Page:Diderot - Encyclopedie 1ere edition tome 14.djvu/595

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

contre Buxtorf le fils, pour la confirmer. (D. J.)

SAMARITAINE la, s. f. (Fonderie.) ce qu’on nomme à Paris la Samaritaine, est un groupe de figure de bronze placé sur la face d’un château ou reservoir des eaux, qui est construit sur le bord occidental du pont-neuf. Ce groupe représente un vase où tombe une nappe d’eau qui vient du reservoir ; d’un côté est Jésus-Christ, & de l’autre la Samaritaine, qui semblent s’entretenir. (D. J.)

SAMAROBRIVA, (Géog. anc.) briva & briga est une diction celtique & gauloise, qui signifie pont, comme il se voit en briva Isuræ, ou Brivisura, ou pons Isuræ, pont-Oise, ou pont-d’Oise, & en cent places ailleurs : Samarobriva signifie donc Samaræ pons, que nous pourrions dire Somme-pont ou pont sur-Somme, aujourd’hui Amiens, son ancien nom ayant été changé en celui qui a été commun au temple & à la ville Ambiani, d’où est tiré le nom d’Amiens.

De cette démonstration, que Samarobriva signifie Samarat-pont, il s’ensuit que l’ancien nom de la riviere de Somme, qui passe à Amiens, est Samara, & que la riviere de Phrudis, dont Ptolomée fait mention en ces quartiers là, n’est autre que la Somme. Quoique tous les savans conviennent que Samarobriva est Amiens, Ortélius a du penchant à croire que c’est Bray-sur-Somme. La ressemblance des mots semble le favoriser. (D. J.)

SAMBAIA, s. m. (Hist. nat. Botan.) fruit des Indes orientales, qui est de la grosseur d’un gland. On s’en sert dans diverses maladies, & sur-tout contre la morsure des serpens & des autres bêtes venimeuses. Il est très-rare.

SAMBAL, (Géog. anc.) ville de l’Inde, dans la province de Becar, au Mogol, sur le Gange. (D. J.)

SAMBALLES les iles (Géog. mod.) ou les îles Samballos ; petites îles de l’Amérique, sur la côte septentrionale de l’isthme, qui joint l’Amérique septentrionale avec la méridionale. Ces îles s’étendent jusqu’à la pointe de Samballas, & sont en très-grand nombre, mais fort petites ; le terrein de la plûpart est plat, bas, sablonneux, & couvert de mammées, de sapadillos, de mancheniliers, & autres arbres. Outre le poisson à coquille, elles fournissent des rafraîchissemens aux armateurs. Les plus voisines de la haute mer, sont couvertes de rochers. Voyez la Relation de Wafer. (D. J.)

SAMBA-PONGO, (Hist. mod.) c’est le titre que les habitans du royaume de Loango en Afrique donnent à leur roi, qu’ils regardent non-seulement comme l’image de la divinité, mais encore comme un dieu véritable ; dans cette idée ridicule, ils lui attribuent la toute-puissance ; ils croient que les pluies, les vents & les orages, sont à ses ordres ; c’est pourquoi ils ont recours à lui dans les tems de sécheresse & de stérilité, & à force de présens & de prieres, le déterminent à leur rendre le ciel favorable. Lorsque le roi consent aux vœux de ses sujets, il ne fait que tirer une fleche contre le ciel, mais il y a lieu de croire qu’il ne s’y détermine que lorsqu’il voit le tems chargé, sur-tout quand c’est de la pluie qu’on lui demande. En un mot, ces peuples croient qu’il n’y a rien d’impossible pour leur monarque, & lui rendent en conséquence les honneurs divins. Malgré cette haute opinion, ils ne laissent pas de croire que sa vie ne puisse être mise en danger par les sortileges & les maléfices ; c’est sur ce préjugé qu’est fondée une loi irrévocable, qui décerne la peine de mort contre quiconque a vu le roi de Loango boire ou manger ; cet ordre s’étend même sur les animaux. Des voyageurs rapportent qu’un fils du roi, encore enfant, étant entré par hasard dans l’appartement de son pere, au moment où il buvoit, fut massacré sur le champ par ordre du grand prêtre, qui prit aussi-tôt de son sang, & en

frotta le bras de sa majesté, pour détourner les maux dont elle étoit menacée ; ainsi la superstition vient par-tout à l’appui des despotes & des tyrans, qui sont quelquefois eux-mêmes les victimes du pouvoir qu’ils lui ont accordé.

SAMBLACITANUS-SINUS, (Géog. anc.) golfe de la Gaule narbonnoise, près de Fréjus ; c’est à ce qu’on croit, aujourd’hui le golfe de Grimaut. (D. J.)

SAMBOUC, s. m. (Commerce.) bois de senteur, que les nations de l’Europe qui négocient sur les côtes de Guinée, ont coutume d’y porter, non pas pour aucun commerce avec les négres, mais pour en donner aux rois du pays qui en font grand cas ; on y joint ordinairement de l’iris de Florence & autres choses semblables, afin que le présent soit mieux reçu. (D. J.)

SAMBOULA, s. m. sorte de panier des sauvages caraïbes, fait en forme de sac ouvert, travaillé fort proprement à jour avec des brins de latanier très minces, & tissus à-peu-près comme nos chaises de canne ; ces paniers ont une ance pour les passer au bras & pour les suspendre dans la maison, où ils servent aux sauvages à mettre des fruits, des racines, de la cassave, ou ce qu’ils veulent exposer à l’air libre.

SAMBRACATE, (Géog. anc.) île de l’Arabie heureuse, dans la mer des Indes, selon Pline, l. VI. c. xxviij. cet auteur dit qu’il y avoit aussi en terre ferme, une ville de même nom. Parlant ailleurs, l. XII. c. xv. des diverses sortes de myrrhes, il met au cinquieme rang Sambracena myrrha, ainsi nommée, dit-il, d’une ville du royaume des Sabéens, & voisine de la mer. Le P. Hardouin croit qu’il s’agit là de la ville de Sambracate, en terre ferme. (D. J.)

SAMBRE, la (Géog. mod.) par les anciens Romains Sabis ; riviere de France & des Pays-Bas. Elle a sa source en Picardie, au-dessus du village de Novion, arrose plusieurs lieux dans son cours, & arrive à Namur pour se perdre dans la Meuse. (D. J.)

SAMBRES, les (Géog. anc.) Sambri ; ancien peuple de l’Ethiopie sous l’Egypte, selon Pline. Il ajoute que chez eux, il n’y avoit point de bêtes à quatre piés qui eussent des oreilles ; ce n’est pas à dire que les animaux naquissent ainsi, c’étoit apparament la mode chez ce peuple de les leur couper ; peut-être croyoient-ils que le droit de porter des oreilles, n’appartenoit qu’à l’homme. (D. J.)

SAMBROCA, (Géog. anc.) riviere de l’Espagne tarragonoise. On croit que c’est la Fer, riviere de Catalogne. (D. J.)

SAMBUCA, (Géog. mod.) ville de Sicile, dans la vallée de Mazara, à dix milles de la côte de la mer d’Afrique. (D. J.)

SAMBULOS, (Géog. anc.) montagne d’Asie, vers la Mésopotamie. Elle étoit célebre par un temple dédié à Hercule. Tacite, annal. l. XII, chap. xiij. en rapporte une particularité. Il dit que ce dieu avertissoit en un certain tems les prêtres de son temple, de préparer des chevaux chargés de fleches, afin d’aller à la chasse : que ces chevaux couroient vers un bois, d’où ils revenoient le soir fort fatigués, & sans fleches, que la nuit ce même dieu montroit à ses prêtres pendant le sommeil, les endroits de la forêt où ces chevaux avoient couru, & qu’on les trouvoit le lendemain couverts de gibier étendu par terre. En donnant à l’industrie des prêtres, ce que l’on attribue ici à Hercule, il n’y a rien de fort difficile à exécuter. (D. J.)

SAMBUQUE, s. f. (Musiq. des Hébreux.) ancien instrument de musique à cordes, usité en Chaldée, & dont on se servit à la dédicace & à l’adoration de la statue de Nabucodonosor. Les uns croient que