pose sur le carton, jusqu’à ce qu’il soit nécessaire de le reprendre ; on entend parfaitement qu’il en faut deux, c’est-à-dire un pour chaque bord, l’un exécutant comme l’autre, les desseins, coquilles, &c. que l’on voit à chaque bord ; cet outil a beaucoup de connexité avec la navette. Voyez Navette.
Sabot, (Tireur d’or.) est une partie du rouet du fileur d’or, qu’on peut regarder comme la principale piece du rouet. C’est une roue à plusieurs crans qui décroissent par proportion sur le devant. Elle est traversée par l’arbre qui va de-là passer dans le noyau de la grande roue. C’est sur ce sabot qu’est la corde qui descend par trois poulies différentes sur la roue de la fusée. La raison de l’inégalité de ces crans, de ceux de la fusée, & de ceux des cazelles, est le plus ou le moins de mouvement qu’il faut à certaines marchandises qu’on travaille.
Sabot, (Jeu) turbo, sorte de toupie qui est sans fer au bout d’en bas, & dont les enfans jouent en le faisant tourner avec un fouet de cuir.
Le jeu de sabot est fort ancien. Tibulle a dit dans la cinquieme élégie du premier livre : « J’avois autrefois du courage, & je supportois les disgraces sans m’émouvoir ; mais à présent je sens bien ma foiblesse, & je suis agité comme une toupie fouetée par un enfant dans un lieu propre à cet exercice ».
Asper cram, & benè dissidium me ferre loquebar ;
Ac verò nunc longè gloria fortis abest,
Namque agor, ut per plana citus sola verbere turbo
Quem celer assuetâ veisat ab arte puer. (D. J.)
SABOTA, (Géogr. anc.) ou Sabotale, comme Pline l’écrit, l. VI. c. xxviij. en disant que c’est une ville de l’Arabie heureuse, capitale des Atramites, & que dans l’enceinte de ses murailles on y comptoit soixante temples. (D. J.)
SABOTIER, s. m. (Gramm.) ouvrier qui fait des sabots. Ce travail se fait ou dans la forêt ou aux environs. La maîtrise des eaux & forêts veut que le sabotier se tienne à demi-lieue de la forêt.
SABOU, (Géogr. mod.) les Hollandois écrivent Saboë, qu’ils prononcent Sabou ; petit royaume d’Afrique en Guinée, sur la côte d’Or, entre le royaume d’Acanni au nord, & la mer au midi. Il est fertile en grains, patates & autres fruits. Les Hollandois y ont bâti le fort Nassau, qui étoit leur chef-lieu en Guinée, avant qu’ils eussent pris Saint-George de la Mine, qu’ils nomment Elmina. Les Anglois ont aussi maintenant un fort à Sabou. (D. J.)
SABRAN, (Géogr. mod.) ville d’Asie en Tartarie, au Capschac, à 98 degrés de longitude, & à 47 degrés de latitude. (D. J.)
SABRAQUES, les (Géogr. anc.) Sabracæ ; ancien peuple de l’Inde, selon Quinte-Curce, l. IX. c. viij. Ils étoient dans l’espace qui est entre l’Indus & le Gange, mais assez près de l’Indus. Cet historien dit : « Le roi commanda à Craterus de mener l’armée par terre en cotoyant la riviere, où s’étant lui-même embarqué avec sa suite ordinaire, il descendit par la frontiere des Malliens, & de-là passa vers les Sabraques, nation puissante entre les Indiens, & qui se gouverne selon ses lois en forme de république : ils avoient levé jusqu’à soixante mille hommes de pié, & six mille chevaux, avec cinq cens chariots, & choisi trois braves chefs pour les commander ». Ce pays étoit rempli de villages.
Quinte-Curce qui marque leur soumission à Alexandre, ne fait point mention de leurs vies. On lit dans Justin, l. XII. c. ix. hinc in Ambros & Sugambros navigat. Les critiques sont persuadés que c’est la même expédition.
Il y a bien de l’apparence que les Sabracæ de Quinte-Curce sont le même peuple que les Sydracæ ou Syndraci de Pline, l. XII. c. vj. Cet auteur parlant d’une
sorte de figue, dit plurima est in Sydracis expeditionum Alexandri termino. Ailleurs, il nomme les Syndraci entre les Bactriens & les Dangalæ. (D. J.)
SABRATA, (Géogr. anc.) Sabrata colonia, ville maritime & colonie romaine en Afrique, dans la Tripolitaine. Ptolomée, l. IV. c. iij. en fait mention. Antonin & la table de Peutinger, la mettent dans leurs deux itinéraires. C’est aujourd’hui la tour de Sabart. Elle étoit le siege d’un évêque. (D. J.)
SABRE, ou Cimeterre, s. m. (Art milit.) espece d’épée tranchante qui a beaucoup de largeur, & dont la lame est forte, pesante, épaisse par le dos, & terminée en arc vers la pointe. Ce mot vient de sabel, qui a la même signification en allemand, ou du mot sclavon, sabla, espece de sabre.
Les Turcs se servent fort adroitement de cette arme, qui est celle qu’ils portent ordinairement à leur col. On dit-qu’ils peuvent couper d’un seul coup de sabre un homme de part en part. Chambers.
SABUGAL, (Géogr. mod.) petite ville de Portugal dans la province de Béira, sur le bord de la riviere de Coa, à cinq lieues de la Guarda ; quoiqu’elle soit érigée en comté, elle n’a qu’environ deux cens feux. Long. 10. 20. lat. 40. 22. (D. J.)
SABURE, s. m. (Médecine.) c’est l’humeur grossiere qui enduit quelquefois la langue & le palais d’un homme malade ; & celle qui dans l’état même de santé, tapisse les intestins.
Sabure, (Marine.) grosse arme dont on leste un bâtiment.
SABUS, s. m. (Mythol.) nom propre du premier roi des Aborigines, qui fut mis au nombre des dieux. Il étoit fils de Sabatius, que Saturne vainquit & chassa de son pays. Il ne faut point le confondre avec Sabazius. Voyez Vossius, de idololatria Gentilium, l. I. c. xij. (D. J.)
SAC, s. m. terme général ; espece de poche faite d’un morceau de cuir, de toile, ou d’autre étoffe que l’on a cousue par les côtés & par le bas, de maniere qu’il ne reste qu’une ouverture par le haut. Les sacs sont ordinairement plus longs que larges. On se sert de sacs pour mettre plusieurs sortes de marchandises, comme la laine, le pastel, le safran, le blé, l’avoine, la farine, les pois, les feves, le plâtre, le charbon, & beaucoup d’autres choses semblables. (D. J.)
Sac, (Critiq. sacrée.) ce mot d’origine hébraïque, a passé dans presque toutes les langues, pour signifier un sac ; outre son acception ordinaire, il se prend pour un cilice, ou pour un habillement grossier ; mais ce n’étoit pas un habillement qui couvrît la tête, car on le mettoit autour des reins, comme il paroit par un passage de Judith, 4. 8. Ils se ceignirent les reins, d’un sac. Isaie ôta le sac, qu’il portoit sur ses reins, Isaie, XX. ij. On prenoit le sac dans le deuil, II. Rois, iij. 31. Dans la douleur amere, III. Rois, xx. 32. Dans la pénitence, ibid. xxj. 27. Enfin dans les calamités publiques, Mardochée prit le sac & la cendre. Esther, IV. j. Ils ne jettoient point la cendre sur la tête nue, car les orientaux avoient la tête couverte, mais ils en répandoient ἐπὶ τὰς κιδάρεις αὐτῶν, sur leurs mitres. Ce n’étoient pas des mitres épiscopales, mais des especes de bonnets. Dans les tems de bonnes nouvelles, qui succédoient subitement aux événemens malheureux ; on témoignoit sa joie en déchirant le sac qu’on avoit autour de ses reins. (D. J.)
Sac a terre, (Art. milit.) est un sac de moyenne grandeur qu’on emplit de terre, & dont les soldats bordent une tranchée ou les parapets des ouvrages, pour pouvoir tirer entre deux ensemble. On les fait de bonne toile d’étoupes, ou toile faite de bon fil, le plus fort qu’il se peut, & d’une bonne fabrique, bien serrée. Le sac à terre doit avoir environ deux piés de hauteur sur 8 ou 10 pouces de diametre.