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étoit remontée comme d’elle-même un peu au-dessus du niveau naturel, & qu’elle paroissoit en même tems plus courte que celle de l’autre côté, il examina les deux hanches, & il observa qu’elles étoient alors dans leur position naturelle, à la même hauteur, & qu’en remettant les jambes & les piés dans une certitude égale, la position des hanches devenoit aussi-tôt oblique.

Il résulte de là, que l’os de la cuisse avoit perdu sa longueur naturelle, par la soudure irréguliere de la fracture, & que faute d’attention sur l’attitude des hanches, on étoit trompé par la maniere ordinaire de s’en rapporter à l’égalité seule des genoux, des malléoles, des talons & des orteils ; ce qui arrive d’autant plus facilement, qu’à mesure qu’on tire la jambe du côté de la fracture pour la comparer avec l’autre jambe, le malade, crainte de douleur, fait obéir lui-même sa jambe au manuel de l’opérateur ; mais le fait naturellement, sans réflexion, & par conséquent, sans avertir que pour le faire, il fait aussi en même tems descendre la hanche de côté. (D. J.)

POST-VORTE, s. f. (Myth.) déesse qui prévoyoit l’avenir. C’étoit une des carmentes ; elle présidoit aux accouchemens où l’enfant ne venoit pas naturellement.

POT, s. m. (Poterie.) vase ou vaisseau, qui est un des plus communs ustensiles du ménage. Il signifie plus précisément le vase où l’on boit, & où l’on conserve les boissons dont on use journellement.

On fait des pots de bien de manieres, de bien de formes, & pour bien d’usages. L’argent, l’étain, le cuivre, le fer, la porcelaine, la faience, la terre glaise ou terre à potier, & le grès, en sont les matieres les plus ordinaires. La forme dépend du goût de l’ouvrier, de celui qui commande l’ouvrage, & des usages auxquels on le destine. Pour ces usages, ils sont en trop grand nombre pour entrer dans tout le détail ; les plus communs néanmoins sont des pots à boire, des pots au lait, des pots à biere, des pots à confitures, des pots à fleurs, &c.

Ces derniers, lorsqu’ils sont ornés de moulures & de sculptures, s’appellent des vases. Le mot & la fabrique des pots ont donné le nom à deux communautés de la ville & fauxbourgs de Paris ; ce sont celles des maîtres Potiers d’étain & des maîtres Potiers de terre. Voyez ces deux articles.

Pot, (Mesure de liquides.) espece de vaisseau, ou mesure des liqueurs que l’on appelle aussi quarte ou quarteau. Le pot en plusieurs endroits est de deux pintes, mesure de Paris, chaque pinte composée de deux chopines, la chopine de deux demi-septiers, & le demi-septier de deux poissons, le poisson estimé être de six pouces cubiques. En d’autres endroits, le pot ne tient que pinte ; & à Saint-Denis en France, où la pinte est à-peu-près le double de celle de Paris, elle est nommée par quelques-uns pot. (D. J.)

Pot. Vendre du vin à pot, c’est le vendre en détail, mais sans pouvoir donner à manger à ceux à qui on le débite ; ce qui n’est permis qu’aux Cabaretiers, Taverniers, &c.

L’ordonnance des aydes de 1680 regle les droits dûs pour le vin vendu à pot : ces droits sont différens suivant les lieux. Voyez Vin.

Les bourgeois de Paris ont droit de vendre à pot le vin de leur cru, mais à la charge de n’y mêler aucun vin d’achat, à peine d’être déchus de leur privilege. Dictionnaire de Commerce.

Pot a feu dans l’Artillerie, est un pot de terre avec ses anses, dans lequel on renferme une grenade avec de la poudre fine, & qu’on jette à la main dans les défenses des breches.

Pot en tête, est une armure de fer à l’épreuve du fusil, dont les sapeurs se couvrent la tête.

Pot a feu. Les Artificiers donnent le nom de pot à feu à un gros cartouche rempli de plusieurs fusées, qui prennent feu toutes ensemble, & sortent ordinairement du cartouche ou pot à feu sans l’offenser. Ce pot à feu est percé par le milieu, où passe par ce trou de l’étoupille qui, étant allumée, porte le feu à la poudre pulvérisée qu’on a soin de mettre au fond du pot à feu, aussi-bien qu’à toutes les autres fusées qui sont dedans.

Lorsqu’il y a plusieurs pots à feu, on les couvre d’un papier simple, pour empêcher qu’ils ne jouent tous à-la-fois. On se contente de les couvrir d’une simple feuille de papier, afin que les fusées, en prenant feu, puissent sortir sans trouver de résistance. On fait aussi une autre espece de pot à feu, dont voici la construction.

Il faut prendre un morceau de bois tourné long d’un pié, & du diametre de trois pouces, rouler dessus du carton à l’ordinaire deux ou trois tours & le bien coller ; vous ôterez ce morceau de bois ; vous mettrez à sa place par un des bouts de ce cartouche un autre morceau de bois, qui s’appelle le pié du pot à feu, & qui est de même calibre ; vous l’y ferez entrer seulement d’un pouce, & vous l’y attacherez avec trois ou quatre petites broquettes pour le faire tenir.

Vous prendrez une lance à feu pleine, voyez Lance a feu, mais qui n’aura point de pié ; vous la mettrez au milieu du cartouche, & vous observerez qu’elle en sorte de trois ou quatre pouces ; vous la retirerez ; vous prendrez le morceau de bois ou moule sur lequel on a roulé le cartouche ; sur l’un des bouts de ce moule vous ajusterez une feuille de papier coupée en deux, & que vous passerez en croix pour en former comme une espece de calotte, au fond de laquelle vous mettrez une once de poudre, & deux onces de composition telle qu’elle vous restera de votre artifice. On place au milieu de ces trois onces de poudre la lance à feu dont nous venons de parler ; on ramasse autour du pié de cette lance toute cette matiere également, & on la serre avec les bouts du papier qu’on lie tout-autour de la lance avec de la ficelle ; & cela s’appelle le bouton avec sa lance.

On place cette lance & ce bouton dans le fond du pot, ensorte que la lance soit bien droite & bien au milieu, & l’on fait entrer tout-autour des serpenteaux que l’on fourre dans le poulvrin ; on les arrange proprement, & pour achever de les arrêter ensorte qu’ils ne branlent point, on prend du méchant papier que l’on range doucement tout-autour, on en prend ensuite un autre au milieu duquel on fait un trou pour passer la lance, & l’on en fait une coëffure sur le pot en la collant tout-autour.

Pot a feu. Les Artificiers appellent ainsi une espece de petit mortier de carton, qui jette des garnitures comme les pots des fusées volantes, mais un peu plus grosses, parce qu’ils sont plus gros que ceux des fusées ordinaires ; on en fait même d’assez gros pour pouvoir jetter des grenades d’artifice & des petits balons.

On fait de ces pots à feu de différentes grandeurs. La plus ordinaire est de 3, 4 à 5 pouces de diametre, & de 12 à 18 pouces de longueur. Comme ils doivent être fixes & fermes sur leurs piés, on les y attache le mieux qu’on peut, quoique par différens moyens.

Les uns leur font faire un pié de bois cylindrique du diametre du vuide intérieur du pot, dans lequel l’ayant introduit de la longueur d’un ou deux pouces, ils clouent le cartouche tout-autour sur ce pié avec des clous de broquette plantés près-à-près.

Les autres l’attachent à leur pié sans clous par un étranglement du bout du cartouche, qu’on fait entrer