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tivement élevé un temple à la déesse Tanfana, ou si Tacite ne donne point le nom de temple à quelque grotte, ou à quelqu’endroit retiré dans le bois sacré ; mais Tacite lui-même décide en quelque maniere la question, lorsqu’il dit que Germanicus rasa ou détruisit jusqu’aux fondemens, le temple de Tanfana. (D. J.)

TANG, s. m. terme de Commerce ; c’est une des especes de mousselines unies & fines, que les Anglois rapportent des Indes orientales : elle a seize aunes de longueur sur trois quarts de largeur. Tang est aussi une mousseline brodée à fleurs ; elle est de même aunage que l’unie. (D. J.)

TANGA, s. f. (Commerce.) monnoie d’argent, qui a cours chez les Tartares de la grande Bukharie, & qui vaut environ trente sols argent de France. Elle est frappée par le kan de ces provinces : d’un côté est le nom du pays, l’autre marque l’année de l’hégire ou de l’ere des mahometans.

TANGAGE, s. m. (Marine.) c’est le balancement du vaisseau dans le sens de sa longueur. Ce balancement peut provenir de deux causes : des vagues qui agitent le vaisseau, & du vent sur les voiles, qui le fait incliner à chaque bouffée : le premier dépend absolument de l’agitation de la mer, & n’est pas susceptible d’examen ; & le second est causé par l’inclinaison du mât, & peut être soumis à des regles.

Lorsque le vent agit sur les voiles, le mât incline, & cette inclinaison est d’autant plus grande que ce mât est plus long, que l’effort du vent est plus considérable, que le vaisseau est plus ou moins chargé, & que cette charge est différemment distribuée.

La poussée verticale de l’eau, s’oppose à cette inclinaison, ou du-moins la soutient d’autant plus que cette poussée excéde le moment ou l’effort absolu du mât sur lequel le vent agit : à la fin de chaque bouffée, où le vent suspend son action, cette poussée releve le vaisseau, & ce sont ces inclinaisons & ces relevemens successifs qui produisent le tangage ; ce mouvement est très-incommode, & quand il est considérable, il est très-nuisible au sillage du vaisseau. Il est donc important de savoir comment on peut le modérer lorsqu’il est trop vif, ou l’accélérer, si cette accélération peut être utile à ce même sillage. Ces deux questions forment le fond de toute la théorie du tangage ; & comme tout ceci s’applique aux balancemens du vaisseau dans tous sens, la théorie du roulis sera aussi comprise dans les solutions suivantes.

On a vû que le mât avoit deux résistances à vaincre pour pouvoir incliner : premierement la pesanteur du vaisseau & sa charge ; & en second lieu la poussée verticale de l’eau. Voyez Mature. Mais quand le vaisseau a incliné, & que la bouffée a cessé, cette poussée n’a d’autre obstacle à vaincre que son propre poids : or il est évident que ce soulevement dépend, 1°. de sa distance à la verticale, qui passe par le centre de gravité ; 2°. de sa situation à l’égard de ce même centre. Dans le premier cas, plus cette distance sera grande, plus grand sera l’effort de l’eau pour soulever le vaisseau, parce que la poussée sera multipliée par cette distance qui lui servira de bras de levier : ainsi le tangage sera d’autant plus grand, que l’inclinaison du mât, & par conséquent du vaisseau, sera considérable.

Considerons maintenant la situation du centre de la poussée verticale, à l’égard du centre de gravité du vaisseau ; & voyons ce que cette situation peut produire sur le tangage. Si le centre de gravité du vaisseau, & la poussée verticale de l’eau, coincidoient dans un même point, il n’y auroit rien à changer à ce que je viens de dire, & ce second cas reviendroit au premier ; mais si le centre de gravité est supérieur au centre de la poussée verticale, il est évident que la moindre impulsion peut faire tanguer

le vaisseau, puisque le centre de sa pesanteur sera au-dessus de son point de suspension, conformément aux lois de la méchanique ; la poussée verticale de l’eau aura donc un grand avantage alors pour le relever, & par conséquent le tangage sera alors extrémement prompt. Le contraire aura lieu, si le centre de gravité est au-dessous du centre de la poussée verticale, parce que le poids du vaisseau qui resistera à l’effort de l’eau, sera multiplié par sa distance à cette poussée ; d’où il faut conclure : 1°. que les balancemens du vaisseau seront d’autant plus grands, que l’inclinaison du vaisseau sera plus considérable : 2°. que la promptitude de ces balancemens augmentera en même proportion que l’accroissement de l’élévation du centre de gravité du vaisseau, au-dessus de la poussée verticale : & 3°. que les balancemens seront d’autant plus lents, que le centre de la poussée verticale sera élevé au-dessus du centre de gravité du vaisseau.

Tout ceci est dit en général sans aucune considération pour la figure du vaisseau ; cette figure peut encore contribuer à ralentir ou à favoriser le tangage, suivant qu’elle résistera à l’impulsion de l’eau, lors de l’inclinaison ; & il est certain que moins cette figure aura de convexité, plus elle résistera au tangage. Ce seroit donc un avantage de donner peu de rondeur aux vaisseaux ; mais cet avantage est balancé par d’autres pour le moins aussi importans.

TANGAPATAN, (Géog. mod.) ville des Indes, au royaume de Travançor, sur la côte de Malabar, à huit lieues du cap de Comorin. Long. 96. 20. latit. 8. 19. (D. J.)

TANGARA, s. m. (Hist. nat. Ornitholog.) nom d’un oiseau du Bresil, dont on distingue deux especes. La premiere est de la grosseur d’un verrier ; sa tête & son col sont d’un beau verd de mer lustré, avec une tache noire sur le front, précisément à l’insertion du bec ; le dessus du dos est noir, & le bas est jaune ; son ventre est d’un très-beau bleu, & le pennage de ses aîles est nuancé de bleu & de noir, ainsi que sa large queue. Il se nourrit de graines, & on en tient en cage à cause de sa beauté ; mais il n’a pour tout chant que la note zip, zip.

La seconde espece de tangara est de la grosseur du moineau domestique ; sa tête est d’un rouge éclatant & agréable ; son dos, son ventre, & ses aîles, sont d’un noir de jais ; ses cuisses sont couvertes de plumes blanches, avec une grosse tache rouge sanguine ; ses jambes sont grises ; sa queue est courte. Marggravii, hist. Brasil. (D. J.)

TANGENTE, s. f. (Géom.) tangente du cercle, c’est une ligne droite qui touche un cercle, c’est-à-dire qui le rencontre de maniere qu’étant infiniment prolongée de part & d’autre, elle ne le coupera jamais, ou bien qu’elle n’entrera jamais au-dedans de la circonférence. Voyez Cercle.

Ainsi la ligne AD (Planch. Géométr. fig. 50.) est une tangente du cercle au point D.

Il est démontré en Géométrie, 1°. que si une tangente A D & une sécante AB sont tirées du même point A, le quarré de la tangente sera égal au rectangle de la sécante entiere AB, & de sa portion AC qui tombe hors du cercle. Voyez Sécante.

2°. Que si deux tangentes A D, A E sont tirées au même cercle du même point A, elles seront égales entre elles.

Tangente, en Trigonométrie. Une tangente d’un arc AE est une ligne droite EF (fig. 1. Trigonomét.) élevée perpendiculairement sur l’extrémité du diametre, & continuée jusqu’au point F où elle coupe la sécante CF, c’est-à-dire une ligne tirée du centre par l’autre extrémité A de l’arc A E. Voyez Arc & Angle.

Ainsi la tangente de l’arc EA est une partie d’une