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horrible parricide dans sa capitale, & au milieu de ses sujets qui l’adoroient.

Comme la matiere des rapports est très-importante en elle-même & au bien public, on a cru devoir la traiter avec étendue ; & pour ne rien obmettre, on pense qu’il est bon d’indiquer les principaux auteurs qu’on peut consulter dans l’occasion.

Auteurs sur les rapports. Ammanus (Paulus), Medicina critica, sive decisoria. Lips. 1677, in-4°.

Blegni (Nicolas), la doctrine des rapports en Chirurgie. Lyon, 1684, in-12. premiere édition.

Bonhius (Job), de renunciatione vulnerum, Lips. 1689, in-4°. & 1711, in-4°. Amstelod. 1732.

Codronchius (Bapt.), Methodus certificandi. Imoli, 1597. C’est le premier livre imprimé sur les rapports ; mais l’auteur, dans son ouvrage, ne respire que la philosophie d’Aristote.

Dencherus, de vulneris inspectione post homicidium, Helmstadii, 1727, in-4°.

Feltmanus (Gerhaldus), de cadavere inspiciendo, Bremae, 1692, in-4°.

Fidelis (Fortunatus), italien, de relationibus Medicorum, lib. IV. Venet. 1617, in-4°. Lips. 1674, in-8°. bonne édition. Cet ouvrage concerne sur-tout les rapports politiques ; & l’auteur est assez exact, quoique trop attaché aux opinions des anciens.

Gendry, maître chirurgien d’Angers, les moyens de bien rapporter en justice. Angers, 1650, in-12. livre tombé dans l’oubli.

Paré (Ambroise) a traité dans ses œuvres la matiere des rapports.

Reinesius (Thomas), schola Jurisconsultorum medica. Lips. 1679, in, 8°.

Sebizius (Melchior), examen vulnerum corporis humani partium, Argentorati, 1639, in-4°. Il y a beaucoup de recherches anatomiques dans cet ouvrage.

Suevus (Bernardus), tractatus de inspectione vulnerum loethalium & sanabilium. Marpurgi, 1629, in-4°.

Techmeyeri (Hermanni-Friderici), Institutiones medico-legales, Jenae. 1723, in-4°.

Valentini (Michoel-Bernardi), Pandectæ medico-egales, Francof. ad Maenum, 1701, deux vol. in-4°.

De Vaux, l’art de faire des rapports en Chirurgie, Paris, 1693, 1730 & 1743, in-12. C’est un excellent livre, le plus simple, le plus sage, &, en son genre, le meilleur de tous.

Welschius (Gotofred), Rectionale vulnerum læthalium indicium. Lipsiæ, 1660, in-8°. 1674, in-4°.

Zacchias (Paulus), romanus, Quæstiones medi-colegales, Avenione, 1660, in-fol. tome premier. Lugd. 1661, tome second, in-fol. & plusieurs fois réimprimé depuis ; c’est un auteur fort connu. (Le Chevalier de Jaucourt.)

Rapport, en terme de commerce de mer, signifie une déclaration que le maître d’un vaisseau marchand doit faire à l’amirauté, vingt-quatre heures après son arrivée dans le port, par laquelle il énonce le lieu d’où il est parti, le tems de son départ, en quoi consiste le chargement de son navire ; les hasards qu’il a courus ; les désordres arrivés dans son bord, & enfin toutes les circonstances essentielles de son voyage, & représenter en même tems le congé qu’il a eu de l’amiral pour aller en mer.

Les capitaines des vaisseaux armés en guerre sont tenus de se conformer à la même police pour les prises qu’ils font : les droits de ces rapports se payent aux greffes des amirautés, qui pour les recevoir doivent être ouverts en tout tems depuis huit heures jusqu’à onze heures du matin, & depuis deux heures après midi jusqu’à six. Diction. de Commerce.

Rapport, ouvrage de, (Ebénisterie.) on appelle ouvrages de rapport, des ouvrages faits de plusieurs pierres, ou de bois, de différentes couleurs, dont on forme des desseins & des représentations de com-

partimens d’oiseaux, de feuillage, & même de figures

humaines ; la mosaïque & la marquetterie sont des ouvrages de rapport. (D. J.)

RAPPORTER, v. act. (Grammaire.) ce verbe a toutes les acceptions du substantif rapport ; voyez l’article Rapport. On dit, j’ai renvoyé ces présens, on me les a rapportés : ce chien rapporte-t-il ? ce mets me cause des rapports : on s’est appliqué à les choquer par de faux rapports : les chirurgiens ont fait un rapport : cette affaire a été rapportée au conseil : vous serez obligé de rapporter à la succession : les voyageurs rapportent que dans plusieurs contrées on offre l’usage de sa femme, de sa fille aux étrangers qui y abordent : je m’en rapporte à votre jugement : ces deux relations se rapportent : ces deux mots ne se rapportent pas : il faut rapporter toutes ses actions à quelque fin honnête : malheur à celui qui rapporte tout à son propre intérêt : Alexandre eut la sotte vanité de rapporter son origine aux dieux : vous ne rapporterez de cette entreprise ni honneur ni profit : combien votre argent vous rapporte-t-il ? cette terre n’est pas de bon rapport : ces arbres, ces sortes d’emplois sont d’un petit rapport.

Rapporter, signifie, dans l’Arpentage, l’action de tracer sur le papier, par le moyen d’un rapporteur, les mesures que l’on a prises sur le terrein.

L’art de rapporter est, pour-ainsi-dire, la moitié de l’arpentage. Voyez Arpentage.

L’aiguille dont on se sert pour cette opération est une aiguille très-fine, dont une des extrémités est enfoncée dans un manche pour la commodité de l’opération, & dont on se sert pour piquer les degrés & les minutes qu’on veut prendre sur le limbe du rapporteur. Voyez Rapporteur. (E)

Rapporter, au jeu de Mail, signifie remettre sa boule à cinquante pas de la passe quand on la lui a fait passer en moins de coups qu’on n’est convenu d’en jouer.

RAPPORTEUR, s. m. (Géom.) est un instrument dont les Arpenteurs se servent, & par le moyen duquel ils rapportent & tracent sur le papier les angles qu’ils ont pris sur le terrein avec le demi-cercle, le graphometre ou l’équerre d’arpenteur. Voyez Lever un plan.

Le rapporteur consiste en un limbe demi-circulaire BAG (Planche de l’arpentage fig. 29.) qui est de cuivre, d’argent, de corne, ou de quelque autre matiere semblable. Ce limbe est divisé en 180 degrés, & terminé par le diametre BA, au milieu duquel il y a une petite entaille ou levre, appellée le centre du rapporteur.

Sur le limbe du rapporteur on écrit aussi quelquefois les nombres qui désignent les angles au centre des polygones réguliers : ainsi vis-à-vis le nombre 5, qui marque les côtés du pentagone, on trouve 72, qui est l’angle au centre du pentagone. Voyez Polygone.

Usage du rapporteur. 1. Pour tracer sur le papier un angle d’un nombre de degrés donnés. Supposons, par exemple, qu’il s’agisse de tirer du point o une ligne qui fasse un angle de 50 degrés avec la ligne AoB : mettez le centre du rapporteur sur le point o, & son diametre sur la ligne AoB. Faites ensuite un point sur le papier vis-à-vis de l’endroit où sont marqués 50 degrés sur le limbe du rapporteur ; par ce point & par le point o tirez une ligne oP, cette ligne fera avec AoB l’angle proposé de 50 degrés.

2. Pour trouver la quantité d’un angle donné ; par exemple le nombre de degrés que contient l’angle PoA, mettez le centre du rapporteur sur le sommet de l’angle o, & son diametre sur la ligne oA, l’endroit où le timbre sera coupé par la ligne oP marquera le nombre de degrés que contient l’angle PoA, c’est-à-dire 50.