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mot est formé du grec σὺν, avec, & νεῦρον, nerf, ligament.

La synnevrose est la liaison des os par un ligament : c’est ainsi que le fémur est joint à l’os ischium, la rotule au tibia. Voyez Ligament.

SYNODAL, adj. (Jurisprud.) se dit de ce qui est relatif au synode, comme un statut synodal, une ordonance synodale, c’est-à-dire, qui est émanée du synode. Voyez Synode. (A)

Synodales, épîtres, terme d’histoire ecclésiastique, étoient des lettres circulaires écrites par le synode aux prélats absens, ou lettres générales adressées à tous les fideles, pour les informer de ce qui s’est passé dans le synode.

Dans le recueil des conciles, on trouve une grande quantité de ces lettres synodales. Voyez Concile.

Synodaux, témoins, terme d’histoire ecclésiastique, étoit le nom que l’on donnoit autrefois aux doyens des villes & aux doyens ruraux, parce qu’ils faisoient des informations, & rendoient compte dans le synode épiscopal des desordres qui regnoient parmi le clergé & le peuple. Voyez Doyen.

Après que ceux-ci furent déchus de leur autorité, on les remplaça par une autre sorte de témoins synodaux, qui ressembloient à des jurés ; c’étoit un prêtre & deux ou trois laïques députés de chaque paroisse : ensuite on commença de nommer deux de ces jurés pour chaque diocèse ; & enfin cet office fut conféré aux marguilliers ou anciens du consistoire.

SYNODATIQUE, adj. (Jurisp.) est le droit que les curés & les abbés qui sont obligés d’assister aux synodes des évêques, étoient tenus de leur payer : on l’appelle synodatique parce qu’il se payoit ordinairement dans le synode, & cathédratique, parce qu’il se payoit pro honore cathedræ.

Hincmar, archevêque de Reims, reprend plusieurs évêques, qui convoquoient de fréquens synodes pour percevoir plus souvent ce droit.

Quelques-uns prétendent que ce droit est le même que celui qu’on appelloit circada ; mais d’autres tiennent que celui-ci est le même que le droit de procuration.

Quoi qu’il en soit de l’identité de ces deux droits, l’usage des synodatiques est très-ancien dans l’Eglise.

Le concile de Braga, en 572, en parle comme d’un usage déjà ancien qui l’autorise.

Ce réglement fut confirmé au septieme concile de Tolede, en 646.

Gratien, dans son decret, rapporte plusieurs décisions des conciles & des papes sur cette matiere.

Suivant un capitulaire de Charles le Chauve, en 844, il étoit au choix de l’évêque de percevoir le droit en deniers ou en argent.

Quelques évêques l’ayant voulu augmenter, le concile de Châlon-sur Saône, en 813, leur défendit de le faire.

Le pape Honoré III. écrivant à l’évêque d’Assise, confond le cathédratique & le synodatique, & le met au nombre des droits dûs à l’évêque dans les églises soumises à sa jurisdiction ; il fixe ce droit à deux sols, qui se payoient sur le pié que la monnoie étoit lorsque le droit avoit été établi, à moins qu’il n’y eût quelque accord au contraire.

Suivant ce qu’en dit Innocent III. ce droit n’étoit pas par-tout le même, & se payoit ailleurs qu’au synode.

Le concile de Bourges, en 1584, ordonna que le droit de cathédratique & autres seroient payés par tous ecclésiastiques sans distinction, à peine d’excommunication, & autres poursuites extraordinaires.

Le paiement en fut aussi ordonné par l’assemblée de Melun en 1579.

Dans les derniers siecles, ce droit ayant été con-

testé à plusieurs évêques ; la perception en a été négligée

dans plusieurs diocèses.

Dans l’assemblée du clergé de 1602, ce droit fut reclamé par l’évêque d’Autun ; & en 1605 le clergé fit des remontrances pour la conservation de ce droit & autres, qu’on refusoit de payer aux évêques. Le roi répondit, qu’il vouloit qu’ils leurs fussent conservés ; mais qu’ils se contenteroient de ce que leur attribuoit l’article 20 de l’ordonnance de Blois.

M. Bignon portant la parole, le 23 Février 1637, ne traita pas favorablement le synodatique ; il établit que les curés devoient assister au synode, mais qu’ils n’étoient tenus de payer pour cela aucune chose. Voyez les mémoires du clergé. (A)

SYNODE, s. m. terme dont on se servoit autrefois dans l’ancienne Astronomie, pour marquer la conjonction de deux ou de plusieurs étoiles ou planetes dans le même lieu du ciel. Voyez Conjonction.

Ce mot est formé du grec σύνοδος, assemblée, & il est composé de σὺν, avec, & ὁδὸς, voie ou chemin. C’est de-là qu’on dit le mois synodique de la lune, pour désigner l’intervalle entre deux conjonctions successives de la lune au soleil. Cette derniere expression est restée, & celle de synode a vieilli. (O)

Synode, (Jurisprud.) signifie en général une assemblée de l’Eglise.

Quelquefois le terme de synode est pris pour une assemblée de l’Eglise universelle ou concile écuménique, quelquefois pour un concile national ou provincial. Voyez Concile.

Il y a plusieurs sortes de synodes.

Synode de l’archidiacre, est la convocation que l’archidiacre fait devant lui de tous les curés de la campagne dans le diocese de Paris ; il se tient le mercredi d’après le second dimanche de Pâques.

Synode de l’archevêque, est celui que tient l’archevêque dans son diocese propre, comme chaque évêque dans le sien. Voyez Synode épiscopal.

Synode du grand-chantre, est celui que le chantre de la cathédrale tient pour les maîtres & maîtresses d’école.

Synode diocésain, est celui auquel sont convoqués tous les curés & autres ecclésiastiques d’un même diocèse. Voyez ci-après Synode épiscopal.

Synode épiscopal ou de l’évêque, est la même chose que synode diocésain ; l’objet de ces assemblées est de faire quelques réglemens & quelques réformations pour conserver la pureté des mœurs.

Les conciles d’Orléans & de Vernon ordonnent la convocation des synodes tous les ans, & que tous les prêtres, même les abbés, seront tenus d’y assister.

Le concile de Trente ordonne aussi la tenue du synode diocésain tous les ans, auquel doivent assister les exempts, qui ne sont point sous chapitres généraux, & tous ceux qui sont chargés du gouvernement des églises paroissiales, ou autres séculieres, même annexes.

Ces assemblées se faisoient même anciennement deux fois l’année au mois de Mai, & au calendes de Novembre.

Les curés des paroisses qui dépendent des abbayes & ordres exempts, ne sont pas dispensés d’assister au synode de l’évêque, n’étant pas exempts de sa jurisdiction.

Le réglement de l’assemblée de Melun, en 1579, ordonne aux curés qui viennent au synode, de déférer à l’évêque le nom de leurs paroissiens coupables de crimes publics, afin que le synode y pourvoie. Voyez les mémoires du clergé.

Synode national, est celui qui comprend le clergé de toute une nation. Voyez Concile national.

Synode de l’official, est celui que tient l’official, où il convoque tous les curés de la ville, fauxbourgs &