ou 80 livres de cette plante donnent un vedro ou 25 pintes de liqueur forte. Lorsqu’on n’a pas eu la précaution d’ôter la peau de la plante avant la distillation, elle cause une espece de folie à ceux qui en boivent ; d’ailleurs cette liqueur enivre, rend stupide, fait que le visage devient tout noir, & procure des rêves effrayans. M. Steller dit avoir vu des gens qui, après en avoir bû la veille, s’enivroient de nouveau en bûvant un verre d’eau.
SARANGÆ & SARANGÆI, (Géog. anc.) ancien peuple, au nord oriental de la Perse. Pline, l. VI. c. xvj. nomme, comme peuples voisins, les uns des autres Chorasmii, Candati, Attasini, Paricani, Sarangæ, Parrhasini, &c. Arrien, l. VI. c. viij. semble en indiquer la demeure, en nommant la riviere Saranye, qui, grossissant l’Acésine, alloit avec elle se perdre dans le fleuve Indus ; Hérodote, liv. III. ch. xciij. nomme aussi ce peuple, & en fait une dépendance de la Perse, qui a autrefois pu étendre sa domination jusques-là. (D. J.)
SARAPARÆ, (Géog. anc.) ancien peuple voisin de l’Arménie. Il paroît qu’il étoit originaire de Thrace. Strabon dit, l. XI. p. 531. « On prétend que certains thraces surnommés Saraparæ, demeurent plus haut que l’Arménie auprès des Guraniens & des Medes, peuples féroces, qui habitent dans les montagnes, & qui ont coutume de couper les jambes & les têtes aux hommes qui tombent entre leurs mains, car c’est ce que signifie le nom de Saraparæ ». (D. J.)
SARAQUINO, (Géogr. mod.) petite île de la Grece, dans l’Archipel. Elle a quinze milles de tour, & est presque déserte. Elle est vers la côte de la Macédoine, près des îles de Palagnisi & li Dromi, à 25 mille pas de la bouche du golfe Salonique, au levant. (D. J.)
SARATOF, (Géogr. mod.) Voyez Soratof.
SARAVI, (Géog. mod.) province d’Afrique, en Ethiopie, dans l’Abyssinie, remarquable, parce que ses environs nourrissent les plus beaux chevaux d’Ethiopie ; mais on ne les ferre jamais dans ce pays-là. (D. J.)
SARAVUS, (Géogr. anc.) riviere de la Belgique, où elle se jette dans la Moselle. Ausone dans son poëme sur la Moselle dit, v. 367.
Naviger undisona dudùm me mole Saravus
Tota veste vocat : longum qui distulit amnem
Fessa sub augustis ut volveret ostia muris.
Il parle ici de la ville de Treves. C’est un peu au-dessous
de cette ville que cette riviere se jette dans la
Moselle. Il remarque qu’elle porte des bateaux. Cette
riviere est aujourd’hui nommée Saar par les Allemands, & la Sare par les François ; & la ville qui
prend son nom de ce pont, n’a fait que le traduire en
allemand, & s’appelle Sarbruck, qui veut dire pont de la Sare. (D. J.)
SARBACANE, s. f. (Gram.) long canal de bois où l’on met un corps que l’on chasse avec l’haleine.
Sarbacane des Indiens, (Hist. d’Amériq.) c’est l’arme de chasse la plus ordinaire des Indiens ; ils y ajustent de petites flêches de bois de palmier ; qu’ils garnissent au lieu de plumes, d’un petit bourlet de coton plat & mince, qu’ils font fort promptement & fort adroitement, ce qui remplit le vuide du tuyau. Ils lancent la fleche avec le souffle à 30 & 40 pas, & ne manquent presque jamais leur coup. M. de la Condamine a vu souvent arrêter le canot, un indien descendre à terre, entrer dans le bois, tirer un singe ou un oiseau perché au haut d’un arbre, le rapporter, & reprendre sa rame, le tout en moins de deux minutes. Un instrument aussi simple que ces sarbacanes, supplée avantageusement chez les nations indiennes, au défaut des armes à feu. Ils trempent la pointe de
leurs petites fleches, ainsi que celles de leurs arcs, dans un poison si actif, que quand il est récent, il tue en moins d’une minute l’animal, pour peu qu’il soit atteint jusqu’au sang. Il n’y a rien à craindre à manger des animaux tués avec ce poison, car il n’agit que quand il est mélé avec le sang, alors il n’est pas moins mortel à l’homme qu’aux autres animaux. M. de la Condamine a eu occasion de connoître au Para plusieurs portugais témoins de cette funeste épreuve, & qui ont vu périr leurs camarades en un instant, d’une blessure semblable à une piquure d’épingle. Le contre-poison est, à ce qu’on dit, le sel, & plus surement le sucre. (D. J.)
SARBRUCK, (Géog. mod.) il y a trois villes qu’on nomme également Sarbourg & Sarbruck ; de ces trois villes, il y en a une qui devroit s’appeller Sarbourg, & qui est celle du voisinage de Treves ; c’est le Castra Sarræ ; & une autre Sarbruck en Lorraine ; c’est le Saravi pons des anciens itinéraires. Distinguons donc ces divers endroits.
1°. Sarbruck, ville d’Allemagne, dans l’électorat de Treves, sur la Sara, qu’on y passe sur un pont, à 3 lieues au midi de Treves. Long. 24. 14. latit. 49. 36.
2°. Sarbruck, ville de Lorraine au pays de Vosge, sur la Sare, au pié des montagnes, près des frontieres de la basse-Alsace, en allant de Metz à Strasbourg, à 6 lieues de Marsal, & à 4 de Phalsbourg. C’est le pons Saravi des itinéraires. Longitude 24. 25. latit. 48. 44.
3°. Sarbruck, village, & autrefois ville de la Lorraine allemande, capitale du comté de même nom. Elle est située sur la Sarre, à 6 lieues au-dessus de Sarlouis. Cette ville a été ruinée pendant les guerres d’Allemagne du dernier siecle. Long. 24. 43. lat. 49. 16. (D. J.)
SARCA la, (Géog. mod.) riviere d’Allemagne, dans le Trentin ; elle a sa source aux montagnes qui séparent le Bressan du Trentin, & après un assez long cours serpentin, elle se jette dans la partie septentrionale du lac de Garde, entre Riva & Torbole ; là elle perd son nom, car en sortant de ce lac elle s’appelle le Mincio. (D. J.)
SARCASME, s. m. (Littérat.) en terme de rhétorique, signifie une ironie piquante & cruelle, par laquelle l’orateur raille ou insulte son adversaire. Voyez Ironie.
Telle est par exemple, l’ironie des Juifs parlant à Jesus-Christ attaché en croix. « Toi qui detruis le temple, & le rebâtis en trois jours, sauve-toi toi-même, &c. Il a sauvé les autres, il ne peut se sauver lui même ; qu’il descende maintenant de la croix & nous croirons en lui ». Telle est encore celle de Turnus aux Troyens, dans l’Enéide, lorsque dans un combat, il a remporté sur eux quelques avantages.
En agros & quam bello, Trojane, petisti
Hesperiam metire jacens : hæc præmia, qui me
Ferro ausi tentare, ferunt : sic mœnia condunt.
SARCELLE, CERCELLE, CERCERELLE, QUERCERELLE, s. s. (Hist. nat. Mitholog.) querquedula secunda, Ald. Oiseau aquatique, du genre des canards ; il pese douze onces, il a le bec large, noir, & un peu recourbé en dessus ; le sommet de la tête & la partie supérieure du cou sont roux ; il y a deux traits d’un verd foncé & très-brillant, qui s’étendent depuis les yeux jusque derriere la tête, & entre ces traits, une grande tache noire qui se trouve sur l’occiput ; la couleur rousse de la tête est séparée de la couleur verte, par une ligne blanche ; les plumes de la partie inférieure du cou, du milieu du dos, & celles des côtés du corps sous les ailes, ont de petites lignes transversales, ondoyantes, & placées alternativement, les unes noires, & les autres blan-