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petite octave, lesquelles vont s’attacher aux fiches du rang 2 3, qui doivent passer entre les cordes de l’unisson, qui sont les deux grandes cordes à l’unisson du clavessin. Ces deux rangs de cordes qui passent sur le grand chevalet EF, vont s’attacher aux chevilles des deux rangs 4 5, 6 7. Chacun de ces rangs a autant de chevilles qu’il y a de touches au clavier ; les

chevilles sont rangées sur deux lignes près l’une de l’autre en cette sorte : celles du rang inférieur sont celles du rang antérieur du clavessin, & répondent aux touches diatoniques, & celles du rang supérieur ou postérieur du clavessin, répondent aux touches

cromatiques ou aux feintes en cette maniere.


Sommier de positif, représenté Planche d’Orgue, fig. 12. ne differe de celui du grand orgue qu’en ce que la laie EF est en-dessus, & que les soupapes n s’ouvrent en poussant par le petit bâton on qui traverse une boursette. Voyez Boursette. Ce petit bâton est poussé en en-haut par la bascule du positif, voyez à ce mot ; le derriere de la laie est assemblé par une languette dans une rainure faite à la table du sommier du côté de la queue des soupapes, qui sont de même que celles du sommier de grand orgue, voyez Sommier de grand orgue ; le dessus EF de la laie est assemblé d’un côté à rainure & languette avec le derriere de la laie, & par-devant à tenons & mortaises avec trois morceaux de bois assemblés de même avec le chassis. Ces morceaux de bois, le chassis du sommier & le dessus de la laie qui forment deux cadres, sont entaillés en drageoir à mi-bois, pour recevoir deux devans de laie AE : à la partie opposée au-dessus EF de la laie, & en-dessous du sommier est une planche rS collée & clouée sur les barres du chassis. C’est par des trous faits à cette planche que passent les petits bâtons on qui levent les soupapes : ces trous sont fermés par des boursettes qui laissent mouvoir les petits bâtons, & retiennent l’air ou le vent renfermé dans la laie. Voyez Boursette. Le côté S de cette planche porte sur la moitié des morceaux x, décrits au mot Sommier grand orgue, sur l’autre moitié desquels la peau de mouton, qui ferme le dessous des gravures, est aussi collée. Les jeux que l’on met dans le positif sont les mêmes que ceux du grand orgue, avec cette différence, qu’ils sont de plus menue taille s’ils sonnent l’unisson des premiers, ou des dessus s’ils sont plus courts. Voyez Jeux.

Sommier de grand orgue, & en général tout sommier d’orgue est la partie de l’orgue sur laquelle les tuyaux sont rangés, & qui leur distribue le vent.

Un sommier est composé de plusieurs parties. Pour faire un sommier, il faut prendre du bois d’Hollande, ou de Vauge (le plus sec est le meilleur), le refendre & le corroyer, c’est-à-dire le blanchir avec le rabot. On le laisse ensuite trois semaines ou un mois dans quelque endroit ; comme, par exemple, un grenier exposé aux variétés de la température de l’air, pour lui laisser faire son effet.

Après que le bois est parvenu à son état de repos, on le dresse bien de tous côtés, & on en fait un chassis, AB, CD, fig. 2. Orgue, dont les côtés AC, BD, s’appellent la largeur ou la profondeur du chassis, & les côtés AB, CD la longueur du même chassis ; ces derniers côtés sont entaillés à leur partie interieure, comme HF ; les entailles aussi-bien par les denticules k qui les séparent suivent le diapason. Voyez Diapason. Après que les deux longs côtés du chassis, qui est assemblé à queue d’hironde, ou à tenons & mortaises, sont entaillés, on sait des barres GH, FE, aussi longues que la largeur du chassis, & d’un équarrissage égal à celui de l’entaille qu’elles doivent remplir exactement pour faire tenir ces barres dans leurs entailles ; on les colle & on les cloue avec des clous d’épingles ; les barres & les intervalles qu’elles laissent entr’elles, qui s’appellent gravures,

doivent suivre le diapason ; les entailles, comme on a dit, ont la même largeur que les barres qui doivent les remplir exactement, & les denticules la même largeur que les gravures auxquelles elles correspondent.

Après que le chassis & les barres sont assemblés ; on dresse le dessus & le dessous, & on applique sur le dessus une table abcd, fig. 3. Orgue. Cette table est aussi faite de bois d’Hollande, que l’on colle & l’on cloue sur le chassis & les barres. Lorsque la table est collée & séchée, on retourne le sommier, ensorte que les gravures soient en-dessus, & l’on verse dedans un plein chaudron de colle, pour enduire & fermer tous les joints & pores des bois ; on réïtere jusqu’à trois fois la même opération, observant que pour le premier enduit la colle soit très claire, pour le second un peu plus forte, & pour le troisieme assez épaisse.

Lorsque les enduits de colle-forte sont séchés, on ajuste des morceaux de bois x x, fig. 2. épais seulement d’une ligne & demie ou deux entre les barres HG, EF, du sommier : ces morceaux de bois qui sont à l’affleurement des barres, doivent être éloignées de la barre de devant du chassis d’une distance Hx, Fx, Bx, moins grande de quatre lignes que les soupapes n’ont de longueur.

Après que ces morceaux de bois sont collés, on colle des bandes de vélin (voyez Vélin) sur la partie du chassis ABxx, fig. 2. Orgue. Ces bandes de vélin couvrent la barre antérieure AB, les parties Hx, Fx, Bx, des traverses HG, FE, & les épaulemens xx qui bornent le plan des soupapes. Lorsque les bandes de vélin sont collées & séchées, on colle de la peau de mouton sur toute l’étendue xxDC ; ce qui acheve avec le parchemin des soupapes de couvrir tout le dessous du sommier. Pour faire étendre la peau & rechauffer la colle, on se sert d’un linge trempé dans de l’eau bouillante, que l’on exprime avant de l’appliquer sur la peau ; ce qui donne le moyen de la pouvoir étendre à son gré, voyez la fig. 4. NLMK.

Pour faire les soupapes, on prend du bois d’Hollande très-sec, on le dresse & on le dégauchit de tous côtés ; les soupapes doivent avoir de longueur quatre lignes de plus que l’ouverture kx, fig. 2. & aussi quatre lignes de plus de largeur que la gravure sur laquelle elle doit être appliquée ; on abat ensuite les faces latérales en talud ou en glacis, ensorte que les deux longues faces latérales DC, fig. 8. & son opposée ne soient éloignées que d’une ligne ou une ligne & demie du trait de scie ao de la soupape ; on donne à la face EoD une inclinaison semblable, & à son opposé qui est la queue, celle de quarante-cinq d ; ensuite on met des anneaux de fil-de-fer sur la partie de devant. Ces anneaux doivent être placés à l’extrémité antérieure o du trait de scie oa, voyez s, fig. 9. & la soupape est achevée ; on colle ensuite dessous un morceau de peau de mouton A, fig. 8. par le côté glabre, ensorte que le côté du duvet soit tourné au-dehors ; ce morceau de peau doit être d’un pouce ou un & demi plus long que la soupape, & exceder de cette quantité du côté de la queue ; ces morceaux