Page:Diderot - Encyclopedie 1ere edition tome 13.djvu/829

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

moit le sucre, le lait & les autres nourritures douces, à l’exception des fruits auxquels il préféroit la chair & sur-tout le poisson. Il étoit très-carnassier, il cherchoit les souris, les taupes, les grenouilles & même les insectes, tels que les araignées, les limaces, les limaçons ; il mangeoit de toute chair cruë, cuite, & même assaisonnée ; cependant le fromage fermenté & la moutarde lui repugnoient. Il étoit fort agile & il grimpoit sur les arbres avec beaucoup de facilité. Cet animal est originaire des contrées méridionales de l’Amérique ; il est très commun à la Jamaïque où il habite dans les montagnes, & en descend pour manger les cannes de sucre Hist. nat. gen. & part. tome VIII. Voyez Quadrupede.

RATONNEAU, île de (Géog. mod.) c’est le nom d’une des petites îles de Marseille, dans la mer Méditerranée, sur la côte de Provence. Cette île n’a qu’une demi-lieue de longueur, & est à environ 300 toises d’éloignement du château d’If.

RATRAY, le (Géog. mod.) riviere d’Ecosse ; elle prend sa source dans la province de Buchan, & se jette dans la mer. Elle formoit autrefois à son embouchure une baie appellée Straaberg. On y voyoit un bon port, avec une petite ville qui portoit le nom de la riviere ; mais l’Océan a comblé le port par les sables qu’il y a jettés, & la ruine du port a entraîné celle de la ville.

RATTACHER, v. act. (Gramm.) c’est attacher de rechef. Il se prend au simple & au figuré. On rattache une porte, une fenêtre, ses chausses, ses bas, une jarretiere ; un homme se rattache quelquefois à une femme avec plus d’amour qu’il n’en eut jamais pour elle. On se rattache au service d’un grand, à un ami dont on s’étoit séparé.

RATTARS, s. m. pl. (Comm.) mot persan, qui signifie commis des douanes, ou gardes des grands chemins ; ces derniers se nomment autrement raagdaers. Voyez Raagdaers.

Les rattars des douanes de Perse font rarement des avanies aux Francs, & le plus souvent n’ouvrent pas même leurs valises ou leurs ballots & caisses de marchandises. Ils se contentent de leur simple déclaration, & n’exigent que les droits d’entrée & de sortie qui leur sont légitimement dûs. Au contraire les rattars ou gardes des grands chemins sont pour la plûpart voleurs & concussionnaires, sur-tout ceux qui se trouvent sur les routes de Tauris à Ispaham. Dict. du Comm. de Trévoux, & Chambers.

RATTEINDRE, v. act. (Gramm.) c’est en doublant de vîtesse, rejoindre ce qui a devancé. Il se dit des choses & des personnes. Voilà une boule qui ratteindra celle qui la précede ; ce second courier aura de la peine à ratteiendre le premier, quoiqu’il y ait peu d’intervalle entre leurs départs. Il se prend aussi au figuré. Si vous vous laissez une fois devancer dans le carriere de lettres par vos compagnons d’étude, vous aurez bien de la peine à les ratteindre.

RATTOLFSZELL, (Géogr. mod.) ville d’Allemagne, dans la Suabe, sur le Bodensée. Elle doit son nom à Rattolfe, évêque de Vérone, qui y bâtit le premier un monastere. Cette petite ville appartient aujourd’hui à la maison d’Autriche qui l’a fait fortifier.

RATTRAPER, v. act. (Gramm.) ce verbe a plusieurs significations. On rattrape à la course celui qui nous devançoit ; on rattrape l’argent qu’on avoit perdu au jeu ; on a bien de la peine à rattraper son bien d’entre les mains de la justice.

RATURE, s. f. (Jurisprud.) on entend par-là ce qui est effacé dans un écrit soit authentique ou sous seing privé.

Un acte dans lequel il se trouve quelques ratures qui tombent sur des choses qui peuvent être de quelque conséquence, est nul, à-moins que les ratures ne

soient approuvées par les parties & par les notaires & témoins, si c’est un acte passé devant notaire.

Les greffiers & autres officiers publics doivent pareillement approuver les ratures qui se trouvent dans leurs minutes & expéditions.

Pour approuver valablement une rature, il faut compter le nombre de mots & de lignes qu’elle contient, & exprimer que l’on approuve la rature de tant de lignes & tant de mots. Voyez Apostille, Interligne, Renvoi, Paraphe. (A)

Rature, (terme de Poitier d’étain.) petite bande d’étain en forme du ruban étroit & délié qu’on appelle nonpareille, & que le crochet enleve lorsqu’on tourne l’étain sur la roue. Les potiers d’étain refondent leurs ratures, & elles leur servent à faire diverses sortes de besognes.

Ratures de parchemin, terme de Parcheminier, qui signifie la partie que l’ouvrier enleve de dessus la peau avec le fer. Ces ratures servent à faire la colle dont plusieurs sortes d’ouvriers font usage dans leurs métiers différens ; les parcheminiers appellent aussi ces ratures de la colle de parchemin, parce que bien des ouvriers s’en servent pour faire une sorte de colle très claire. Ceux qui en font le plus d’usage sont les manufacturiers d’étoffes de laine pour empeser les chaînes de leurs étoffes, les papetiers pour coller le papier, & les peintres en détrempe pour faire tenir les couleurs dont ils barbouillent les murailles & les planchers.

Pour faire cette colle, on met les ratures bouillir dans de l’eau claire, & on les laisse sur le feu plus ou moins de tems, selon que l’on veut que la colle soit plus ou moins forte, & ensuite on passe cette colle par un tamis ou une chausse.

RATURER, v. act. (terme de Parcheminier.) ôter le superflu du parchemin en cosse avec le fer à raturer.

RATZEBOURG, ou RAZEBOURG, (Géograp. mod.) ville d’Allemagne dans la basse Saxe, sur une hauteur environnée d’un lac, à quatre milles au sud-est de Lubec, & à égale distance de Lunebourg. Son évêché fut sécularisé par la paix de Westphalie, & cédé au duc de Mekelbourg. Ratzebourg appartient aujourd’hui avec le duché de Lawembourg à l’électeur d’Hanover. Long. 28. 35. lat. 53. 46. (D. J.)

RAVA, (Géog. mod.) ville de la grande Pologne, capitale du palatinat de même nom, à 15 milles au sud ouest de Varsovie, sur la riviere de Rava qui l’environne de tous côtés, & qui joint à un château où on tient garnison, en fait une place de défense. La ville est assez peuplée, mais les maisons ne sont bâties que de bois. Sigismond Auguste, roi de Pologne, fit enfermer dans le château le duc de Mekelbourg, l’an 1564. Le palatinat de Rava est entre ceux de Lencicza & de Mazovie. Long. 37. 56. lat. 51. 48.

Zaluski (André-Chrysostome), évêque de Plocko, puis de Warnie, & grand chancelier de Pologne, naquit dans le palatinat de Rava en 1650. Il eut beaucoup de part à toutes les affaires importantes du royaume, & mourut à Gutotadt en 1711, à 61 ans. Il a traduit en polonois l’histoire du vieux & du nouveau Testament de Royaumont, & cette traduction a été imprimée à Braunsberg en 1709, in-4°. mais son principal ouvrage est un recueil curieux de lettres latines, intitulé : Epistolæ historico-familiares a morte Ludovicæ reginæ & abdicatione regis Casimiri usque ad nostra tempora. Braunsberg, 1709-1711, en quatre vol. in-fol. Ces lettres contiennent une infinité de faits intéressans sur l’histoire de Pologne.

Les neveux du chancelier Zaluski, dont l’un est aussi grand-chancelier, & l’autre grand-référendaire de la couronne, se sont distingués de notre tems par leur goût & leur zele pour les sciences. Le grand-référendaire a publié non-seulement les œuvres po-