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ble pour juger de la même affaire. (D. J.)

Recherche, en Musique, c’est une espece de prélude ou de fantaisie sur l’orgue ou sur le clavecin, dans laquelle le musicien affecte de rechercher & de rassembler les principaux traits d’harmonie & de chant qui viennent d’être exécutés, ou qui vont l’être dans un concert. Cela se fait ordinairement sur le champ & sans préparation, & demande par conséquent beaucoup d’habileté.

Les Italiens appellent encore recherches ou cadences ces arbitrii ou points d’orgue que le chanteur se donne la liberté de faire sur une des notes de sa partie, parcourant toutes les cordes du mode, & même en sortant quelquefois, selon les idées de son génie & les routes de son gosier, tandis que tout l’accompagnement s’arrête jusqu’à ce qu’il lui plaise de finir. Voyez Broderie. (S)

Recherche des eaux, (Hydraul.) se fait ordinairement dans les mois d’Août, de Septembre & d’Octobre ; la terre alors déchargée de toutes ses humidités est plus seche, & toute l’eau qui s’y trouve peut s’appeller source.

Sans s’arrêter à tous les moyens indiqués par les auteurs pour découvrir les sources, on dira que l’aspect du terrein, la situation du lieu & la nature des terres sont les trois choses essentielles qu’il faut consulter.

Un praticien qui voit une terre couverte de plantes aquatiques, telles que des roseaux, des cressons, des baumes sauvages, vitex, lierres terrestres, argentines, joncs, queues de renard, connoît aisément qu’il y a de l’eau, & juge de sa profondeur jusqu’au lit de glaise qui la retient & qui se découvre souvent à mi-côte. On suppose que ces herbes y croissent naturellement, & que ce ne sont point des marais ou des eaux sauvages.

La situation du lieu s’entend de sa disposition avantageuse pour les eaux, tel que seroit un terrein à mi-côte couvert de verdure, dont la pente peu considérable seroit d’une vaste étendue, si ce terrein est l’égoût naturel d’une hauteur plus élevée, le sommet poussera le glaises à mi-côte, & les découvrira à la vûe.

La nature des terres doit encore être examinée, leur couleur blanchâtre ou verdâtre, telle que celle des glaises, annonce surement de l’eau qui les a fait changer de nature, & les a, pour ainsi dire, engraissées : les terres franches, le gravier, la pierre rouge sont les meilleurs terreins pour la durée d’une source, parce qu’elle se tient en réserve dans ces sortes de terre, & fournit plus long-tems que sur un lit de glaise, qui souvent glisse & change de place avec elle. (K)

Recherche de couverture, terme de Couvreur ; c’est la réparation d’une couverture où l’on met quelques tuiles ou ardoises à la place de celles qui manquent, & la réfection des tuilées, solins, arestiers & autres plâtres.

Recherche de pavé, (Maçonnerie.) c’est raccommoder les flasques, & mettre des pavés neufs à la place de ceux qui sont brisés. (D. J.)

RECHERCHER, v. act. (Gramm.) Voyez l’article Chercher, & les articles Recherche. C’est chercher une seconde fois. J’ai recherché ce passage, & je n’ai pû le retrouver. Je rechercherai avec soin tout ce qui appartient à la connoissance de cette affaire. L’état a fait rechercher ce qu’il y avoit de plus curieux en histoire naturelle. Il recherche depuis long-tems cette fille en mariage. On recherche les concussionnaires ; on recherche les auteurs de cet ouvrage. L’un recherche les dignités, un autre la richesse, un troisieme les bonnes tables. Il recherche la faveur des grands. Il a fait de profondes recherches dans l’antiquité. Il y a beaucoup d’érudition & de recherches dans ce petit ouvrage. C’est

un morceau recherché par son utilité ; c’est un style recherché qui me déplaît. C’est un tableau recherché que je préfere à beaucoup d’autres. Ne recherchez pas davantage cette bague, je l’ai, &c.

Rechercher, (Archit. décorat.) c’est réparer avec divers outils, les ornemens d’architecture ; de sorte que les moindres parties en soient bien terminées.

Rechercher, (Sculpture.) ce terme est particulierement employé en Sculpture dans le même sens que finir, terminer ; par exemple dans les bas-reliefs de la colonne Trajane, il y a des morceaux extrèmement recherchés ; ce mot en général signifie un travail peiné, fait avec beaucoup de choix, d’intelligence & de soin.

RECHICOURT, (Géogr. mod.) petit comté de France dans l’évêché de Metz. Il est limitrophe de la seigneurie de Marsal, & a été tenu en fief des évêques de Metz, il y a plus de cinq cens ans.

RECHIGNER, v. neut. terme de Jardinier ; il se dit des plantes qui ne poussent pas vigoureusement, ainsi que des arbres qui languissent, & qui ne font que des jets foibles, accompagnées de petites feuilles jaunâtres.

RECHINSER la laine, (Lainage.) ce mot signifie la rincer, la laver dans de l’eau claire pour la bien dégraisser.

RECHIUS, (Géogr. anc.) fleuve de la Macédoine, & qui couloit proche de la ville de Thessalonique, où après avoir arrosé un terroir fertile, il se déchargeoit dans la mer. Son cours, dit Procope, Œdif. l. IV. c. iij. est calme & paisible. Son eau est bonne à boire. Ses bords sont couverts d’agréables pâturages ; mais le pays avec tous ces avantages, étoit exposé aux courses des ennemis, n’ayant aucun fort dans l’espace de quarante milles. Ce fut par cette raison que Justinien en fit bâtir un à l’embouchure de ce fleuve, & le nomma Artemise.

RECHLINGHAUSEN, (Géogr. mod.) petite ville d’Allemagne dans l’archevêché de Cologne, sur la Lippe, capitale du comté de même nom. Il y a dans cette ville un chapitre de dames, dont la seule abbesse fait des vœux, & c’est un bel exemple à suivre. Long. 24. 56. lat. 51. 34. (D. J.)

RECHUTE, s. f. (Gramm.) c’est l’action de retomber. Il se prend au simple & au figuré. Il a fait une rechute dangereuse. Croyez-vous que Dieu pardonne tant de rechutes successives ?

Rechute, (Médecine.) ce mot vient du latin recadere, retomber, d’où est formé recidiva ; on a donné ce nom au retour des accidens d’une maladie qui paroissoit terminée ; ainsi entre la maladie & la rechute, il y a un tems plus ou moins considérable pendant lequel les symptomes dissipés, la santé semble se rétablir, & se rétablit quelquefois en effet : alors si le malade fait quelque excès dans le boire ou le manger, s’il s’expose de nouveau aux causes qui avoient d’abord donné naissance à la maladie ; ou si enfin, ce qui arrive le plus souvent, la crise n’a pas été complette, & que le noyau de la maladie n’ait pas été entierement détruit, le malade retombe ou fait une rechute, les symptomes reparoissent, & la maladie parcourt ses différens périodes à la maniere accoutumée. L’intempérance des malades cause bien moins de rechutes qu’on ne le croit communément ; les médecins intéressés à favoriser cette erreur publique, ne manquent pas de lui attribuer des rechutes dont ils sont l’unique cause par la maniere inappropriée dont ils ont traité le malade ; il n’est pas rare de les voir occasionnées par l’action des mêmes causes qui avoient produit la maladie ; c’est ce que j’ai très souvent observé sur les fievres intermittentes : l’air marécageux ou infecté de quelque miasme particulier, inconnu, des campagnes qui sont sur les bords de la mer aux environs de Montpellier, est une cause