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avoir égard à leur température & à leurs altérations. Cela est si vrai que les praticiens les plus expérimentés s’attachent sur-tout à bien remarquer la différence des saisons, bien persuadés qu’elle influe infiniment sur le traitement des maladies, comme sur les tempéramens.

L’astronomie & la connoissance de l’air & des saisons est donc utile au médecin pour bien des raisons ; 1°. pour connoitre les causes des maladies & des différens symptomes ; 2°. pour se mettre plus au fait des différentes altérations que l’air peut produire sur les tempéramens ; 3°. pour savoir varier les remedes, & reconnoître l’altération même qui peut arriver aux médicamens dans certaine constitution de la température des années & des saisons.

Saison, (Agricult.) c’est une certaine portion de terre qu’on laboure chaque année, tandis qu’on laisse reposer les autres, ou qu’on les seme de menus grains. Les terres de France se partagent d’ordinaire en trois saisons ; une année on y seme du blé ; la deuxieme année on y seme des menus grains ; la troisieme on laisse reposer la terre. (D. J.)

SAITES, (Hist. des Egyptiens.) on appelle saites, les rois d’Egypte qui ont regné à Saïs, ville du Delta dans la basse Egypte ; on en compte trois dynasties. La premiere fut établie par Bochoris, l’an du monde 3265, & le 771 avant Jesus-Christ, & ne dura que 44 ans. La seconde eut pour chef Psammiticus, & commença l’an du monde 3308, & le 727 avant J. C. elle continua sous cinq de ses successeurs, & finit sous Psamménitus, qui fut vaincu par les Perses 525 ans avant Jesus-Christ. La troisieme fut renouvellée par Amyrtheus, l’an du monde 3623, & le 412 avant Jesus-Christ, & ne dura que six ans, sous ce prince seul. (D. J.)

SAKARA, (Géogr. mod.) village d’Egypte, appellé communément le village des momies. A l’endroit qui renferme ces momies est un grand champ sablonneux où étoit peut-être autrefois la ville de Memphis ; du-moins Pline dit que les pyramides sont entre le Delta d’Egypte & la ville de Memphis, du côté de l’Afrique. Or le village de Sakara n’est éloigné des pyramides que d’environ trois lieues. Il n’y a que du sable tout-à-l’entour, & ce sable est d’une si grande profondeur, qu’on ne peut trouver le terrein solide en fouillant. Les momies sont sous deux des caves souterraines. Voyez Momie. (D. J.)

SAKÉA, s. f. (Antiq. persanes.) fête considérable des Cappadociens, qui se célébroit à Zéla & dans la Cappadoce avec grand appareil, en mémoire de l’expulsion des Sagues ; c’est le nom que les Persans donnoient aux Scythes. On solemnisoit la même fête en Perse, dans tous les lieux où l’on avoit reçu le culte d’Anaïtis ; on donnoit ce jour-là de grands repas, dans lesquels les hommes & les femmes croyoient honorer la déesse en buvant sans ménagement. Ctésias, Hist. de Perse, liv. II. a parlé du sakéa des Persans, & Béroze appelle de même les saturnanales qui se célébroient à Babylone le 16 du mois Loüs ; dans cette fête on donnoit le nom de zoquane à l’esclave qui y faisoit le personnage de roi.

Dion Chrysostome, ort. iv. de reg. parle vraissemblablement de la même fête qu’il appelle la fête des sacs : « Ne vous souvenez-vous pas, dit-il, de la fête des sacs que les Perses célebrent, & dans laquelle ils prennent un homme condamné à mort, le mettent sur le trône du roi, & après lui avoir fait goûter toutes sortes de plaisirs, le dépouillent de ses habits royaux, lui font donner le fouet, & le pendent ».

Mais Strabon est celui de tous les anciens qui paroit nous ramener à la véritable origine de cette fête, & nous apprendre en même tems à quelle divinité elle étoit consacrée ; or comme il devoit être

très-instruit des coutumes & de la religion des peuples qui célébroient cette solemnité, étant né en Cappadoce ; je vais rapporter ce qu’il en dit. « Parmi les Scythes qui occupoient les environs de la mer Caspienne, il y en avoit que l’on nommoit Sakéa ou Saques ; ces Saques faisoient des courses dans la Perse, & pénétroient quelquefois si avant dans le pays, qu’ils allerent jusques dans la Bactriane & dans l’Arménie, & se rendirent maîtres d’une partie de cette province, qu’ils appellerent de leur nom Sakasene, d’où ensuite ils s’avancerent dans la Cappadoce, qui confine le Pont-Euxin. Un jour qu’ils célébroient une fête, le roi de Perse les ayant attaqués, les défit à plate couture. Pour éterniser la mémoire de cette victoire, les Perses éleverent un monceau de terre sur une pierre, dont ils formerent une petite montagne, qu’ils environnerent de murailles, & bâtirent dans l’enceinte un temple, qu’ils consacrerent à la déesse Anaïtis, & aux dieux Amanus & Anaudratus, qui sont les génies des Perses, & établirent en leur honneur une fête appellée saka, qui se célebre encore par ceux qui habitent le pays de Zéla, car c’est ainsi qu’ils nomment ce lieu ». (D. J.)

SAKINAC, (Géog. mod.) baie du Canada, qui a 15 ou 16 lieues de longueur, & 6 d’ouverture. La riviere du même nom, & à laquelle on donne 50 lieues de cours, se décharge au fond de cette baie. (D. J.)

SAKIS, les, (Géog. mod.) peuple sauvage de l’Amérique septentrionale, dans la nouvelle France ; ils sont brutaux, voleurs, & bons chasseurs. (D. J.)

SAL, ILHA DO ou ILHA DO SALE, (Géogr. mod.) en françois île de sel, île d’Afrique, sur la côte de Nigritie, & la plus orientale des îles du Cap-verd, entre lesquelles on la compte. Cette île s’étend huit ou neuf lieues du nord au sud, & elle n’en a au plus que deux de largeur. Elle est toute pleine de marais salans, & on lui a donné le nom de Salée, de la quantité de sel qui s’y congele naturellement. La stérilité de son terroir est si grande qu’on n’y voit que quelques arbustes du côté de la mer, quelques chevres, & des flamingos, qui sont des oiseaux sauvages assez semblables aux hérons. Latit. 16. (D. J.)

SALA, la, (Géog. mod.) riviere d’Allemagne, dans la haute Saxe. Elle a sa source dans l’Eichtelberg en Franconie, où sont aussi les sources du Meyn, de l’Egra, & du Nab. Elle entre en Misnie, arrose le duché d’Altenbourg, Naumbourg, Weissenfels, Mersbourg, Halle, Bernebourg, & se perd enfin dans l’Elbe, entre Dessau & Barbi, aux confins de la basse Saxe. (D. J.)

Sala, s. f. terme de Relation, nom d’une oraison des Musulmans. Le vendredi, qui est le jour de repos des Turcs, ils font, sur les neuf heures du matin, une oraison de plus que les autres jours, & cette oraison s’appelle sala. Après cette oraison, les gens de condition s’amusent aux exercices des chevaux, & les artisans peuvent ouvrir les boutiques, & travailler pour gagner leur vie. Duloir. (D. J.)

SALACER, s. m. (Mitholog.) les plus savans Mithologues ignorent quel dieu étoit Salacer. Varron, de ling. latinâ, lib. IV. lui donne l’épithete de divus pater, & nous apprend seulement que ce dieu avoit un prêtre nommé flamen Salacris. (D. J.)

SALACIA, s. f. (Mitholog.) surnom latin d’Amphitrite, ainsi nommé de l’eau salée ; d’autres en font une Néréïde, & d’autres une divinité de la mer. (D. J.)

Salacia, (Géog. anc.) 1°. ancienne ville de l’Espagne lusitanique, au pays des Turdétains, selon Ptolomée, l. II. c. 5. Il la met auprès de l’embouchure du Calipus & de la ville de Cætobrix. Ses interpretes croyent que c’est Sétubal, & Clusius est