ple, sous Constantin Porphyrogenète, dressées toutes les deux par Guillaume Delisle, & le bas relief de la colonne historiée de Théodose, gravé d’après les desseins originaux de Gentile Bellini, qui sont conservés dans le cabinet de l’académie de peinture & de sculpture.
On doit encore à D. Anselme une collection de toutes les médailles des empereurs romains, depuis Trajan Dece jusqu’au dernier Paléologue, c’est-à-dire jusqu’à la prise de Constantinople. L’ouvrage parut à Paris en 1718 ; il est dédié à M. le Duc d’Orléans, & forme deux volumes in-fol. L’auteur a mis à la tête de ce recueil, sous le titre de Bibliotheca nummaria, un catalogue ample, raisonné & très bien fait, de tous les ouvrages qui ont quelque rapport à la connoissance des médailles.
D. Anselme avoit été nommé en 1715 de l’académie des inscriptions. Il mourut à Paris en 1743, âgé de 72 ou 73 ans.
Hodierna (Jean-Baptiste) naquit aussi à Raguse en 1597, & mourut à Palerme en 1660, à 63 ans. Il étoit versé dans l’astronomie, comme il paroît par quelques ouvrages qu’il a publiés en ce genre. (Le chevalier de Jaucourt.)
RAHABAT, (Géog. mod.) ville aux frontieres de la Syrie sur l’Euphrate. M. Petit de la Croix dit que cette ville est à 65 deg. de long. & à 34 de lat. M. Otter qui la nomme Rahabé, n’en fait qu’un village. Long. selon lui, 66 55. latit. 34. (D. J.)
RAJAHS, s. m. (Hist. mod.) c’est ainsi que l’on nomme dans l’Indostan ou dans l’empire du Mogol, des princes descendus des Kuttereys ou de la race des anciens souverains du pays, avant que les Tartares monjuls ou mogols en eussent fait la conquête. Le mot rajahs signifie rois ; ils avoient autrefois des états plus ou moins étendus, qu’ils gouvernoient avec une autorité absolue ; depuis que les Mahométans ont fait la conquête de l’Indostan, la plûpart des princes ou souverains de cette contrée furent obligés de se soumettre à leurs vainqueurs qui les rendirent vassaux & tributaires. D’autres rajahs se retirerent dans des lieux inaccessibles où ils vivent dans l’indépendance ; ils font des courses sur les terres de l’obéissance du grand-mogol ; lorsqu’ils font ces sortes d’expéditions, ils ont sous leurs ordres des soldats courageux & déterminés que l’on nomme rajahpoutes, c’est-à-dire fils de rajahs ; ils sont descendus des anciens nobles de l’Inde ; parmi eux le métier de la guerre est héréditaire. Ces rajahpoutes sont exercés aux fatigues & à la discipline militaire ; les rajahs leur accordent des terres à condition d’être toujours prêts à monter à cheval sur l’ordre qu’ils leur donnent, d’où l’on voit que ce sont des especes de feudataires. Le grand-mogol tient plusieurs de ces rajahs à son service, tant à cause de la bonté de leurs troupes, que pour tenir en bride les gouverneurs des provinces, les omrahs ou seigneurs de secours & les autres rajahs qui ne dépendent point de lui. Le plus considérable des rajahs qui sont au service du grand-mogol, est celui de Sedussia, dont la capitale s’appelle Usépour ; il prétend descendre de Porus qui fut vaincu par Alexandre le grand. Tous les princes de sa famille prennent le titre de rana, ce qui signifie homme de bonne mine. Il peut mettre sur pié 250000 hommes. Les rajahs de Rator & de Chaga sont aussi très-puissans ; tous ces princes sont idolâtres.
RAJAH-POURSON, s. m. (Hist. mod.) ce mot signifie roi des prêtres dans la langue des Indiens du royaume de Kamboje. C’est le chef suprème de tous les talapoins ou prêtres du pays ; il réside à Sombrapour ; son vicaire ou substitut s’appelle tivinia ; il a de plus un conseil sacerdotal, à la tête duquel il préside, & qui décide souverainement de toutes les matieres de sa compétence ; elles sont fort étendues, vû que
dans ce pays l’autorité des prêtres s’étend même sur les choses civiles.
RAJANIA, s. f. (Hist. nat. Bot.) nom donné par Linnæus à un genre de plante en l’honneur du célebre Ray. En voici les caracteres : il produit séparément des fleurs mâles ou femelles ; dans la fleur mâle le calice est divisé en six segmens longs & pointus ; il forme une espece de cloche évasée au sommet. Cette fleur n’a point de pétales ; les étamines sont six filets soyeux plus courts que le calice, & terminés par de simples sommets. Le calice de la fleur femelle est monopétale en cloches, fixé sur le germe, & tombant ensuite ; il est semblablement partagé en six segmens, & n’a point de pétales. Le germe du pistil est applati, & bordé d’une membrane sur un des côtés. Les stiles, au nombre de trois, sont de la longueur du calice. Les stygmats sont simples & obtus. Le fruit est sphérique, revêtu d’une pellicule qui s’étend presque tout au tour ; il contient une simple graine arrondie. Linnæi, gen. plant. p. 479. Plum. 29 & 98.
RAJAPOUR, (Géogr. mod.) ville des Indes au royaume de Visapour, près de la côte de Malabar, sur une riviere de même nom, au nord de Goa. Les François y ont un comptoir. Le commerce qui s’y fait consiste en toiles, poivre & salpêtre. Les forêts sont remplies de singes. Latit. 17.
Rajapour, (Géogr. mod.) ville des Indes aux états du Mogol, dans la province de Bécar ; c’est la même que nos cartes placent dans la province de Jésuat, dont ils font la capitale, sur la rive gauche du Gader. (D. J.)
RAIE, RAYE, s. f. raia, (Hist. nat. Ichthiol.) nom générique que l’on a donné à des poissons plats & cartilagineux, qui ont de chaque côté du corps de longues appendices que l’on nomme ailes ou ailerons. On divise les raies en trois classes ; la premiere comprend les raies lisses, c’est-à-dire celles qui n’ont point d’aiguillons sur les ailes, & peu sur le corps & sur la queue ; la seconde renferme les raies étoilées ; enfin on a donné le nom de raies piquantes, à celles de la troisieme classe, parce qu’elles ont des aiguillons longs & en grand nombre sur tout le corps, sur les ailes & sur la queue. Toutes les raies ont une taie nommée par les Latins nebula, placée à la paupiere inférieure qui peut couvrir l’œil en entier ; elles restent presque toutes dans la fange près des rivages, & elles vivent de petits poissons : la plûpart ont la chair dure & de mauvaise odeur.
Raie bouclée, Raie clouée, Clavelade, raia clavata ; on a donné ces noms à une espece de raie, parce qu’elle a des aiguillons qui ressemblent à des clous ou à des boucles, la plûpart étant courbes & crochus, principalement ceux du milieu du dos, ceux des ailes, & ceux de deux rangées latérales qui sont sur la queue. Ces aiguillons ont pour base des os ronds ; ceux d’une rangée qui est sur le milieu de la queue sont moins forts que ceux des deux rangées latérales ; enfin il s’en trouve plusieurs sur la partie antérieure de la tête. La face supérieure de ce poisson est noire ; sa chair est fort dure.
Raie au long bec, sot, ou lentillade ; cette espece de raie est de la classe des raies lisses, parce qu’elle n’a pas d’aiguillons aux ailes ; la partie antérieure de la tête est très-alongée, & fort pointue, ce qui lui a fait donner aussi le nom d’alêne ; elle a trois rangées d’aiguillons à la queue, qui sont de différentes grandeurs ; le premier est plus grand que le second ; le troisieme a presque autant de longueur que le premier, & le quatrieme ressemble au second, &c. les autres different également entre eux, & ils ont tous la pointe dirigée en arriere ; celle des aiguillons de la nageoire de la queue est dirigée au contraire sur les côtés ; & ceux qui sont au-dessous de la nageoire ont la pointe tournée en avant du côté de