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Sicile distingue la terre des Cathéens, du royaume des Sopithes.

Quoi qu’il en soit, Strabon remarque qu’on racontoit des choses merveilleuses de la beauté de ce pays, & des qualités de ses chevaux, & de ses chiens. Onésicrite, dit-il, rapporte que parmi ces peuples, on choisissoit le plus bel homme pour le mettre sur le trône, & que deux mois après qu’un enfant étoit né, on examinoit publiquement s’il étoit bien conformé, & s’il étoit digne de vivre, ou non. C’étoit aussi une coutume particuliere aux Cathéens, que les mariages dépendissent du choix de l’amant & de la maîtresse, sans que le consentement des parens fût requis. Dans ce même pays, il y avoit une race de chiens admirables ; Alexandre en reçut des Sopithes, cent cinquante en présent. Ces sortes de chiens ne lâchoient jamais prise. Quinte-Curce, l. IX. c. 1. raconte quelques autres particularités de ce peuple singulier. (D. J.)

SOPOLO, (Géog. mod.) ville à demi ruinée des états du Turc, dans l’Albanie, au canton appellé le Canina, à environ douze lieues de Butrinto, vers le nord, & à quelque distance de la bouche du golfe de Venise. Les uns la prennent pour l’ancienne Hecatonpedum, d’autres pour Olpæ, & d’autres pour Cestria. (D. J.)

SOPRON, (Géog. mod.) comté de la basse Hongrie. Il est borné au nord par les terres de l’Autriche ; à l’orient, par les comtés de Mosom & de Javarin ; au midi, par celui de Sarwar ; au couchant, par l’Autriche.

Le comté prend son nom de sa capitale, qu’on appelle Edenbourg ; elle est située sur une petite riviere, à l’occident du lac de Ferto. Longitude 36. 37. latitude 47. 55. (D. J.)

SOR, est la même chose que saurage. Voyez Saurage.

Sor, (Géog. mod.) nom de deux petites rivieres de France ; l’une est dans le Languedoc, au Lauragais ; elle passe à Sorèze, & se jette dans l’Agout ; l’autre dans l’Alsace, a sa source au mont de Vosge, & se perd dans le Rhin, à Offentorff. (D. J.)

SORA, (Géog. anc.) nom commun à plusieurs villes. 1°. C’est une ville de l’Asie mineure dans la Paphlagonie. 2°. Ville de l’Arabie déserte, aux confins de la Mésopotamie. 3°. Ville de l’Inde en deçà du Gange selon Ptolomée, l. VII. chap. j. ses interpretes croient que c’est à présent Bisnagar. 4°. Ville de la Phénicie. 5°. Ville d’Italie, dans la Campanie, selon Strabon, & dans le Latium, selon Ptolomée. Tite-Live en fait une colonie romaine. Elle fut saccagée par l’empereur Frédéric II. sous le pontificat de Grégoire IX. On ne sait par qui elle a été rétablie, mais c’est actuellement un évêché qui releve du saint siege.

C’est dans l’ancienne Sora, ville de la Campanie, que naquit Quintus-Valérius-Soranus. Il florissoit au cinquieme siecle de Rome, & passoit pour le plus savant homme qui eût paru entre les auteurs latins, litteratissimum togatorum omnium, dit Cicéron, l. III. de Oratore. Il observa dans ses ouvrages une méthode que Pline a pris soin d’imiter ; c’est qu’il y joignit des sommaires qui faisoient que chaque lecteur pouvoit choisir ce qui lui convenoit, sans avoir la peine de lire le tout. Deux vers qui nous restent de Soranus, semblent témoigner qu’il pensoit que Dieu est la cause immanente de toutes choses ; opinion qui ne differe point du spinosisme. Voici ces deux vers.

Jupiter omnipotens, rerumque, deûmque rex,
Progenitor, genitrixque deûm, deus unus, & omnis.

(D. J.)

Sora, (Géog. mod.) petite ville d’Italie, dans la terre de Labour, au royaume de Naples, près de la

riviere de Carigliano, à vingt lieues au sud-est d Rome. Elle a titre de duché, & un évêque qui n releve que du saint siege. Elle a été bâtie sur le ruines de l’ancienne Sora, qui fut saccagée & brûlée par l’empereur Frédéric II. sous le pontificat de Grégoire IX. Long. 31. 15. lat. 41. 46.

Baronius (César), savant cardinal, naquit à Sora, en 1538, & mourut à Rome, bibliothécaire du Vatican, en 1605, à 68 ans.

Il a donné les annales ecclésiastiques en latin, ouvrage qui contient en 12 tomes in fol. l’histoire ecclésiastique, depuis Jesus-Christ, jusqu’à l’an 1198. Baronius entreprit cet ouvrage à l’âge de 30 ans, pour réfuter les centuriateurs de Magdebourg. C’étoit une grande entreprise, & au-dessus des forces de l’auteur, d’autant plus que son manque de connoissance de la langue greque, devoit le détourner de ce travail. En s’y dévouant, il auroit dû se contenter de rapporter les faits de l’histoire ecclésiastique, sans entrer dans des controverses de parti, & dans les intérêts de la cour de Rome ; enfin son style n’est ni pur, ni le moins du monde agréable.

Le savant P. Pagi, de l’ordre de S. François, a fait une critique des annales de Baronius en 4 vol. in-fol. dont le premier parut en 1697, & les trois derniers en 1705. D’autres savans, Casaubon, le cardinal Norris, Richard de Montaigu, Blondel, & M. de Tillemont, ont publié leurs remarques critiques sur les annales de Baronius. Un libraire de Lucques en a donné une nouvelle édition, avec les corrections de ces savans au bas des pages. Le meilleur, sans doute, seroit de composer une nouvelle histoire de l’Eglise, exacte, complette, & exempte des défauts & des milliers de fautes qui se trouvent dans celle du cardinal napolitain.

Peu s’en fallut qu’il ne succédât à Clément VIII. mais le cardinal de Véronne s’expliqua si fortement pour lui donner l’exclusion, qu’il fit changer les suffrages : Monseigneur illustrissime, dit-il au cardinal Spinelli, qui soutenoit Baronius, « ce sujet n’est point propre à soutenir le fardeau du pontificat ; il n’est ni théologien, ni canoniste, ni versé dans les sciences ; c’est un écrivain piquant, & rapsodiste : tant s’en faut qu’il fût bon à gouverner l’église universelle, que je doute fort qu’il sçût gouverner une eglise particuliere ». Enfin l’Espagne lui donna l’exclusion pour la papauté, à cause de son livre de la Monarchie de Sicile, & la douleur qu’il en eut abrégea le cours de sa vie. (D. J.)

Sora, s. m. (Hist. nat. Bot. exot.) nom donné par le peuple de Guinée, à une espece de buisson dont les feuilles sont de la grandeur & de la figure de celles du séné ; les habitans du pays les font bouillir dans l’eau, & en prennent la collature, contre toutes sortes de douleurs d’entrailles. Transact. philos. n. 231. (D. J.)

SORABES les, (Géog. anc.) Sorabi, peuples de la Germanie, compris au nombre des Vénèdes, & ensuite comptés parmi les Slaves. Dans le moyen âge, ils habitoient sur le bord de la Sala, & s’étendoient jusqu’à l’Elbe. Il est souvent parlé des Sorabes, dans les annales de Charlemagne ; on y voit l’année 782, que ce prince apprit que les Sorabes-slaves, qui habitoient entre l’Elbe & la Sala, avoient fait des courses sur les terres des Thuringiens & des Saxons, qui étoient leurs voisins. Sous l’année 806, il est dit que l’empereur envoya son fils Charles à la tête d’une armée, dans la terre des Slaves, appellés Sorabes, qui habitoient sur le bord de l’Elbe ; & Eginhart, dans la vie de Charlemagne, dit que la riviere Sala séparoit les Thuringiens d’avec les Sorabes.

SORACTES, (Géog. anc.) montagne d’Italie, dans l’Etrurie, aux confins des Fralisques, & dans