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ticule droit refroidi, & dans un état convulsif, fournit le même présage, aphor. 2. lib. VIII.

On doit s’attendre qu’il surviendra des convulsions ou mouvemens spasmodiques 1°. lorsque dans un ulcere situé aux parties postérieures du corps, les humeurs viennent à disparoître, aphor. 65. lib. V. 2°. Après des veilles opiniâtres, aphor. 18. lib. VII. 3°. Lorsque dans le courant d’une maladie les yeux s’obscurciront avec défaillance, coac. prænot. ij. n°. 135. 4°. Lorsque les délires sont violens & variés, ou joints avec une affection soporeuse, sur-tout si un frisson occupe alors le cou & le dos ou même tout le corps, dans ces circonstances les urines que le malade rend contiennent beaucoup de pellicules, ou sont membraneuses, ὑμϐρυώδεες. 5°. Dans les maladies longues, s’il paroît sans raison apparente quelque tumeur contre nature dans le bas-ventre, coac. prænot. cap. ij. n°. 8-11. 6°. Lorsque dans les fievres l’haleine est desagréable, aphor. 68. lib. IV. 7°. Lorsqu’un ivrogne devient tout-à-coup muet, il meurt bientôt après dans les convulsions, à-moins que la fievre ne soit excitée, ou qu’il ne recouvre la parole au moment que l’accès d’ivrognerie est dissipé, ou que le vin est cuvé, aphor. 5. lib. V. 8°. A la suite des douleurs de tête aiguës, & des pesanteurs avec engourdissement, coac. prænot. jv. n°. 12. 9°. Les femmes qui sont attaquées de suffocation de matrice sont très sujettes aux convulsions. Dorcas en fournit un exemple, coac. prænot. cap. xxjv. n°. 44. Elles sont plus rares & plus dangereuses dans les hommes qui ont passé l’âge de sept ans, cap. xjv. n°. 11. 10°. Les convulsions sont annoncées chez certains malades inquiets, tremblans, par des petits abscès aux oreilles, auxquels se joint une mauvaise disposition des premieres, voyez n°. 7.

Les malades attaqués de mouvemens spasmodiques dont les yeux ont beaucoup d’éclat, sont hors d’eux-mêmes, & risquent d’être long tems malades, cap. xjv. n°. 5. la taciturnité pendant les convulsions, est d’un mauvais augure, si elle dure long tems ; si elle se dissipe bien-tôt, elle indique la paralysie de la langue, du bras ou du côté droit, n°. 13. Ceux qui sont attaqués de mouvemens convulsifs meurent en quatre jours, s’ils passent ce tems ils reviennent en santé, aphor. 5. lib. VI. La fievre aiguë qui survient aux spasmes les fait cesser ; si elle existoit auparavant, son redoublement produit cet effet ; le sommeil, le cours de ventre & une excrétion abondante d’urine vitrée parviennent au même but ; mais les convulsions soudaines sont terminées par la fievre & le devoiement, coac. prænot. cap. xjv. n°. 12. Quelquefois les douches d’eau froide font disparoître les spasmes, sur-tout dans des jeunes gens robustes, & jouissant d’ailleurs d’une bonne santé, aphor. 21 & 25. lib. V. Plus souvent la chaleur ramollit la peau, calme les douleurs & adoucit les convulsions, ibid. aphor. 22. Galien a prouvé par l’heureuse expérience qu’il a faite sur lui-même, que rien n’est si efficace dans pareil cas que de répandre sur la partie attaquée de mouvemens spasmodiques, de l’huile douce bien chaude. Dans les femmes l’éruption des regles resout sur le champ les spasmes ; il arrive quelquefois que ces mouvemens spasmodiques leur sont d’un grand secours, lorsqu’étant enceintes, elles sont incommodées de douleurs de tête gravatives, avec un penchant insurmontable au sommeil, coac. prænot. cap. xxjv. n°. 21 & 24.

Le frisson, le vomissement, le hoquet, l’éternument, &c. étant des especes de mouvemens spasmodiques, fournissent aussi différens signes qu’on doit trouver détaillés à leurs articles particuliers ; nous n’ajouterons qu’un mot par rapport à l’éternument, pour suppléer ce qui manque à cet article. L’éternument survenant au hoquet, le fait céder tout-de-suite Hipp. aphor. 13. liv. VI. Il est très-avantageux aux femmes

attaquées de vapeurs, & à celles qui ne peuvent accoucher, aphor. 35. lib. V. & si propre à chasser l’arriere-faix, qu’Hippocrate conseille, dans ces circonstances, de donner un sternutatoire, ibid. aphor. 49. L’éternument est mauvais dans toutes les affections de la poitrine, soit qu’il les accompagne ou qu’il les précede ; du reste il n’est point défavorable dans les autres maladies. coac. prænot. cap. xvj. n°. 24. Riviere rapporte, d’après Forestus, une observation singuliere sur l’éternument, il assure que si un homme malade eternue une seule fois, il succombera sûrement à la violence de sa maladie, & en rechappera s’il éternue deux fois ; le contraire arrive à la femme, un éternument lui annonce ou prépare une convalescence prochaine, & sa mort est assurée après deux éternumens. Le fait assurément mérite bien d’être vérifié plus d’une fois, en attendant, fides sit penes autorem. (m)

SPATARA, (Géog. mod.) petite île de Laconie, fameuse autrefois sous le nom d’île de Cranaë, où la belle Hélene accorda ses premieres faveurs à Pâris. Sur le rivage de la terre ferme qui est vis-à-vis ; cet heureux amant fit bâtir après sa conquête, un temple à Vénus, pour marquer les transports de sa joie & de sa reconnoissance. Il donna à cette Vénus le surnom de Migonitis, & nomma le territoire Migonion, du mot qui signifioit l’amoureux mystere qui s’y étoit passé. Ménélas, le malheureux époux de cette princesse, dix huit ans après qu’on la lui eut enlevée, vint visiter ce temple, dont le voisinage avoit été le témoin de son malheur & de l’infidélité de sa femme. Il n’osa point ruiner cet édifice sacré ; mais il fit mettre aux deux côtés de la statue de Vénus les tableaux de deux autres déesses, celle de Thétis & celle de Praxidice, la déesse des châtimens, pour montrer qu’il ne laisseroit jamais son affront impuni ; cependant il n’eut pas l’avantage de se voir vengé d’Hélene. Cette belle veuve lui survéquit ; il est vrai qu’on prétend que dans son dernier refuge à Rhodes, Polixo eut la barbarie de la faire pendre à un arbre, loin de lui accorder le droit d’asyle qu’elle lui devoit comme malheureuse & comme parente. (D. J.)

SPATH, SPAAT, ou SPAR, s. m. (Hist. nat. Minéralogie.) spatum, marmor metallicum ; le mot spath a été introduit par les minéralogistes allemands & a été adopté par les François. Les Anglois disent sparr. On désigne sous ce nom une pierre calcaire assez pesante, composée de lames ou de feuillets qui ne peuvent se plier, & qui sont tantôt plus tantôt moins sensibles à l’œil ; elle se dissout avec effervescence dans les acides ; elle se brise & pétille dans le feu, ses lames y perdent leur liaison, & enfin elle s’y change en une vraie chaux ; en un mot, le spath a toutes les propriétés des pierres calcaires. Voyez l’article Calcaires.

Wallerius compte neuf especes de spaths ; savoir, 1°. le spath opaque & rhomboïdal, c’est-à-dire qui se casse toujours en rhomboïdes ; il est pesant, compacte & de différentes couleurs.

2°. Le spath feuilleté ou en lames, spathum lamellosum ; il est très-tendre, il pétille & se brise dans le feu, cependant il finit par entrer en fusion. L’arrangement des lames dont ce spath est composé lui fait prendre souvent des figures très-singulieres, & qui varient à l’infini.

3°. Le spath en particules fixes & placées sans ordre ni régularité, de façon qu’il n’est point aisé de distinguer la figure des lames ou des cubes dont il est composé ; il y en a de différentes couleurs.

4°. Le spath tendre & transparent, il est en rhomboïdes, ses couleurs sont variées, il y en a quelquefois qui est veiné.

5°. Le spath en rhomboïdes, clairs & transparens qui doublent les objets que l’on regarde au-travers ;