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qui ne sert que de coulis pour ficher les joints. Dict. d’Architect. (D. J.)

Platres, s. m. pl. (Maçonn.) on nomme ainsi généralement tous les menus ouvrages de plâtre d’un bâtiment, comme les lambris, corniches, manteaux de cheminée, &c. On marchande ces ouvrages, séparément des autres, à des compagnons maçons.

Plâtres de couverture, ce sont des plâtres qui servent à arrêter les tuiles, & à les racccorder avec les murs & les lucarnes, comme sont les tuilées, solins, arestiers, crossetes, cacilliers, devantures, paremens, filets, &c. Daviler. (D. J.)

PLATRER, v. act. (Gram.) enduire de plâtre.

PLATRIER, s. m. (Art méchan.) ce sont les ouvriers qui travaillent le plâtre à cuire.

Après que les Carriers ont tiré la pierre propre à faire du plâtre de la carriere, & qu’elle a été apportée auprès des fours, les Platriers la disposent ainsi qu’il va être expliqué. Un four à plâtre est un parallelipipede vuide, formé de trois murs de neuf à dix piés de haut ; les deux plus grands ont environ vingt piés de largeur, le troisieme est un quarré ; on voit dans nos Planches le plan de trois fours, & les trois mêmes fours en perspective ; par-dessus les fours on met ordinairement un comble en patte d’oie pour empêcher la pluie de tomber sur ce plâtre. Le premier four qui est presque vuide fait voir comment le plâtrier dispose les pierres en forme de pont de plusieurs arches, chacune assez grande pour qu’un homme ordinaire puisse y marcher en s’appuyant sur les genoux & sur les mains ; le vuide de chacune de ces arches forme un berceau qui s’étend jusqu’au fond du four. Le troisieme est entierement rempli ; la partie antérieure paroit comme un mur ; tout l’intérieur est rempli de petits libages, comme on le peut voir dans la figure : après que le four est rempli, on met du bois sous les arcades ou berceaux, & on y met le feu, que l’on entretient jusqu’à ce que le plâtre soit calciné ; on le laisse ensuite refroidir pendant plusieurs jours : les Plâtriers reviennent ensuite pour le battre, c’est-à-dire le réduire en poudre ; ils se servent pour cela du pic & du testu (voyez les fig.), alors le plâtre est entierement achevé & en état d’être vendu. Ils le mettent dans des sacs représentés dans les figures, qui doivent contenir deux boisseaux. On voit aussi, même Pl. un sac rempli de plâtre, & lié avec son cordon, un sac vuide & la pelle qui sert à mettre le plâtre dans les sacs, à le remuer lorsqu’on le bat, & à plusieurs autres usages.

PLATRIERE, s. f. (Maçonn.) nom commun & à la carriere d’où l’on tire la pierre de plâtre, & au lieu où on la cuit dans les fours : les meilleures plâtrieres sont celles de Montmartre près Paris. (D. J.)

PLATROUOIR, s. m. terme de Maçon, outil de maÇon pour pousser la brique ou la pierre avec le plâtre dans les trous, quand ils font quelqu’ouvrage. (D. J.)

PLATUSE ou PLATTUSE. Voyez Plie.

PLATYSMA-MYODES, en Anatomie. Voyez Peaussiers.

PLAVEN, (Géog. mod.) ville d’Allemagne, au cercle de la basse Saxe, dans le duché de Meckelbourg, sur les confins de la marche de Brandebourg, sur le bord septentrional de l’Elde, à neuf milles de Swerin, près d’un lac qui en prend le nom de Plavencée. Long. 30. 18. lat. 53. 39. (D. J.)

Plaven, (Géog. mod.) ville d’Allemagne, dans l’électorat de Saxe, au Voigtland, sur l’Estert, à un mille d’Olsnitz, & à 26 au sud-est de Dresde. C’est une des plus considérables de celles qui appartiennent à l’électeur dans le Voigtland. Long. 29. 55. lat. 50. 28.

Je connois deux théologiens nés à Plaven, en Voig-

tland : le premier est Pezelius (Christophe), mort à

Bremen en 1604, à 65 ans. Il a publié un commentaire latin sur la genèse, & des ouvrages polémiques, qui sont tombés dans l’oubli.

L’autre théologien dont je veux parler est Frantzius (Wolfgang). Il mourut professeur en théologie à Wittemberg en 1628, âgé de 64 ans. Il publia grand nombre d’écrits concernant des controverses théologiques, mais il fit un livre plus recherché, c’est son Historia sacra animalium, imprimée plusieurs fois en Allemagne. (D. J.)

PLAUSIBLE, adj. PLAUSIBILITÉ, s. f. (Gram.) terme relatif à l’acquiescement, au consentement, à la croyance que nous donnons à quelque chose. Ce fait est plausible. Cette doctrine est plausible. Il y a quelque plausibilité dans cette accusation.

PLAYE, s. f. Voyez Plaie.

PLÉBÉIEN, adj. & subst. (Hist. rom.) on nommoit plébéiens tous ceux qui ne descendoient pas de premiers sénateurs dont Romulus forma le sénat, & de ceux qui y furent appellés par les rois qui succéderent à Romulus. Un plebéien pouvoit devenir sénateur par le choix des censeurs, lorsqu’il avoit la quantité de biens ordonnée par les lois pour être du corps du sénat ; mais il ne cessoit pas d’être plébéien, puisqu’il ne descendoit pas des anciens sénateurs. De même un patricien qui n’avoit pas assez de bien pour être sénateur pouvoit être mis par les censeurs dans l’ordre des chevaliers, & ne cessoit pas pour cela d’être patricien, puisqu’il sortoit de famille patricienne. Enfin un patricien qui n’étoit ni chevalier, ni sénateur, étoit nécessairement du peuple sans être plébéien ; de sorte qu’un citoyen pouvoit être en même tems patricien & du peuple, sénateur & plébéien. patricien & sénateur, ou tout ensemble patricien, sénateur & chevalier, ou plébéien, sénateur & chevalier, ou plébéien & du peuple, &c.

Originairement les seuls patriciens faisoient le corps de la noblesse romaine ; mais dans la suite les plébéiens qui furent admis aux grandes charges de la république devinrent nobles en même tems, & eurent le droit d’avoir les images & les portraits de leurs ancêtres. Enfin, ceux qui n’en avoient point ni de leurs ancetres, ni de leur chef, comme les nouveaux nobles qui étoient appellés novi, ceux, dis-je, qui n’avoient ni les unes, ni les autres, étoient ce que nous appellons aujourd’hui roturiers.

Comme depuis la seizieme année du bannissement de Tarquin on ne voyoit plus dans la république romaine que des disputes continuelles ; ces disputes, qui durerent plus de quarante ans, donnerent lieu à la demande que firent les plébéiens d’un corps de droit selon lequel ils pussent être gouvernés, & être à l’abri des vexations des patriciens.

Il paroît par ce que disent Tite-Live & Denis d’Halicarnasse que les plébéiens se plaignoient de deux choses ; savoir, de ce qu’on violoit leurs privileges dans toutes les occasions, & de ce que dans le gouvernement les patriciens suivoient plutôt leur volonté que les loix. Ces plaintes donnerent occasion à de grands troubles, & à la création des tribuns dont l’autorité s’éleva sur celle des patriciens, & les força d’accorder aux plébéiens les loix qu’ils demandoient. Je suis entré dans les principes de ces révolutions au mot Patricien. (D. J.)

Plébéiens jeux, (Antiq. rom.) c’étoient des jeux que le peuple romain célebroit en mémoire de la paix qu’il fit avec les sénateurs après qu’il fut rentré dans la ville d’où il étoit sorti, pour se retirer sur le mont Aventin. D’autres disent, que ce fut après sa premiere reconciliation au retour du mont Sacré, l’an 261 de la fondation de Rome, & 493 avant Jesus-Christ. Quelques-uns veulent que ces jeux aient été institués pour témoigner une réjouissance publique