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croix de Malte & une bandelette, comme nous avons dit au panaris, voyez Panaris. On conseille au malade de rester plusieurs jours sans marcher, & on le panse tout simplement avec une compresse trempée dans l’eau-de-vie, ce qui suffit pour la guérison.

Pour empêcher les récidives du mal, il faut avoir soin de se couper l’ongle, & de le ratisser de tems à autre avec un morceau de verre ; en l’éminçant ainsi les sucs nourriciers se portent vers le milieu, & l’ongle ne croît point sur les côtés. (Y)

PTÉRYGODÉES, s. m. (Léxicog. médicin.) Hippocrate appelle ainsi ceux, dont la poitrine & les parties voisines sont étroites & plates ; ensorte qu’ils ont les os des épaules prominens comme des aîles. Les personnes ainsi constituées ont toujours passé pour être sujettes à la phthisie. (D. J.)

PTERIGOIDE, s. m. terme d’Anatomie, est le nom de deux apophyses de l’os sphenoïde, ainsi appellées, parce qu’elles sont faites comme des aîles de chauve-souris. Voyez Sphenoïde.

Ce mot vient de πτέρυξ, υγος, aîle, & εἶδος, forme.

PTERYGOIDIEN, ne, adj. en Anatomie, se dit de différentes parties relatives aux apophyses ptérigoïdes de l’os sphenoïde. Voyez Sphenoide.

Le trou pterygoïdien antérieur & le postérieur, sont les orifices d’un petit conduit situé à la partie supérieure & moyenne de l’apophyse ptérygoïde. Voyez Pterygoide.

Le muscle pterygoïdien externe prend & s’attache à la face externe de l’aîle externe de l’apophyse pterygoïde, & se termine à l’échancrure qui est entre l’apophyse coracoïde & condiloïde de la machoire inférieure.

Le muscle pterygoïdien interne vient de la face interne de l’aîle externe de l’apophyse pterygoïde & s’insere à la face lattérale interne de l’angle de la machoire inférieure. Voyez Machoire.

Pterygoidienne echancrure, des aîles de l’apophyse pterygoïdienne de l’os sphénoïde. Voyez Sphénoide.

Portion pterigoïdienne de l’os du palais. Voyez Palais.

PTERYGO-PALATIN, en Anat. nom d’un trou formé par l’os du palais & l’apophyse pterygoïde de l’os sphénoïde, on l’appelle aussi spheno-palatin. Voyez Sphenoide & Palais.

PTERYGOPHARYNGIEN, terme d’Anat. est le nom d’une paire de muscles du pharynx, qui viennent de la partie inférieure de l’aîle interne des apophyses pterygoïdes. Ils ont quelques fibres charnues qui naissent de l’os de la machoire supérieure, derriere la derniere dent macheliere : quelques-unes qui prennent leur origine des parties latérales de la langue, & d’autres de l’os hyoïde.

Ces fibres charnues passant en demi-cercle de ces différentes origines, vont rencontrer celle du côté opposé dans la ligne du milieu, sur la partie postérieure du pharynx en dehors.

A la surface intérieure du gosier est un autre ordre de fibres charnues, qui se croisent les unes les autres à angles aigus. Elles naissent des parties latérales de la luette & de la racine du cartilage, & descendent obliquement à leurs insertions, dans la membrane glanduleuse du pharynx.

Ce muscle sert à serrer le pharynx & à comprimer les amygdales pour en faire sortir la mucosité.

Les diverses origines des différentes parties de ce muscle, font qu’on le partage ordinairement en plusieurs muscles. Ainsi Valsalva appelle la partie qui prend son origine de la langue, le glossopharyngien ; celle qui est immédiatement au-dessous l’hyopharyngien ; une autre s’appelle cephalopharyngien ; une autre sphenopharyngien ; &c.

PTERYGO-SALPINGOIDIEN, en Anat. nom

d’une paire de muscles de la luette, qui font partie du spheno-salpingo-staphylin. Winslow. Voyez Spheno-salpingo staphylin.

PTERYGOSTAPHYLIN, en Anat. c’est le muscle interne de la luette, que Valsalva appelle novus tubæ musculus, par la raison qu’il étoit inconnu aux anciens anatomistes.

Ce mot est formé de πτέρυξ, aîle, & σταφυλὴ, luette.

C’est le même que le spheno-salpingo-staphylin. Voyez Spheno-salpingo-staphylin.

PTISANE, s. f. (Mat. méd. des anciens) en grec πτισάνη ; ce terme signifie en général une graine pilée & dépouillée de son écorce ; mais quand les anciens l’ordonnoient, ils ne se servoient pas simplement du mot de ptisana, ils ajoutoient encore le mot de la graine dont la ptisane devoit être composée ; c’est pourquoi ils disoient ptisane de froment, ptisane d’épeautre, ptisane de lentilles, ptisane de riz ; cependant ce même mot signifie proprement & particulierement de l’orge pilé & dont on a ôté l’écorce, & c’est ce que nous appellons de l’orge mondé ; mais leur méthode de monder l’orge étoit de le piler dans un mortier ; enfin le mot ptisana étoit employé dans une signification spéciale, pour désigner une décoction d’orge, une crême, un suc de ptisane, une bouillie d’orge.

La plus commune & la meilleure maniere de faire la ptisane chez les Grecs, étoit celle-ci : ils macéroient d’abord l’orge crud dans de l’eau ; ensuite, quand il étoit bien macéré, ils le frottoient dans les mains jusqu’à ce qu’il n’y restât plus d’écorce extérieure, ou bien ils le piloient dans un mortier avec un pilon de bois, jusqu’à ce qu’il fût dépouillé de son enveloppe, alors on le regardoit comme préparé. Lorsqu’ils vouloient avoir une ptisane détersive, ils faisoient bouillir l’orge entier avec son écorce, à un très grand feu qu’ils diminuoient par gradation, jusqu’à ce que la liqueur se changeât en une crême appellée jus, suc, ou lait ; voilà quelle étoit leur ptisane la plus simple, dont ils préféroient la boisson à toute autre boisson.

Dans les fiévres aiguës, ils soutenoient les forces par ce remède alimenteux ; ils aidoient la nature qui guérit les maladies, sans donner des armes à la maladie, & ils ne donnoient pas indifféremment de la crême d’orge ou de la ptisane prise pour le grain ; mais tantôt l’une tantôt l’autre : tantôt ils mêloient l’une avec l’autre à différentes proportions, selon qu’il convenoit d’en donner plus ou moins, eu égard au tems de la fievre ou à son caractere. Ils n’accordoient la ptisane à aucun malade attaqué de la fievre, que deux jours après la crise, ou après la purgation. Ils ne donnoient point encore la crême épaissie quand la crise devoit arriver le quatrieme jour ; & quand ils croyoient qu’elle devoit arriver plus tard, & que les forces le permettoient, ils se contentoient de faire prendre de l’hydromel ou de l’apomélite, c’est-à-dire du miel ou des rayons de miel mêlés avec un peu de vinaigre & bouillis légerement dans de l’eau ; quand la maladie étoit terminée ou par la crise ou par la coction, on augmentoit la nourriture suivant les mêmes dégrés qu’on l’avoit diminuée ; après la crise on ajoutoit à la crême d’orge, un peu de ptisana prise pour le grain ; on augmentoit la dose peu-à-peu, jusqu’à ce que le malade retournât aux alimens solides, en commençant par des œufs, des petits poissons de riviere, ou les extrêmités de la volaille. Si dans le cours de la maladie il survenoit du dégoût pour la crême d’orge, on y substituoit quelque chose d’équivalent, comme de légeres panades.

On ne se servoit pas seulement d’orge pour nourrir les malades ; mais encore de différentes especes d’épeautres, ensuite d’alica préparée, de riz, de mil-