Page:Diderot - Encyclopedie 1ere edition tome 12.djvu/569

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

quoi on répare pour achever. Voyez Souder, Réparer & Achever l’étain.

Pieces, terme de Relieur, morceau de marroquin qu’on colle ordinairement sur le dos du livre pour y mettre le titre. (D. J.)

Piece, (Rubanier.) s’entend de toutes les soies de chaîne contenues sur les ensouples de derriere, soit qu’il n’y en ait qu’une ou plusieurs, peu ou beaucoup considérables, d’égale ou d’inégale longueur ; lorsqu’une piece se trouve achevée la premiere, on y en substitue une autre qui pour-lors doit être composée d’autant de fils que celle-ci, puisqu’elle en doit remplacer autant que celle qui finit ; il y a plusieurs manieres d’attacher ces soies les unes au bout des autres, soit par le souder, les nœuds ou le tord. Voyez ces differens mots a leur article. Piece se dit encore de toute coupe d’ouvrage de quelqu’aunage qu’elle soit, ainsi on dit une piece de galon, de ruban, de chenille, &c.

Piece, roue de, voyez l’article Tireur d’or.

Piece ou Lardon, (Serrurerie.) petit morceau d’acier que le forgeron place dans les crevasses qui se sont quelquefois aux gros fers lorsqu’on les forge. On fait la piece d’acier, parce que l’acier se soude plus aisément que le fer.

Piece de rencontre, (Tourneur.) Les Tourneurs appellent ainsi un morceau de fer attaché au haut de la lunette d’une poupée, qui, par sa rencontre avec la piece ovale, fait baisser ou hausser l’arbre sur lequel on tourne des ouvrages de figures irrégulieres.

Piece ovale, ou les autres pieces irrégulieres de cet arbre, sont ordinairement de cuivre, afin que la rencontre en soit plus douce. (D. J.)

Pieces de tuile, (Tuilerie.) Ce sont tous les morceaux de tuile employés à différens endroits, sur les couvertures. On nomme tiercines, les morceaux d’une tuile fendue en longueur, employés aux battelemens ; & nigoteaux, ceux d’une tuile fendue en quatre pour servir aux sollins & ruillées. (D. J.)

Piece de verre, (Vitrier.) ils appellent ainsi tous les petits carreaux ou morceaux de verre de différentes figures & grandeurs, qui entrent dans les compartimens des formes & panneaux des vitres (D. J.)

Piece quarrée, terme de Vitrier, c’est un petit morceau de verre en quarré, qui est entre deux bernes dans un panneau de verre. (D. J.)

Piece, (Jeux d’échecs.) c’est ainsi qu’on nomme à ce jeu le roi, la reine, les fous, les chevaliers, & les tours. (D. J.)

PIÉDESTAL, s. m. (Archit.) c’est un corps quarré avec base & corniche, qui porte la colonne, & qui lui sert de soubassement. Il est différent suivant les ordres, comme nous allors le faire voir. Disons ici qu’on nomme aussi ce corps stylobate, du mot grec στυλοϐάτης, base de la colonne ; & que le mot piédestal vient de piédestallo, terme italien, dérivé des deux mots podos, pié au gén. & stylos, colonne.

Piédestal toscan Ce piédestal est le plus simple : il n’a qu’une plinthe & un astragale, ou un talon couronné, pour sa corniche. Le cavet de cette corniche a un cinquieme & demi du petit module, & le cavet de la base en a deux, à prendre du piédestal même. L’une & l’autre, la base & la corniche, ont les moulures du piédestal corinthien, dans la colonne trajane. Le piédestal de Palladio n’a qu’une espece de socle quarré sans base & sans corniche ; & celui qu’adoptent les François, après Scamozzi, tient un milieu entre ces deux excès.

Piédestal dorique. Ce piédestal a des moulures, un cavet, & un larmier ou mouchette dans sa corniche. Il est un peu plus haut que le piédestal toscan. Sa proportion est telle : on partage le tiers de toute la base en sept parties, dont on donne quatre au tore qui est

sur le socle, & trois à un cavet. La saillie du tore est celle de toute la base, & celle du cavet a deux cinquiemes du petit module par-delà le nud du dé. A l’égard de la corniche, elle a un cavet avec son filet au-dessus ; & ce filet soutient un larmier couronné d’un filet. Pour proportionner ces membres, on les partage en six parties, dont cinq sont pour le larmier, & la sixieme pour son filet. Un cinquieme & demi du petit module par-delà le nud du dé, forment la saillie du cavet avec son filet. On en donne trois cinquiemes au larmier, & trois & demi à son filet. Selon Vignole, Serlio & Perrault, ces membres forment le caractere du piédestal dorique. Mais Scamozzi y met un filet entre le tore & le filet du cavet, & Palladio y ajoute une doucine.

Piédestal ionique. Ce piédestal, orné de moulures presque semblables à celles du piédestal dorique, a deux diametres de haut, & deux tiers ou environ. Sa base a le quart de toute la hauteur, la corniche a le demi-quart, & les moulures de la base ont le tiers de toute la base. La proportion de ces moulures se régle en divisant le tiers de la base en huit parties, qu’on distribue ainsi : quatre à la doucine, & une à son filet ; deux au cavet & une à son filet. La saillie de ce dernier membre est du cinquieme du petit module, celle du filet de la doucine de trois ; reste la corniche, dont les parties sont un cavet avec son filet au-dessous, & un larmier couronné d’un talon avec son filet. Ces parties ou membres étant partagés en dix parties, deux sont pour le cavet, une pour le filet, quatre pour le larmier, deux pour le talon, & une pour son filet. Enfin, la saillie de ces membres de la corniche, est la même que celle de la doucine, & du cavet dont on vient de parier.

Piédestal corinthien. La quatrieme partie de la hauteur de la colonne, forme la hauteur de ce piédestal. On le divise en neuf parties, dont une est pour la cimaise, deux pour la base, & les autres pour le dé. Cette base est composée de cinq membres : savoir, un tore, une doucine avec son filet, & un talon avec son filet au-dessus. De neuf parties dont un tiers de la base est divisé, les deux autres tiers sont pour le socle, le tore en a deux & demie, la doucine trois, une demie pour son filet, le talon deux & demie, & son filet une demie. Ce premier membre a la saillie de toute la base ; la doucine a la sienne égale aux deux cinquiemes trois quarts du petit module ; & la saillie du talon avec son filet est d’un cinquieme.

Six membres composent la corniche du piédestal corinthien : un talon avec son filet, une doucine, un larmier, & un talon avec son filet. On divise toute la hauteur de ces membres en onze parties, dont une & demie est pour le talon, une demie pour le filet, trois pour la doucine, trois pour le larmier, deux pour le talon, & une pour le filet. Pour les saillies, on donne au talon avec son filet un cinquieme du petit module, deux cinquiemes & demi-tiers à la doucine, trois au larmier, & un cinquieme au talon supérieur avec son filet.

Piédestal composite. Ce piédestal est semblable, en proportion, au piédestal corinthien : mais les profils de sa base & de sa corniche en sont différens. La base est composée d’un tore, d’un petit astragale, & un filet. De dix parties de cette base, le tore en a trois, le petit astragale une, le filet de la doucine une demie, la doucine trois & demie, le gros astragale une & demie, & le filet qui fait le congé une demie. Les saillies de ces membres sont égales à-peu-près à celles de ceux du piédestal corinthien.

Un filet, avec son congé, un gros astragale, une doucine avec son filet, un larmier, & un talon avec son filet forment la corniche qui occupe la huitieme partie du piédestal. Le filet a une douzieme & demie de toute la corniche, l’astragale une demie, la dou-