (D. J.)

TARNOW, (Géog. mod.) petite ville de Pologne, dans le palatinat de Cracovie, entre les rivieres de Dunajec & de Wistoc, à environ 15 lieues est de Cracovie.

En 1561 mourut dans son palais de cette ville le général Tarnow (Jean) âgé de 73 ans, homme d’un mérite rare, & qui rendit de grands services à la Pologne sa patrie. Après l’étude des arts & les sciences dans sa jeunesse, il se mit à voyager ; il parcourut toute l’Asie mineure, la Palestine, la mer Rouge, l’Egypte & la côte d’Afrique, où il signala sa valeur contre les Maures. A son retour, Sigismond, roi de Pologne, le nomma général de toutes ses troupes. Il défit les Moldaves, les Moscovites & les Tartares. Couronné des mains de la victoire, il eut tout à essuyer de la jalousie de ses compatriotes ; mais pour la faire cesser, il se retira volontairement dans son château, & y vécut en simple particulier. Il y trouva dans le témoignage de sa conscience, dans la gloire qu’il s’étoit acquise, dans le commerce de ses amis & dans la lecture, de quoi se consoler, & passer avec douceur le reste de ses jours. (D. J.)

TARNOWITS, (Géog. mod.) petite ville d’Allemagne, en Silésie, à quatre milles de Strélitz. (D. J.)

TARO, (Géog. mod.) ou Val-di-Taro, petit pays d’Italie, aujourd’hui l’une des dépendances du Plaisantin. Il est situé entre le Parmésan, le Plaisantin & l’état de Genes. Son chef-lieu prend son nom, & s’appelle Borgo-di-Val-di-Taro. Ce petit pays dont le duc de Parme fit l’acquisition en 1682, a eu longtems ses seigneurs particuliers. (D. J.)

Taro, (Géog. mod.) ou Borgo di val di Taro, petite ville d’Italie, dans le Plaisantin, sur la rive droite du Taro, & capitale du petit pays appellé Val-di-Taro, à douze lieues au sud-ouest de Parme. Long. 27. 25. latit. 44. 35. (D. J.)

Taro le, (Géog. mod.) en latin Tarus, riviere d’Italie. Elle a sa source dans la partie méridionale du duché de Milan, traverse le Parmésan, & tombe dans le Pô entre les embouchures de l’Ongina & de la Parma. (D. J.)

TARODUNUM, (Géog. anc.) ville de la Germanie. Ptolomée, l. II. c. xj. la marque près du Danube, au voisinage d’Aræ Flaviæ ; Lazius croit que le nom moderne est Dornstet. (D. J.)

TARONA, (Géog. anc.) ville de Chersonnèse Taurique. Elle étoit dans les terres, selon Ptolomée, l. III. c. vj. qui la place entre Taphros & Portigia. (D. J.)

TAROPECZ, (Géog. mod.) ville de l’empire russien, dans le duché de Rescow, aux confins de la Lithuanie & du duché de Smolensko. (D. J.)

TAROT, s. m. (terme de Luther.) instrument à anches & à vent qui a onze trous, & qui sert de basse aux concerts de musettes. (D. J.)

Tarots, terme de Cartier, ce sont des especes de cartes à jouer, dont on se sert en Espagne, en Allemagne & d’autres pays. Ces cartes sont marquées différemment de celles dont on se sert en France ; & au lieu que les nôtres sont distinguées par des cœurs, des carreaux, des piques & des treffles, elles ont des coupes, des deniers, des épées & des bâtons appellés en espagnol, copas, dineros, espadillas, bastos. L’envers des cartes appellées tarots est communément orné de divers compartimens.

Tarot, s. m. (terme de joueur de dés.) c’est une espece de dé d’ivoire, dont chaque côté porte son nombre de trous noirs, depuis 1 jusques & compris 6, & dont on se sert pour jouer. (D. J.)

TAROTIERS, s. m. (Art méchaniq.) ouvriers qui font des tarots. C’est un des noms que l’on donne aux maîtres cartiers faiseurs de cartes à jouer, dans leurs statuts de l’année 1594. Voyez Cartier.

TAROUPE, s. f. (Anatom.) espace qui est entre les deux fourcils ; il est chargé de poils dans quelques personnes, & c’étoit-là le cas de M. de Turenne ; le comte de Bussy trouvoit que sa taroupe velue lui rendoit la physionomie malheureuse ; quoi qu’il en soit, c’est une difformité à nos yeux ; mais les anciens pensoient tout le contraire ; car ils employoient l’art pour faire naître du poil dans cette partie, & réunir les deux sourcils : arte supercilii confinia nuda repletis, dit Ovide. (D. J.)

TARPEIEN, (Hist. anc.) épithete que l’on a donné à un rocher de Rome, dont la hauteur est considérable, & d’où la loi des 12 tables avoit ordonné de précipiter les coupables de certains crimes capitaux. C’est sur ce rocher qu’on avoit bâti le capitole. Voyez Capitole.

Il se peut que le mont Tarpeien fût autrefois assez escarpé d’un côté pour tuer sur le champ ceux que l’on précipitoit de sa cime, mais il est impossible qu’il ait été jamais de cette élévation surprenante que lui ont donnée quelques auteurs, s’il en faut juger par celle qu’on lui voit à présent. Voyez les lettres de Burnet, p. 238, & le voyage de Misson, p. 103.

Ce rocher reçut son nom d’une vestale appellée Tarpeia, qui livra aux Sabins le capitole dont son pere étoit gouverneur, à condition que les ennemis lui donneroient tout ce qu’ils portoient à leurs bras gauches, entendant parler de leurs bracelets ; mais les Sabins, au lieu de lui présenter ces joyaux, lui jetterent leurs boucliers qu’ils portoient aussi au bras gauche, & l’écraserent sous le poids de ces armes.

D’autres attribuent la trahison du capitole à son pere Spurius Tarpeius ; ils ajoutent qu’il fut précipité du rocher par ordre de Romulus, & que depuis ce tems-là on fit subir le même supplice à tous ceux qui s’étoient rendus coupables du crime de trahison.

Tarpeiens jeux, (Antiq rom.) jeux institués à