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ble & enraciné. Elle cesse souvent d’elle-même sans le secours de la nature, au moyen des déjections, ou par l’art qui met en usage les émétiques & les purgatifs joints aux stomachiques.

Ses prognostiques. La fievre quotidienne légitime, & produite par l’atonie des visceres, est de longue durée ; celle au contraire qui est erratique se guérit aisément. La même fievre qui succede à d’autres fievres intermittentes, & sur-tout à la fievre quarte, est dangereuse, suivant la remarque de Celse.

La fievre quotidienne qui laisse une intermission totale de l’accès, prend au contraire un aspect favorable. Si au commencement du paroxysme, il arrive quelque déjection par haut ou par bas, c’est bonne marque, quand les forces sont entieres. Pareillement la sueur qui survient sur le déclin de l’accès, de même qu’une décharge copieuse d’urine avec sédiment après le paroxysme, concourt à annoncer la prompte fin de la maladie.

Sa méthode curative. Elle consiste, 1°. à chasser des premieres voies, par les émonctoires convenables, les humeurs nuisibles qui s’y sont amassées, après les avoir préparées ; 2°. fortifier les visceres qui sont dans l’atonie ; 3°. rétablir la circulation dans les visceres du bas-ventre, qui sont les organes destinés à l’élaboration du chyle.

On remplit la premiere intention par des remedes incisifs & détersifs, ainsi que par les sels neutres. Après avoir évacué les impuretés contenues dans les premieres voies, on fortifie le ton des visceres par des pilules balsamiques ; ensuite on emploie les élixirs amers mêlés avec des chalybés. On varie l’usage de ces remedes suivant le tempérament, l’âge, la constitution, le sexe, & les causes de la maladie. On provoque un peu la sueur qui est sur le point de paroître, par le repos, & des boissons chaudes un peu corroborantes.

Observations pratiques. Le traitement de ces fievres demande de la circonspection pour les empêcher de dégénérer en mal chronique. Il faut sur-tout s’abstenir de tout purgatif, sudorifique, & émétique violent. On doit préparer & disposer la matiere peccante à un flux salutaire, en employant de légers purgatifs ou émétiques avant le retour de l’accès. Si cette fievre est accompagnée d’enflure d’estomac, il faut raffermir cette partie par des épithèmes corroborans appliqués sur la région de l’épigastre. Dans les quotidiennes erratiques & autres, après l’emploi des remedes ci-dessus indiqués, l’électuaire de quinquina & de cascarille est d’un excellent usage. La saignée n’est indiquée que dans la pléthore occasionnée par la suppression du flux menstruel ou hémorrhoïdal, & alors on doit ouvrir la veine dans le commencement de la maladie. (Le Chevalier de Jaucourt.)

QUOTIENT, c’est en Arithmétique, le nombre qui résulte de la division d’un nombre par un autre,

& qui montre combien de fois le plus petit est contenu dans le plus grand, ou plutôt combien de fois le diviseur est contenu dans le dividende. Voyez Division.

Ce mot est formé du latin quoties, combien de fois. Dans la division l’unité est au quotient, comme le diviseur est au dividende ; ainsi le quotient de 12 divisé par 3 est 4 ; voici comment on peut les disposer dans une opération.

Divid.... 12 3.... diviseur.

4.... quotient.

Voyez Division. Chambers. (E)

QUOTISATION, s. f. (Jurisprud.) que l’on écrit aussi quottisation, signifie l’imposition de quelqu’un pour raison d’une somme dont il doit payer sa quote-part, comme la quotisation au rôle des tailles. Voyez Rôle, Tailles, Imposition, Subsides, &c.

QUOTITÉ, s. f. (Jurisprud.) signifie la proportion dans la quelle on doit regler quelque chose, comme à la moitié, au tiers, ou au quart d’une certaine somme ou d’une certaine quantité de grains, ou autre espece. Voyez Quote. (A)

QUOTTER, v. n. terme d’Horlogerie, se dit en parlant d’un engrenage, lorsque la dent d’une roue rencontrant l’aîle du pignon avant la ligne des centres, celle-ci touche par sa pointe la face de la dent comme en buttant, effet d’où il résulte un frottement très-considérable ; on dit alors que cette dent quotte, & comme dans un engrenage cela n’arrive quelquefois qu’à certaines dents, on dit dans ce cas qu’il y a des quottemens dans cet engrenage. Voyez Dent, Engrenage, Engrener, &c.

QUO-WARRANTO, (Hist. d’Angleterre.) pendant les troubles des regnes de Jean-sans-Terre & d’Henri III. plusieurs personnes s’étoient approprié des terres qui ne leur appartenoient pas ; la couronne même avoit souffert de ce désordre. Pour remédier à ce mal, & rendre à chacun ce qui lui étoit dû, le parlement fit un acte en 1279, sous Edouard, qui étoit très-juste en lui-même. Il portoit que ceux qui possédoient des terres contestées, seroient obligés de faire voir comment ils en avoient acquis la possession, & de produire leur titre devant les juges pour y être examiné. Ce statut reçut le nom de quo-warranto, du mot anglois warrant, qui signifie garantie, c’est-à-dire un acte qui sert de fondement ou de garantie à la possession : ainsi le quo-waranto signifia depuis lors un ordre de produire le titre en vertu duquel on jouit de tel ou tel privilege. (D. J.)

QUSONFOO, s. m. (Ornithol.) oiseau du royaume de Quoja, pays des Negres. Il est noir & gros à-peu-près comme un corbeau. Il fait son nid de terre & sur le haut des arbres ; on dit que quand les œufs sont prêts à éclore, la femelle s’arrache les plumes du ventre, afin de coucher ses petits dessus. (D. J.)