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y remarque sur les parties latérales quatre trous placés vis-à-vis de ceux de la face interne ; dans la partie moyenne une espece d’épine ouvertte vers sa partie inférieure.

A la base de l’os sacrum il y a deux apophyses obliques circulaires, qui répondent aux inférieures de la derniere vertebre des lombes ; on y voit la face supérieure du corps de la premiere fausse vertebre, entre la partie postérieure & les apophyses obliques, une échancrure, & une ouverture du canal triangulaire fort applati entre les deux faces, lequel communique avec les trous de l’une & l’autre face ; il est continu avec le grand canal de l’épine du dos.

Les parties latérales de cet os sont un peu évasées par en haut, où l’on voit à chaque côté une grande facette cartilagineuse, semblable à celle de la face interne de l’os ileon avec lequel il est articulé. Voyez Iléon.

L’os sacrum est terminé par le coccyx. Voyez Coccyx.

SADAR ou ALSADOR, s. m. (Botan. exot.) nom donné par les Arabes au lotus, décrit par Dioscoride & autres anciens. Ce buisson est nommé par quelques-uns acanthus, acanthe, à cause qu’il étoit plein d’épines, plante que plusieurs écrivains ont confondue soit avec l’acanthe ordinaire, soit avec l’acanthe de Théophraste, qui n’étoit autre chose que l’acacia. Le fruit de cet arbre, nommé par Virgile baie d’acanthe, est le nabac des Arabes. Sérapion déclare nettement que le sadar ou l’acanthus de Virgile, est la même plante que le lotus cyrénien d’Hérodote, & que le lotus de Dioscoride. Bellon l’a aussi décrit sous le nom de napeca, nom qui dérive probablement du mot arabe nabac. Il dit que c’est un arbuste toujours verd, appellé par quelques écrivains grecs œnoplia. Prosper. Alpin dans ses plantes d’Egypte parle du nabeca, comme d’un buisson épineux. Léon l’Africain fait mention du même arbre, qu’il appelle par erreur rabech au lieu de nabech ; il dit que c’est un buisson épineux donnant des fruits semblables à la cerise, mais plus petits, & du goût du zizyphe. Ce sont-là les baies de l’acanthe de Virgile. (D. J.)

SADAVAA, (Géog. mod.) bourgade d’Espagne, en Aragon, aux confins de la Navarre, dans une plaine très-fertile, sur la riviere de Riguel, qui se jette dans l’Ebre. Quoique cette bourgade n’ait pas cent feux, elle a titre de ville, des murailles, & le droit d’envoyer des députés aux Cortez.

SADO ou SASJU, (Géog. mod.) grande île du Japon, située au nord de cet empire, vis-à-vis des provinces de Jectoju & de Jetsingo. On lui donne trois journées & demie de circuit, & on la divise en trois districts. Elle est très-fertile, ne manque ni de bois, ni de pâturage, & abonde en blé, en ris & en gokokf. La mer la fournit aussi de poisson & d’écrevisses. (D. J.)

SADOUR, s. m. terme de Pêche, est une sorte de filet tramaillé à l’usage des pêcheurs.

Les trameaux aux poissons que les pêcheurs de Bouin, dans le ressort de l’amirauté du Poitou ou des sables d’Olonne nomment sadours, sont ordinairement tannés ; ce sont des vrais trameaux sédentaires d’un calibre beaucoup plus grand, tant pour la nappe, que pour les hameaux, que l’ordonnance ne la fixe pour ces sortes de filets, les mailles des hameaux ou homails ayant dix pouces trois lignes en quarré, & celle de la menue flue, toile ou ret du milieu quinze à huit lignes en quarré, ces trameaux sont flottés en pierres, comme les flottes dont on se sert à pié & avec bateaux.

Les pêcheurs nomment aussi sadours les trameaux qui servent en hiver à faire la pêche des macreuses, & autres especes d’oiseaux marins ; ce sont les alourets & aloureaux des pêcheurs des autres lieux, à la

différence que ceux de Bouin sont tramaillés, & les autres simplement toilés. Quand ils sont tendus pour la pêche des oiseaux marins, ils sont sur des perches éloignées les unes des autres de neuf brasses ; on plante les perches suivant le vent, qui doit souffler de maniere qu’il batte toujours la côte.

Le ret a 45 brasses de long ou environ, & une brasse de chute ; il est tendu de maniere qu’il se trouve élevé de 5 à 6 piés au-dessus de l’eau, afin que de haute mer il soit toujours élevé au-dessus de la marée.

La pêche du sadour commence un peu après la S. Michel, & dure ordinairement jusqu’à Pâque, les vents de mer & les nuits les plus sombres & les plus noires sont les plus avantageuses.

Les trameaux ou sadours de la Limagne, ont la maille de la menue toile, nappe ou ret du milieu de deux pouces six lignes en quarré, & celle des hameaux ou homails de 11 pouces six lignes en quarré, & les plus serrées ont les leurs de onze pouces trois lignes aussi en quarré ; les pêcheurs nomment ces sortes de rets des sadours à gibasse.

SADRAST ou SADRASTPATAN, (Géog. mod.) ville des Indes, en-deçà du Gange, sur la côte de Coromandel, au midi de S. Thomé, à l’embouchure de la riviere de Palaru. Elle est à l’empereur du Mogol. Long. 100. 30. lat. 12. 40. (D. J.)

SADSIN, s. m. (Hist. nat. Bot.) plante du Japon, qui est un lychnis sauvage ; elle a ses feuilles comme celles de la giroflée ; sa tige est d’environ un pié de hauteur, & ses fleurs blanches ont cinq pétales. Sa racine est longue de 3 ou 4 pouces, d’un goût fade, qui tire sur celui du panais. Il se trouve des imposteurs japonnois qui la vendent pour du ginseng.

SADUCÉEN, (Hist. des sectes juiv. & Crit. sacr.) La secte des Saducéens, σαδουκαίων, étoit une des quatre principales sectes des juifs. Il en est beaucoup parlé dans le nouveau Testament.

Ce fut l’an 263 avant J. C. du tems d’Antigone de Socho, président du grand sanhédrin de Jérusalem, que commença la secte des Saducéens, & lui-même y donna occasion ; car ayant souvent inculqué à ses disciples qu’il ne falloit pas servir Dieu par un esprit mercénaire, pour la récompense qu’on en attendoit, mais purement & simplement par l’amour & la crainte filiale qu’on lui doit ; Sadoc & Baithus, deux de ses éleves, conclurent de-là qu’il n’y avoit point de récompense après cette vie ; & faisant secte à-part, ils enseignerent que toutes les récompenses que Dieu accordoit à ceux qui le servent, se bornoient à la vie présente. Quantité de gens ayant goûté cette doctrine, on commença à distinguer leur secte par le nom de saducéens, pris de celui de Sadoc leur fondateur. Ils différoient des Epicuriens en admettant la puissance qui a créé l’univers, & la providence qui le gouverne ; au lieu que les Epicuriens nioient l’un & l’autre.

Les Saducéens n’étoient d’abord que ce que sont aujourd’hui les Caraïtes, c’est-à-dire qu’ils rejettoient les traditions des anciens, & ne s’attachoient qu’à la parole écrite ; & comme les Pharisiens étoient les zélés protecteurs de ces traditions, leur secte & celle des Saducéens se trouverent directement opposées. Si les Saducéens s’en étoient tenus là, ils auroient eu toute la raison de leur côté ; mais ils goûterent d’autres opinions impies. Ils vinrent à nier la résurrection & l’existence des anges, & des esprits des hommes après la mort, comme il paroît par Matt. xxij. 23 ; Marc, xij. 18 ; Act. xxiij. 8. Ils reconnoissoient à la vérité, que Dieu avoit créé le monde par sa puissance ; qu’il le gouvernoit par sa providence ; & que pour le gouverner, il avoit établi des récompenses & des peines : mais ils croyoient que ces récompenses & ces peines se bornoient toutes à cette vie,