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la même chose par jonction passée ; mais leur bec est différent, il est très-légérement arrondi en dehors, plat en dedans, & va toujours en augmentant peu à peu, pour se terminer par une extrémité fort mousse.

On pratique à l’extremité du bec deux petites fenêtres : ces ouvertures ont quatre lignes de hauteur sur deux lignes & demie de diametre ; enfin le bec a un pouce neuf lignes de long sur près de quatre lignes de large, & la pincette n’a en tout qu’un demi-pié de longueur. Voyez Polype.

Il y a des pincettes courbes & beaucoup plus longues pour tirer les polypes du nez par la bouche.

M. Levret a imaginé des pincettes pour la ligature des polypes : elles ont à leur bec des petites poulies dans l’épaisseur de l’extrémité du bec. Voyez Polype utérin.

Pincettes anatomiques, instrument composé de deux petites lames soudées & unies par un bout, qui s’écartent l’une & l’autre par leur propre ressort, & qui se joignent à leur extrémité, en les serrant avec les doigts.

Cet instrument a ordinairement quatre pouces de longueur, cinq ou six lignes de large à la base de chaque branche qui va toujours en diminuant de largeur, & augmentant un tant-soit-peu d’épaisseur. Ces branches sont entourées extérieurement d’un petit biseau, & elles ont de petites inégalités transversales à leur partie intérieure & inférieure ; ce qui fait qu’elles serrent plus exactement. Voyez la fig. 9. Pl. I.

L’usage de ces pincettes est de soulever les parties délicates qu’on veut disséquer. Elles sont aussi très utiles dans les pansemens des plaies, & n’effraient point les malades, comme les pincettes à anneaux qu’ils craignent, parce qu’elles ressemblent à des ciseaux. (Y)

Pincettes à argenter & dorer, sont des especes de bruxelles d’ébeine dont les doreurs sur cuir se servent pour prendre les feuilles d’or ou d’argent, & les appliquer sur leurs ouvrages : à l’extrémité où les deux branches se joignent, est attaché un morceau de queue de renard, dont l’usage est d’appliquer les feuilles sur l’assiette dont la peau est peinte. Voyez les fig. Pl. du Doreur sur cuir.

PINCHINA, s. m. (Draperie.) sorte d’etoffe de laine non croisée, qui est une espece de gros & fort drap qu’on fabrique à Toulon ; leur largeur est d’une aune, & la longueur des pieces est de vingt-une à vingt-deux aunes, mesure de Paris. Il se fait des pinchinas tout de laine d’Espagne, & d’autres entiérement de laine du pays.

PINÇON, QUINÇON, GRINSON, FRINGILLANNE, s. m. (Hist. nat. Ornit.) fringilla, oiseau qui est un peu plus petit que le moineau, & qui pese presqu’une once. Il a le bec fort & pointu ; l’extrémité & la piece supérieure sont brunes, la piece inférieure est blanchâtre. Le mâle a la tête blanchâtre, excepté derriere les narines où les plumes sont noirâtres. Le dos a une couleur rousse mêlée de cendré ou de vert ; la poitrine est rougeâtre, & les plumes du dessous de la queue sont blanchâtres. Les couleurs de la femelle sont plus pâles, elle a cependant le croupion vert, comme le mâle ; mais la couleur du dos est moins rousse ; le bas ventre a une couleur brune mêlée d’une teinte de vert, & la poitrine est d’une couleur sale & obscure.

Il y a dix-huit grandes plumes dans chaque aîle ; elles ont toutes, excepté les trois premieres, la racine & les barbes intérieures blanches ; les bords extérieurs sont au contraire jaunâtres, ou plutôt verdâtres. On distingue aisément le mâle de la femelle, par les plumes de la base de l’aîle qui sont bleuâtres, & par une tache blanche qui se trouve sur la partie supérieure de l’aîle ; au-dessous de cette tache il y a un espace noir, & plus bas, une longue bande blan-

che qui s’étend sur la pointe des petites plumes de

l’aîle, depuis la quatrieme jusqu’à la dixieme. La partie de la bande qui passe sur la pointe, est d’un blanc jaunâtre : la queue a un peu plus de deux pouces de longueur, elle est composée de douze plumes ; l’extérieur de chaque côté a la racine & la pointe noires, seulement du côté extérieur du tuyau. L’espace intermédiaire est blanc : les plumes qui suivent n’ont de blanc qu’à la pointe, & du côté extérieur du tuyau ; les trois suivantes de chaque côté sont noires en entier ; enfin les deux du milieu ont une couleur cendrée, à l’exception des bords qui sont verdâtres. Les pinçons aiment le froid ; cependant quand il est grand, ils en sont incommodés. Willughbi, Ornitol. Voyez Oiseau.

Pinçon des Ardennes. Voyez Pinçon montain.

Pinçon de mer. Voyez Petrel.

Pinçon montain, Pinçon des Ardennes, Pinçon de montagne, fringilla montana, seu monti-fringilla, oiseau qui est à-peu-près de la grosseur du moineau : il a le bec grand, droit, fort, & de figure conique. Le mâle a les plumes de la tête & du cou jusqu’au milieu du dos, d’un beau noir luisant, comme celles de l’étourneau : le bord des barbes de chaque plume est d’un cendré roussâtre. La partie inférieure du dos & de la poitrine sont blancs ; la gorge a une couleur jaune roussâtre, & celle des plumes du derriere de l’anus est rousse : les plumes supérieures du pli de l’aîle ont une belle couleur orangée ; celles de dessous sont d’un beau jaune.

La femelle au contraire a la tête de couleur rousse ou brune mêlée de cendré : le cou est cendré sans mélange d’autre couleur ; les plumes du dos ont le milieu noir & les bords de couleur cendrée roussâtre : la gorge est moins rousse que celle du mâle, & les plumes du pli de l’aîle n’ont point d’orangé ; en général toutes les couleurs de la femelle sont plus pâles que celles du mâle. Les grandes plumes extérieures de l’aîle sont rousses, & les intérieures noires, à l’exception des bords qui sont roux. La quatrieme plume & les sept ou huit qui suivent, ont une tache blanche sur le côté extérieur du tuyau, à l’endroit où touchent les pointes des plumes du second rang. La queue est noire ; la plume extérieure de chaque côté a toujours le bord extérieur des barbes blanc, & quelquefois aussi celui des barbes intérieures : les couleurs de cet oiseau varient. Willughbi, Ornit. Voyez Oiseau.

Pinçon royal. Voyez Gros bec.

PINÇURE, s. f. terme de Drapier, petit faux pli que les draps prennent quelquefois au foulon.

PINDAIBA, s. f. (Botan. exot) c’est le nom qu’on donne dans le Brésil au genre de plante que les Botanistes appellent capsicura. Voyez Poivre de Guinée, Botan. (D. J.)

PINDARIQUE, adj. (Littérat.) en Poésie, se dit d’une ode à l’imitation de celle de Pindare. Voyez Ode.

Le style pindarique se distingue par la hardiesse & la sublimité des tours poétiques, par les transitions frappantes & inattendues, par des écarts, des digressions, en un mot cet enthousiasme & ce beau désordre, dont M. Despréaux a dit en parlant de l’ode :

Son style impétueux souvent marche au hasard,
Souvent un beau désordre est un effet de l’art.

Pindare, de qui le style pindarique a tiré son nom, étoit de Thebes ; il fleurissoit environ 478 ans avant Jesus-Christ, & fut contemporain d’Eschyle, d’Anacréon, & d’Eurypide. Quand Alexandre-le-Grand ruina la ville de Thebes, il voulut que la maison où ce poëte avoit demeuré fut conservée.

De tous les ouvrages de ce poëte, il ne nous reste qu’un livre d’odes faites à la louange des vainqueurs