Page:Diderot - Encyclopedie 1ere edition tome 13.djvu/321

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

étoffes qui ont pris de faux plis, ou qui se sont frippées, en les dépliant pour les faire voir ; cette derniere espece de presse est la presse ordinaire dont on a donné la description au commencement de l’article. (D. J.)

Presse des Menuisiers, (Outil de Menuiserie.) la presse des Menuisiers, qui leur sert à serrer les bois qu’ils ont collés, & sur-tout les panneaux de lambris, est très-simple ; elle n’a que quatre pieces, deux vis, & deux morceaux de bois de 4 ou 5 pouces en quarré, & de deux ou trois piés de longueur, dont les trous qui sont aux deux bouts servent d’écrous aux vis.

Presse, à la monnoie ; instrument dont on se servoit dans la marque des monnoies, auquel on a substitué le balancier ; cependant il y a des hôtels de monnoie où le graveur s’en sert pour l’impression de quarrés ou matrices.

Voici la construction d’une presse. Consultez la figure. L’arbre de fer soutient pour recevoir son mouvement un demi-fleau, au bout duquel est un anneau pour recevoir des cordages ; l’arbre ensuite est séparé par des platines, au-dessus de la premiere étoit le jacquemart, ensuite la vis à retenir les quarrés, le ressort à détacher les especes, le tout appuyé sur un fort billot avec l’escale & la fosse. Voyez Jacquemart, Escale, Fosse

Presse a moule, à la monnoie ; est un quadre de bois entre lequel on met les deux moitiés du moule, que l’on serre ensuite avec des coins pour empêcher qu’elles ne se désunissent.

Presse a sardines, terme de Pêche ; machine qui consiste en un long levier, avec lequel on comprime les sardines dans les barils. Voyez Sardine. On donne aussi ce nom à l’attelier dans lequel on fait cette opération.

Presse, (Relieure.) les Relieurs usent de quatre presses ; savoir, la grande presse, la presse à endosser, la presse à rogner, la presse à tranchefiler : outre ces quatre presses, les doreurs ont encore la presse à dorer sur tranche, & celle à tirer les armes.

La grande presse sert à mettre les livres en presse, soit lorsqu’ils sont en train d’être reliés, soit lorsqu’ils sont reliés. Elle est composée de deux jumelles de 6 piés de haut sur 6 pouces & demi d’épaisseur ; d’un sommier de 14 pouces en quarré, attaché aux trois quarts de la hauteur aux deux jumelles avec deux boulons de fer, qui passent au-travers du bout du sommier & de la jumelle. Le sommier est percé dans le milieu d’un trou vissé où passe une vis renversée, de trois piés & demi de hauteur compris la tête ; la tête de la vis est percée de part en part de deux trous quarrés, où l’on passe un barreau de fer pour serrer ou desserrer la presse. La tête de la vis entre dans un plateau d’un pié en quarré, sur deux pouces & demi d’épaisseur. Ce plateau tient à une piece de bois, qu’on appelle un mouton, qui a 26 pouces de long sur 14 de large : à ce mouton il y a de chaque côté un tenon qui entre dans les rainures des jumelles. Le dessous de la presse est une plate-forme de 34 pouces de long sur 16 pouces de largeur, pour porter ce que l’on veut mettre dans la presse, & soutenir l’effort de la vis qui fait descendre le mouton dessus. Cette plate-forme est fermement attachée à chaque jumelle avec deux boulons de fer, comme le sommier. Les jumelles sont tenues sur le plancher par deux patins où elles s’emboîtent. Le tout est fortement arrêté contre un mur. Voyez les Pl. de la Relieure.

La presse à endosser est composée de deux pieces, l’une de devant, & l’autre de derriere ; l’une & l’autre de 3 piés & demi de long, 7 pouces de large, sur 5 pouces d’épaisseur ; de deux vis de 3 piés de long qui les traversent par les deux extrémités. Chacune des vis a une tête de 6 pouces, percée de deux trous

de part-en-part, de deux grosses clés de 2 piés & demi de long, sur un pouce en quarré. Ces clés sont attachées à la piece de devant solidement, & traversent entierement celle de derriere, de deux petites clés de l’épaisseur de la piece de devant, qui entrent dans la rainure du collet de la vis. En tournant les deux vis, on fait rapprocher & serrer très-fortement les pieces de devant & celle de derriere l’une contre l’autre. Voyez les Pl. Voyez Endosser.

Presse à rogner. Elle est toute semblable à celle à endosser, excepté que sur la piece de derriere il y a une tringle à queue d’aronde, où entre la rainure de la piece de derriere du fust, voyez Fust ; & à la piece de devant une autre tringle en-dedans plus épaisse en-haut qu’en-bas, afin que les livres qu’on met dans la presse soient plus serrés & mieux en état d’être bien rognés. Voyez les Pl. voyez aussi l’article Rogner.

La presse à tranchefiler sert à tenir les livres qu’on tranchefile par un bout, pour que l’ouvriere qui travaille soit plus assurée. Elle est composée des mêmes pieces que celle à dorer, mais plus petite, n’ayant que 18 pouces de long. Voyez les Pl. & l’article Tranchefiler.

La presse à dorer sur tranche doit avoir deux pieces l’une de devant, l’autre de derriere, ayant l’une & l’autre trois piés de long, sur quatre pouces en quarré ; ces pieces sont percées comme celles de la presse à endosser, & l’usage en est tout semblable. Voyez les Pl. & l’article Dorer.

La presse à tirer les armes ; elle est assez ordinairement grande & assez semblable à la grande presse, mais moins haute & moins forte. Il y a cela de différence, que la vis doit être à trois rangs, & qu’à la moitié des jumelles il y a un billot, tenu par deux boulons de fer. Voyez les Pl. & l’article Armes. Au-dessous du billot on place ordinairement une petite armoire pour y serrer les armes qu’on y met en dépot.

Presse a coins, en terme de Cornetier, se dit d’une presse dans laquelle on applatit les galins par le moyen de deux coins qu’on place à chaque bout entre deux plaques de fer, & qu’on enfonce entr’elles à grands coups de maillet. Cette presse passe pour la meilleure, parce qu’on y comprime les galins plus exactement, & que les coins occupent presque toute l’étendue de la plaque, ce qui l’empêche de céder en aucune maniere à la force de la pression. Voyez les Pl.

Presse a vis des Cornetiers, est une espece d’auge placée à rez-de-chaussée, à une des extrémités de laquelle est une vis à clé qui s’engraine dans un écrou qui traverse cette extrémité de la presse. Cette vis atteint les plaques entre lesquelles sont les galins, & les resserrent les unes près des autres, à proportion qu’on la tourne plus ou moins. Voyez les Pl.

PRESSEANCE, rang, ou place d’honneur dûe à des personnes qualifiées, soit pour la séance, soit pour la marche. Voyez Rang.

La presséance est ou de droit ou d’honneur, & de simple politesse.

Celle-ci est celle qui est dûe à l’âge, au mérite, &c. c’est la civilité qui la regle, & non pas la loi.

Celle de droit est celle qui est dûe à certaines personnes à la rigueur, & qui peuvent, si on la leur refuse, intenter action en justice pour se la faire céder.

Dans l’assemblée des états du royaume, les députés ecclésiastiques formoient le premier ordre ; les nobles le second, & le tiers-état ou les bourgeois notables, le troisieme. Le rang est observé de même dans les provinces qui se sont conservées dans le droit d’assembler des états.

A la cour de France, immédiatement après le roi, sont les princes du sang ; après eux marchent les ducs & pairs, & ainsi des autres seigneurs, à raison de leur dignité.