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percé les trous, on les agrandit, & on les brûle avec des fers chauds pour les approprier ; les trous des basses qui doivent avoir une certaine grandeur, se sont quarrés par-dessous les chapes ; & on les équarrit jusqu’à la moitié de l’épaisseur de la chape ; dans l’autre moitié de la chape, on les arrondit pour recevoir le pié des tuyaux. Ceux des registres & de la table sont quarrés dans toute l’épaisseur de ces pieces ; on fait ces trous des basses avec un ciseau de menuisier, c’est même à cause qu’on les fait avec un ciseau qu’ils sont quarrés ; leur figure au reste est assez indifférente ; on les fait avec un ciseau, à cause de l’inconvénient qu’il y auroit de les brûler avec un fer chaud assez gros pour les creuser, la chaleur considérable d’un gros morceau de fer étant capable de faire éclater le bois. Un registre est ouvert lorsque ses trous répondent vis-à-vis ceux de la table du sommier & ceux de la chape, ce qui établit la communication de ces derniers à la gravure. Voyez DD, fig. 12. Orgue. Il est fermé lorsque le registre est enfoncé, ensorte que les intervalles de ses trous abcdef, fig. 11. répondent entre les trous correspondans de la table & de la chape. Voyez ec, fig. 12 ; ce qui empêche la communication du vent de la gravure aux trous de la chape. Quant à l’arrangement des jeux, il faut savoir qu’un jeu est posé sur un seul registre, selon la largeur du sommier : le premier jeu que l’on pose est sur le devant du sommier, qui est le côté de la laie marqué I, fig. 9. on met la montre de 16 piés ensuite sur le registre marqué II, le bourdon de 16 ou 8 piés bouché sonnant le 16. Pour entendre ce que c’est qu’un 16 piés, un 8 piés bouché sonnant le 16, voyez l’article Jeux, & leurs articles particuliers, ensuite le grand cornet, & selon l’ordre de la table suivante.

Arrangement des jeux sur le sommier.
N° des registres,
fig. 9.
Noms des jeux.
Le
premier
registre
O
est
celui
du
côté
de
la
laie.
I. Montre de 16 piés.
II. Bourdon 16 ou 8 piés bouché.
III. Grand cornet.
IV. Bourdon de 8 ou 4 piés bouché.
V. Huit piés ouverts ou huit piés en resonance.
VI. Prestant.
VII. Flûte.
VIII. Double tierce.
IX. Nazard.
X. Doublette.
XI. Quarte de nazard.
XII. Tierce.
XIII. Double trompette.
XIV. Trompette.
XV. Cromorne.
XVI. Clairon.
XVII. Voix humaine.

Pour éviter la confusion parmi tant de jeux, on fait le sommier du grand orgue en deux parties, & on place les basses aux côtés extérieurs de chaque partie vers les bascules des mouvemens, ensorte que les plus grands tuyaux sont vers les côtés de l’orgue, & les petits au-dessus dans le milieu où l’on fait un pont sur lequel on pose les sommiers de cornet & de la trompette du récit, & quelquefois aussi les chapes de la fourniture & de la cimballe, lorsqu’on ne les met pas sur le sommier. Voyez l’article de ces jeux.

Pour faire tenir tous ces jeux debout sur les chapes des sommiers dans les trous desquels ils ne font que poser, on met des faux sommiers abcd, fig 14, qui sont des planches de feuillet d’Hollande que l’on perce avec les tarieres pointues des charrons d’au-

tant de trous ee qu’il y en a à la chape du sommier :

ces trous qui doivent être assez grands pour que le tuyau HK puisse y entrer, doivent avoir leur centre perpendiculairement au-dessus de celui des trous de la chape, vis-à-vis desquels ils se rencontrent. Pour trouver la place du centre de ces trous, on trace sur le faux sommier les mêmes lignes uxzy qu’on a tracées sur la chape ; & aux intersections de ces lignes on perce des trous avec un vilebrequin que l’on accroit avec un autre dont la meche est plus grosse, & avec les tarieres pointues, jusqu’à ce que les tuyaux puissent y entrer ; après on place le faux sommier sur le sommier à environ un demi-pié de distance ; on le fait tenir par quatre piliers fixés aux quatre coins avec des vis ; on place ensuite les piés des tuyaux dans les trous du faux sommier, & on les fait entrer dans les trous des chapes, comme les tuyaux KH. On doit remarquer que la bouche des tuyaux doit toujours être en-dessus du faux sommier ; & que par conséquent il faut que les piés des tuyaux soient quelques pouces plus longs que la distance de la chappe ABCD au faux sammier abcd.

Il suit de cette construction qu’après que la laie est remplie du vent des soufflets, si l’organiste abaisse une touche du clavier (qui par le moyen de sa targette fera tourner un rouleau de l’abrégé lequel par le moyen d’une autre targette tirera une soupape, & la fera ouvrir), que l’air condensé contenu dans la laie entrera dans la gravure dont la soupape est ouverte, & passera de-là par le trou de la table & du registre qui sera ouvert dans le trou correspondant de la chappe, d’où il entrera dans le tuyau par le trou de son pié : ce qui le fera parler. Voyez l’explication de la maniere dont le vent fait parler les tuyaux, à l’article Bourdon de seize & au mot Jeux.

Le sommier du positif differe peu de celui du grand orgue ; toute la différence est que la laie EF, fig. 12, est en-dessus du côté de la table, & que les soupapes s’ouvrent en foulant en-dessous par le moyen des petits bâtons on, qui portent sur le haut des bascules du positif. Voyez Bascule du positif & Positif.

Sommier, (Maréchal) on appelle ainsi un cheval de somme.

Sommier, terme de Parcheminier, c’est une peau de veau, qui couvre la herse, ou métier des parcheminiers, & qui soutient la peau qu’on travaille, dans le tems qu’on la rature.

Contre-sommier, est une peau de parchemin en cosse, qu’on pose entre le sommier & la peau qu’on rature, afin que le fer trouve plus de facilité à mordre. Voyez Parchemin.

Sommier, terme de Tonnelier, c’est ainsi qu’on nomme les cerceaux doubles, qui se placent aux deux extrémités d’une futaille, & immédiatement sur le jable, afin de lui donner plus de force.

SOMMIERE, s. f. (Manuf. de lainage.) sorte d’étoffe toute de laine, tant en chaîne qu’en trame croisée, chaude, & mollette, qui n’est autre chose qu’une espece de serge un peu lâche, tirée à poil, tantôt d’un seul côté, & tantôt des deux côtés, dont on se sert à faire des doublures pour l’hiver. (D. J.)

SOMMIERES, (Géog. mod.) en latin vulgaire Sumerium ; petite ville de France, dans le Languedoc, sur la Vidourle, à deux lieues de Nîmes. Les calvinistes en avoient fait une forte place ; c’est encore aujourd’hui un gouvernement particulier dans le Languedoc. Long. 21. 43. latit. 43. 55. (D. J.)

SOMMISTE, s. m. (Chancel. rom.) c’est le principal ministre de la chambre romaine, pour l’expédition des bulles ; il en fait faire les minutes, les fait recevoir, & plomber. (D. J.)

SOMMITÉ, s. f. (Gram.) extrémité supérieure