est voisine du plaisir ! Quant aux autres symptomes, ils sont une suite naturelle de l’évacuation d’une humeur précieuse qui prive les parties de leur nourriture & de leur force ; mais de tous les excès vénériens la manustupration est celui qui produit & plutôt & plus constamment ces effets : voyez cet article. Les personnes livrées à cette infâme passion, & sacrifiant sans mesure à cette fausse Vénus, en sont plus cruellement tourmentées ; par où l’on voit que la nature ne manque pas de supplices pour faire expier les crimes commis contre ses lois, & qu’elle peut en proportionner la violence à la gravité du mal.
Il n’est pas besoin, je pense, de nous arrêter ici à retoucher les signes qui peuvent faire connoître cette maladie, il n’est pas possible de s’y méprendre ; ni à retracer le tableau effrayant des maladies qu’elle peut entraîner à sa suite, on peut facilement en juger par ce que nous avons dit plus haut : nous nous bornerons à observer que ce qui ajoute encore au danger attaché aux pollutions nocturnes, c’est la difficulté de trouver des remedes convenables. Comme la maladie s’est formée peu-à-peu, elle a eu le tems de pousser des profondes racines avant qu’on ait pensé à les arracher ; elle attaque d’ailleurs la machine par le côté le plus foible & par où les ravages sont les plus funestes, c’est en empêchant la nutrition. Il est aisé d’appercevoir combien ce défaut est difficile à réparer ; ainsi, quoiqu’on puisse guérir cette maladie, le tempérament en est affoibli pour toujours.
Les remedes qu’une expérience la moins malheureuse a consacrés, sont 1°. les secours moraux qui doivent tendre à éloigner de l’esprit des malades toute idée lascive, en écartant les livres deshonnêtes, les objets voluptueux, les amis libertins, & y substituant des lectures agréables & décentes, car il faut amuser le malade, l’ennui ne pourroit qu’augmenter son mal : voilà pourquoi les livres de morale & de piété, quoique dans le fond meilleurs, seroient moins convenables, d’autant mieux que le changement étant trop rapide ne seroit pas naturel ; on pourroit aussi remplir le tems par des parties de jeu, par des concerts ; dans l’état ou sont nos spectacles, ils ne me paroissent pas propres à détourner l’esprit des idées voluptueuses. 2°. Les secours diététiques qui doivent être propres à nourrir légérement en rafraîchissant, en tempérant le feu & l’agitation des humeurs ; en conséquence on peut nourrir ces malades avec la viande des jeunes animaux, & s’en servir pour faire leurs bouillons & potages dans lesquels il faut faire entrer le riz, l’orge, ou les herbes rafraîchissantes, la laitue, la chicorée, le pourpier, &c. On doit éviter avec beaucoup de circonspection tous les mets salés, épices, les liqueurs fortes, aromatiques, & le vin même, à-moins que l’estomac affoibli ne l’exige : sine Baccho & Cerere friget Venus, dit le proverbe. Au nombre des secours diététiques est encore l’attention qui n’est pas indifférente qu’il faut avoir au lit du malade ; il doit être aussi dur que le malade pourra le soutenir, & fort large, afin qu’il puisse changer souvent de place & chercher les endroits frais ; du reste il aura soin de se tenir couché sur le côté, ou sur le ventre, quand il sera prêt à s’endormir. 3°. Les remedes que la Pharmacie fournit, sont les rafraîchissans employés de différentes façons : parmi les remedes intérieurs, le nymphæa passe pour le plus propre à calmer les irritations vénériennes ; on pourra s’en servir en tisane, en julep, en syrop, faire prendre tous les soirs en se couchant des émulsions composées avec la décoction ou le syrop de cette fleur aquatique ; on pourra y joindre les semences d’agnus castus, & toutes les autres plantes rafraîchissantes : il faudra prendre garde cependant qu’elles ne dérangent pas l’estomac ; & pour parer à cet inconvénient, comme pour donner du ton aux parties
génitales, on peut conseiller l’usage de quelque léger tonique, comme du mars ou du quinquina. A l’extérieur, les remedes généraux sont les bains sur-tout un peu froids : on peut enfin tenter la vertu des applications extérieures qui passent pour modérer le feu vénérien, telles sont les ceintures avec l’herbe de nymphæa, les fomentations sur les reins avec des linges ou des éponges imbibées d’oxicrat, d’extrait de Saturne, de décoction de nymphæa, de balaustes, d’hypocistis, &c. telle est aussi, à ce que l’on prétend, l’application d’une plaque de plomb sur la région des lombes. Lorsque la maladie commencera à s’appaiser, il faudra graduellement diminuer les rafraîchissans, & insister sur les toniques amers ou martiaux. (m)
Pollution, (Jurisprud.) signifie souillure : la pollution d’une église arrive, lorsqu’on y a commis quelque profanation, comme quand il y a eu effusion de sang en abondance.
En cas de pollution des églises, les évêques avoient coutume autrefois de les consacrer de nouveau ; mais présentement la simple réconciliation suffit. Voyez Réconciliation & les Mém. du Clergé, tom. VI. (A)
POLLUX, en terme d’Astronomie ; c’est la partie postérieure de la constellation des gémeaux ou gemini. Voyez Gémeaux.
Pollux est aussi une étoile fixe de la seconde grandeur dans la même constellation ; elle est placée dans la tête du gémeau postérieur, pollux. Chambers. (O)
Pollux, (Mythol.) nom propre d’un demi-dieu, selon la Mythologie ; Pollux étoit cense fils de Jupiter & de Léda, au lieu que son frere Castor n’étoit fils que de Tyndare ; c’est pourquoi celui-ci étoit mortel, tandis que le fils de Jupiter devoit jouir de l’immortalité ; mais l’amitié qui regnoit entre les deux freres, sut mettre de l’égalité dans deux conditions si dissemblables ; Pollux demanda à Jupiter que son frere participât à sa divinité, & obtint que tour-à-tour l’un seroit parmi les dieux, tandis que l’autre seroit parmi les morts ; ainsi les deux freres ne se trouvoient jamais de compagnie dans l’assemblée de l’olympe. La constellation des gémeaux qui sont Castor & Pollux, a pu donner naissance à cette fable, parce que quand l’un des gémeaux entre dans les rayons du soleil, l’autre en sort & paroît. L’histoire dit que Pollux étoit un excellent athlete ; il vainquit au combat du ceste Amycus, fils de Neptune.
Quoique les deux freres allassent presque toujours ensemble dans les honneurs & dans le culte qu’on leur rendit après leur mort, cependant on trouve que Pollux avoit un temple à lui seul, près de la ville de Téraphné en Laconie, outre une fontaine du même endroit qui lui étoit spécialement consacrée, & qu’on appelloit Polydocée, ou la fontaine de Pollux. (D. J.)
POLNA, (Géog. mod.) petite ville de Bohème, sur les confins de la Moravie, près de la source de la Sazava. Long. 32. 22. latit. 50. 10.
POLOCZKI ou POLOCZK, (Géog. mod.) ville du grand duché de Lithuanie, capitale du palatinat de même nom, au confluent de la Dwine & de la Polotta, à 30 lieues au levant de Braslaw, à 20 sud-ouest de Witepsk, à 50 milles au nord oriental de Vilna, avec deux châteaux. Les Moscovites s’en emparerent en 1563. Les Polonois la reprirent en 1579. Long. 47. 28. lat. 35. 32.
POLOCZKO, (Géog. mod.) palatinat du grand duché de Lithuanie, dans sa partie septentrionale, borné au nord, par la Moscovie ; au midi, par la Dwina ; au lévant, par le palatinat de Witepsk ; & au couchant, par la Livonie. Il avoit autrefois le titre de duché, & avoit des princes particuliers ; c’est un pays rempli de bois. Poloczki est la capitale.
POLOGNE, (Géog. mod.) grand royaume d’Eu-