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varier la longueur suivant les âges, les tailles & les maladies, mais ce pulsiloge très-facile à faire est moins utile, parce qu’il est très-facile de saisir & de graduer les variations qui se trouvent dans la fréquence des pulsations. Le pulsiloge de M. de Sauvages est fait sur ce modele. (m)

PULSIMANTIE, s. f. (Médec. séméiotiq.) la signification de ce mot est conforme à son étymologie ; on l’a formé des deux mots, l’un latin pulsus, pouls, & l’autre grec μαντεία, divination, prédiction ; on s’en sert pour exprimer cette partie de la sémeiotique qui tire ses signes des différentes modifications du pouls, soit pour connoître les maladies présentes, soit pour lire dans l’avenir les changemens qui doivent arriver dans leurs cours ; cette partie est extrèmement intéressante & lumineuse ; de tout tems elle a été recommandée avec les plus grands éloges par les Médecins ; mais elle n’a pas été également suivie : Hippocrate l’a beaucoup négligée, Hérophile & Erasistrate l’ont mise en vogue. Galien s’y est particulierement attaché, & en a fait le sujet de plusieurs ouvrages très-diffus, qui contiennent du bon & du mauvais ; les Méchaniciens l’ont beaucoup exalté, mais aveugles dans leurs éloges, ils étoient inconséquens dans leur pratique. La pulsimantie est la base de la médecine chinoise, ou plutôt la seule source de leur diagnostic, de leurs présages & de leurs indications ; ils ont sur cette matiere des connoissances singulieres, dont l’origine se perd dans l’antiquité la plus reculée ; enfin, cette partie a été remise en honneur & sous un nouveau jour beaucoup plus brillant par les observations de Solano, de Nihell & de Bordeu, de façon qu’elle est devenue un des principaux ressorts de la médecine-pratique, qu’a fondé Hippocrate, & qu’ont adopté les Médecins les plus éclairés. Voyez à l’article Pouls, les différens changemens qu’a essuyés la pulsimantie dans ces quatre époques principales.

De pulsimantie on a formé pulsimante, nom qu’on a donné aux Médecins, qui, convaincus de l’importance de cette partie, s’y sont particulierement appliqués, & que par dérision, l’ignorance & la jalousie ont transformé en celui de pulsimane, qui signifie qui extravague par le pouls.

PULSION, s. f. (Phys.) est un terme dont M. Newton s’est servi pour désigner la propagation du mouvement dans un milieu fluide & élastique, comme l’air. Ce célebre auteur a démontré dans la proposition 47. liv. II. de ses principes, que les pulsions qui se font dans un fluide élastique, sont telles que les petites particules du fluide vont & viennent alternativement en sens contraires, en faisant de fort petites vibrations, & qu’elles accélerent & ralentissent leur mouvement, suivant la même loi qu’un pendule qui oscille ; que la vîtesse des pulsions est en raison composée de la sous-doublée directe de la force élastique du milieu, & de la sous-doublée inverse de la densité. Par le moyen de cette proposition, il enseigne à déterminer la vîtesse des pulsions dans un milieu, dont la force élastique est donnée aussi-bien que la densité.

M. Jean Bernoulli le fils, docteur en Droit dans l’université de Basle, a traité la même matiere dans son discours sur la propagation de la lumiere, qui a remporté le prix de l’académie des Sciences de Paris en 1736 ; il y donne les mêmes formules que M. Newton, & il est à remarquer que par le moyen de ces formules, on découvre assez exactement la vîtesse du son, telle que l’expérience nous l’a fait connoître, mais ces formules ne sont pas encore sans difficulté par rapport à la méthode dont l’auteur s’est servi pour y parvenir, comme je l’ai fait voir dans mon Traité des Fluides, Paris 1744. p. 181. Voyez Onde & Ondulation. (O)

PULTAUSK, (Géog. mod.) petite ville de la grande Pologne, dans le palatinat de Mazovie, sur le Narew, à 3 lieues au-dessus de son confluent, avec le Boug. Long. 39. 22. lat. 52. 36. (D. J.)

PULTAWA, (Géog. mod.) place fortifiée de l’Ukraine, sur la riviere de Vorskla, assez près d’une chaîne de montagnes qui la dominent au nord ; le côté de l’orient est un vaste désert, celui de l’occident est plus fertile. La Vorskla va se perdre à 15 grandes lieues au-dessous dans le Boristhène. Long. 53. 10. latit. 49. 2.

Charles X II. mit le siege devant cette ville au commencement de Mai 1709, & ce fut le terme de ses prosperités. Le czar Pierre arriva devant Pultawa le 15 Juin suivant, l’attaqua, & remporta une victoire complette.

La remarque la plus importante à faire sur cette bataille ; c’est que c’est la seule, qui, au lieu de ne produire que la destruction, ait servi à l’avantage du nord, puisqu’elle a procuré au czar la liberté de policer une grande partie de ses états.

Il s’est donné en Europe, dit M. de Voltaire, plus de deux cens batailles rangées depuis le commencement de ce siecle jusqu’à ce jour. Les victoires les plus signalées & les plus sanglantes, n’ont eu d’autres suites que la réduction de quelques petites provinces, cedées ensuite par des traités, & reprises par d’autres batailles. Des armées de cent mille hommes ont souvent combattu, mais les plus violens efforts n’ont eu que des succès foibles & passagers ; on a fait les plus petites choses avec les plus grands moyens. Il n’y a point d’exemple dans nos nations modernes, d’aucune guerre qui ait compensé par quelque peu de bien le mal qu’elle a fait ; mais il a résulté de la journée de Pultawa la félicité ou la sureté d’un vaste empire de la terre. (D. J.)

PULTURE, s. f. (Jurisprud.) dans quelques livres de droit, est une épreuve qu’on faisoit subir aux postulans pour l’état monastique, avant que de les admettre dans le cloître ; cette épreuve étoit ainsi appellée, parce que jusqu’à leur admission, ils frappoient aux portes pendant plusieurs jours, pulsabant ad fores.

PULVERAGE, s. m. (Jurisprud.) pulveraticum est un droit que certains seigneurs sont fondés à percevoir sur les troupeaux de moutons qui passent dans leurs terres, à cause de la poussiere qu’ils excitent. Voyez Salvaing, liv. I. des Droits seigneuriaux, ch. xxxiv. p. 143. (A)

PULVERIN, s. m. terme d’Hydraulique, c’est ainsi qu’on nomme des gouttes d’eau fort menues & presque imperceptibles, qui s’écartent dans les chûtes des jets d’eau, aux cascades, & sauts des rivieres. (D. J.)

Pulverin, s. m. terme de Gainier ; maniere d’étui couvert de cuir ou de velours, qui pend avec les charges à la bandouliere, & où l’on met la poudre fine qui n’est propre qu’à amorcer, & qu’on nomme aussi pulverin. (D. J.)

PULVERISATION, s. f. (Chimie & Pharm.) c’est une opération de l’ordre de celles que nous avons appellées méchaniques, préparatoires & auxiliaires ; & qui opere la disgregation des sujets chimiques solides, en les réduisant en une multitude de molécules plus ou moins subtiles, si superficiellement adhérentes, qu’elles cedent au moindre effort, presque à la maniere des fluides, ou dont l’assemblage constitue cette espece de fluide imparfait, que tout le monde connoît sous le nom de poudre.

Les instrumens directs & ordinaires de la pulvérisation proprement dite, sont le mortier & le porphyre, auquel se rapporte la machine de Langelot. Voyez Mortier & Porphyre & Machine de Langelot. Celle qui s’exécute au moyen du pre-