Page:Diderot - Encyclopedie 1ere edition tome 13.djvu/177

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

rent d’eux cet usage, & celui de se les jetter à la tête dans la chaleur de la débauche. On avertissoit le domestique de présenter le pot-de-chambre, en faisant claquer le doigt du milieu avec le pouce. Il y en avoit de corne, de terre, d’étain, d’or, d’argent. La matula étoit le pot-de-chambre des hommes, le scaphium le pot-de-chambre des femmes : celui-ci étoit appellé scaphium de sa forme oblongue & en gondole, d’où l’on voit que les pots-de-chambre à la bourdaloue sont très-anciens.

Pot-a-cire, (Blanchisserie.) les blanchisseurs de cire nomment ainsi une petite marmite de cuivre sans piés, avec une anse & une goulotte, dont ils se servent pour distribuer la cire liquide dans les éculons, avec lesquels ils remplissent les moules où se font les pains de cire blanche. (D. J.)

Pot-a-paitrir, (terme de Boulangers.) les Boulangers nomment ainsi un grand vase de cuivre avec une anse, mais sans col, dont l’ouverture est presque aussi large que le fond. Ils s’en servent, lorsqu’ils paîtrissent, à puiser l’eau chaude sans la chaudiere, soit pour rafraîchir le levain, soit pour le faire, soit pour paîtrir à forfait.

Pot-a-suif, (Chandelier.) on appelle ainsi dans la fabrique des chandelles moulées, un pot de fer blanc avec son anse & son goulot, dont les Chandeliers se servent pour remplir les moules d’étain qu’ils ont préparées & dressées sur la table à moules ; ce pot contient environ pinte de Paris.

Pot-a-colle & a couleur, ustensiles de Cartiers, ce sont des pots de terre dans lesquels ils mettent leur colle pour coller les feuilles & les couleurs pour colorer leurs cartes.

Pot, terme de Foulon, on nomme chez les Foulons les pots du moulin, certains vaisseaux de bois en forme d’auge, dans lesquels on foule les étoffes de laine ; on les appelle autrement piles. (D. J.)

Pot-a-colle, outil de Fourbisseur, c’est un pot de grès dans lequel les Fourbisseurs mettent de la colle de poisson dont ils se servent pour assujettir les bouts & viroles sur les fourreaux.

Pot, (Manuf. de glaces.) Dans les manufactures de glaces, il y a de deux sortes de pots, les uns qu’on appelle simplement pots, & les autres qu’on nomme cuvettes. Les premiers servent à fondre les matieres, & les autres à les porter jusqu’à la table à couler.

Pot-a-colle, outil de Gainiers, c’est une petite casserolle à queue, de cuivre rouge, montée sur trois piés de fer, qui sert aux gainiers pour mettre la colle forte d’Angleterre qu’ils employent, & pour la faire chauffer.

Pots, (Jardinage.) les pots & les vases dont on se sert dans les jardins y apportent une très-grande utilité, placés avec goût ils servent infiniment à leur décoration.

Leur structure est ordinairement de terre cuite & de couleur rougeâtre ; cependant il y en a de faïence & de fer fondu que l’on fait bronzer & dorer.

Leur utilité est d’y élever séparément plusieurs plantes délicates, de ne les exposer au soleil qu’autant de tems qu’elles en ont besoin, & de les transporter dans les tems de gelée & d’orages, en un mot, les abriter ; outre l’avantage d’avoir celui de toutes les expositions, & de pouvoir ralentir, en les retirant du soleil, l’agitation violente des sucs nourriciers pendant le jour, qui ne peut être remplacée par la succion qui se fait la nuit.

Les pots ont encore l’avantage, étant enfoncés en pleine terre, de servir à élever toutes sortes de fleurs, & par la facilité de les lever & de les transporter, de regarnir les vuides d’une plate-bande.

Leur défaut est, qu’étant pénétrés de tous côtés des rayons du soleil, les plantes en sont plus altérées, & demandent à être plus souvent arrosées ; l’air, ou-

tre cela, leur fait trop sentir ses variations, elles

craignent l’inondation de l’arrosoir, outre qu’une plante qui est dans un pot, est privée des exhalaisons que le soleil attire de la terre & des vapeurs que les feux souterrains font monter pendant l’hiver ; ses racines étant plus en liberté, s’étendent davantage, & profitent des esprits nitreux & sulphureux qu’elles trouvent en leur chemin.

Avant de rien planter dans les pots, on met au fond un lit de platras : ce qui sert à faire écouler les eaux superflues, & à empêcher les racines de s’attacher au fond des pots.

Pot-a-brai, (Marine.) c’est un pot de fer, dans lequel on fait fondre le brai.

Pot-à-feu. Le pot-à-feu est une espece de pompe longue & creuse en-dedans. Il y en a qui pour faire des pots-à-feu, prennent une des plus grosses grenades chargées : ils la mettent dans un pot de terre rempli de poudre, & couvert d’une peau : au-dessus de cette peau sont des bouts de meche allumés & attachés en croix. On jette ce pot par le moyen d’une corde que l’on attache à son anse, & en se brisant, il ne manque point de prendre feu, de même que la grenade qui est enfermée en-dedans.

Pot de pompe, c’est la même chose que chopinette, mais pot se dit sur mer, & chopinette sur terre. Voyez Chopinette.

Pot, (Papeterie.) nom que l’on donne à une des petites sortes de papier, qui se fabrique dans plusieurs papeteries de France ; il sert aux faiseurs de cartes à jouer, pour mettre du côté de la figure. (D. J.)

Pot-pourri, en terme de Parfumeur, est une eau composée de plusieurs herbes odoriférantes & de plusieurs autres ingrédiens, dont on a exprimé l’odeur dans une quantité si parfaitement égale, qu’aucune ne l’emporte sur l’autre.

Pot, en terme de Parfumeur, est un vase à patte & à ventre, avec un petit collet qui se termine en s’ouvrant un peu pour recevoir la tête de la forme. Il faut que ces pots soient plombés, sans quoi le syrop passeroit à travers : la terre n’en est pas si fine que celle des formes, dont la grandeur fixe celle du pot ; chaque forme a le sien. Voyez Forme. Voyez Pl. du Parfumeur.

Pot, (Verrerie.) on appelle dans les verreries communes pots à cueillir, deux des six pots du fourneau à verre ; c’est dans ces deux pots seulement où l’on cueille, c’est-à-dire où l’on prend avec la felle, le verre liquide pour le souffler. (D. J.)

Pot, terme de Vernisseur. Les Vernisseurs se servent de petits pots, godets de terre & de faïence pour mettre leurs différentes couleurs : ils en ont de grands & de petits.

Pot, le, au Jeu de boule, se dit d’un trou fait tout près du but par les piés des joueurs. Quand une boule est dans le pot, elle est difficile à débuter, il n’y a guere que celles qui venant en mourant au but, passent devant elle, ou se placent à ses côtés, qui puissent la gagner.

Pots, pierre à, (Hist. nat.) en latin lapis ollaris, pierre ainsi nommée parce qu’on en forme des pots & des ustensiles de ménage. Voyez Ollaire (pierre.)

POTABLE, adj. qui peut se boire, ou qu’on a mis sous une forme liquide & qu’on peut prendre en boisson ; ce vin est potable ; de l’or potable.

POTAGE, s. m. terme de Cuisine, il se dit pour signifier le premier mets qu’on sert en France à diner ; c’est du bouillon & du pain mitonnés ensemble, si ce n’est que quelquefois on borde le plat d’un cordon d’herbes cuites dans le bouillon, au milieu duquel on met un chapon bouilli, ou autre piece de cette nature.

POTAGER, s. m. (Jardinage.) son origine est aussi ancienne que le monde, puisqu’il est certain qu’aussi-tôt qu’il y a eu des hommes, il y a eu aussi