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à aller de l’une à l’autre. Il faut néanmoins avoir les distances d’un lieu à deux autres dont la situation soit connue, pour déterminer à leur égard la position du troisieme par des triangles. Les erreurs inévitables se multiplient suivant la multitude des lieux, & il n’y reste de meilleure maniere de les corriger, que par les observations des astres faites dans les lieux fort éloignés les uns des autres. C’est le résultat que M. Cassini tire de tout ce détail dans les mémoires de l’acad. des Sciences, année 1702. (Le Chevalier de Jaucourt.)

Pyramide d’amortissement, (Archit.) petite pyramide qui termine quelque corps d’architecture, comme il y en a ; par exemple, à l’église de S. Nicolas du Chardonnet à Paris, & au portail de sainte Marie del Orto à Rome. Il y a de ces pyramides qui servent d’enfaîtement, on les voit ainsi employées sur l’église des Invalides. (D. J.)

Pyramide, terme de Ferblantier, c’est une piece de fer-blanc, d’environ un pié & demi plus large par le bas que par le haut, qui finit en pointe. Les limonnadiers, les pâtissiers, les confiseurs, &c. s’en servent pour mettre tout-autour les glaces, les confitures, les biscuits, &c.

Pyramide, s. f. terme de Gantier ; c’est un morceau de bois tourné en pommette, gros comme le bras, & haut d’un pié, dont on se sert pour élargir les gants à l’aide des bâtons à gant.

Pyramide, s. f. terme de Plombier ; morceau de plomb formé en pyramide qu’on met sur les pavillons des maisons. (D. J.)

PYRAMIDOIDE, s. m. (Géom.) que l’on appelle encore fuseau parabolique, est un solide formé par la révolution d’une parabole autour d’une de ses ordonnées.

On peut concevoir ce solide, comme composé d’une infinité de petits cylindres dont les diametres sont tous paralleles à l’axe de la parabole par la révolution de laquelle il a été formé.

Le fuseau parabolique est égal à du cylindre qui lui est circonscrit.

En effet, nommant x les abscisses, & y les ordonnées de la parabole, & le rapport de la circonférence au rayon ; on aura pour l’élément du pyramidoide, b étant la plus grande abscisse ; or , a étant le parametre : d’où l’on voit que l’élément est - ; & si on suppose que , lorsque , on aura pour l’élément du pyramidoide , dont l’intégrale est , plus la constante , afin que le solide devienne = 0 lorsque ; donc en faisant , on aura la , or , surface de la base du cylindre, & e est la hauteur. Donc, &c. (O)

PYRAMUS, (Géogr. anc.) fleuve de la Cilicie, selon Ptolomée, l. V. c. viij. & Pline, l. V. c. xxvij. Etienne le géographe dit qu’on l’appelloit anciennement Leucosirus. Le nom moderne, selon Niger, est Malmistra.

PYRASUS, (Géogr. anc.) ville de Grece, dans la Thessalie. Strabon dit qu’elle avoit un port commode, & qu’elle étoit à vingt stades de la ville de Thebes. On croit communément que c’est la même que Démétriade. (D. J.)

PYRÉE, s. m. (Antiq. asiat.) πύρειον ; les Grecs ont nommé pyrées, les temples dans lesquels des ma-

ges entretenoient un feu continuel, suivant le rit de

la religion des Perses. Du tems de Strabon, la Cappadoce même étoit encore remplie de pyrées, quoique le magisme ne fût pas la religion dominante dans ce royaume du Pont, & que l’on y adorât diverses divinités particulieres, à qui on consacroit des statues.

PYRENE, (Hist. nat.) nom sous lequel on a désigné la pierre judaique.

PYRENÆUS SALTUS, (Géogr. anc.) c’est ainsi que Cornelius Nepos & Tite-Live appellent cette partie des monts-Pyrénées que traversa Annibal, lorsqu’il passa d’Espagne dans la Gaule, pour se rendre en Italie. (D. J.)

PYRÈNE, (Géogr. anc. & Mythol.) fontaine consacrée aux Muses, & célebre dans les écrits des poëtes ; c’est à cette fontaine que buvoit le cheval Pégaze, lorsque Bellérophon se saisit de lui par surprise, & monta dessus pour aller combattre la Chimere. Cette fontaine avoit sa source au bas de l’Acro-Corinthe, ou citadelle de Corinthe.

Les Mythologues ne sont point d’accord sur l’origine de cette fontaine. Les uns disent que Pyrene, inconsolable de la perte de Cenchrius son fils, tué malheureusement par Diane, en versa tant de larmes, que les dieux après sa mort, la changerent en une des plus belles fontaines, qui depuis porta son nom, & qui arrosoit la ville de Corinthe.

D’autres Mythologues veulent qu’Asope fit présent à Sisyphe de cette fontaine précieuse, pour savoir de lui ce qu’étoit devenue sa fille Egine, que Jupiter avoit enlevée. Sisyphe le lui découvrit, à condition qu’il donneroit de l’eau à la citadelle ; & c’est ainsi que le secret de Jupiter fut révélé ; la fontaine de Pyrene n’en eut que plus de réputation. (D. J.)

PYRÉNÉES, les (Géogr. anc.) Pyrenæi montes ; montagnes d’Europe aux frontieres de la France & de l’Espagne, dont elles font la séparation. Elles ont toujours été réputées la borne naturelle de ces deux états. Pline même, l. III. c. iij. nous marque jusqu’aux limites précises de cette séparation : Pyrenæi montes, dit-il, Hispanias, Galliasque aisterminant, promontoriis in duo diversa maria projectis. Il veut parler du promontoire de Vénus, ou Aphrodisium, qui s’avance dans la mer Méditerranée, & du promontoire Olearso, ou Oeaso, qui avance dans l’Océan.

Diodore de Sicile dérive le mot Pyrénées du grec πόρον, qui signifie du feu, & prétend qu’il a été occasionné par un embrasement des bergers, en brûlant les forêts qui couvroient ces montagnes. Aristote parle de cet embrasement.

Quoi qu’il en soit de l’origine du nom, les monts Pyrenées s’étendent depuis la Méditerranée jusqu’à l’Océan, l’espace de 85 lieues en longueur. L’œil qui croyoit d’abord les mesurer, découvre les montagnes derriere les montagnes, & se perd toujours davantage. Leur largeur est différente selon les endroits, & la plus grande est de 40 lieues.

Elles commencent au port de Vendres dans le Roussillon, sur la Méditerranée, & à Saint-Jean-de-Luz dans la Biscaye françoise, sur l’Océan, d’où elles s’étendent jusqu’à Saint-Sébastien, port de mer dans la Biscaye espagnole, à Pampelune dans la Navarre, à Venasca dans l’Arragon, à Lérida & à Tortose, dans la Catalogne. Tout le terrein que ces montagnes occupent est partagé aujourd’hui entre la France & l’Espagne. La France y a cinq petits pays, qui sont la Biscaye, la principauté de Béarn, & les comtés de Bigorre, de Comminges & de Roussillon. L’Espagne y possede quatre provinces, qui sont la Biscaye, la Navarre, l’Arragon & la Catalogne.

Ces montagnes ont divers noms, selon les divers lieux qu’elles avoisinent. Vers le Roussillon elles se partagent en deux branches, dont celle qui sépare ce