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plusieurs physiciens, & entr’autres de Mrs Borelli, Perrault, Derham, & Mery.

Elle est faite d’un petit os fort court, revêtu d’un cornet d’une substance écailleuse ; sa figure est pyramidale ; elle est articulée par sa base avec l’extrémité antérieure de l’os hyoïde, & l’oiseau peut tirer sa langue hors du bec, à l’étendue de trois à quatre pouces.

Cet os, & le filet antérieur des branches qui le composent, sont renfermés dans une gaîne formée de la membrane qui tapisse le dedans du bec inférieur : l’extrémité de cette gaîne s’unit à l’embouchure du cornet écailleux de la langue. Cette gaîne s’alonge quand la langue sort du bec, & s’accourcit quand elle y rentre.

Le cornet écailleux qui revêt le petit os de la langue, est convexe en-dessus, plat en-dessous, & cave en-dedans. Il est armé de chaque côté de six pointes très-fines, transparentes, & inflexibles ; leur extrémité est un peu tournée vers le gosier.

Il y a bien de l’apparence que ce cornet armé de petites pointes, est l’instrument dont le pic verd se sert pour enlever sa proie, ce qu’il fait avec d’autant plus de facilité, que cet instrument est toujours empâte d’une matiere gluante, qui est versée dans l’extrémité du bec inférieur par deux canaux excrétoires, qui partent de deux glandes pyramidales, situées aux côtes internes de cette partie.

Pour se servir de cet instrument, la nature a donné au pic verd plusieurs muscles, dont les uns appartiennent aux branches de l’os hyoïde ; ceux-ci tirent la langue hors du bec ; d’autres appartiennent à la gaîne qui renferme le corps de l’os hyoïde avec les filets antérieurs de ses branches, ceux-là retirent la langue dans le bec ; enfin la langue a ses muscles propres qui la tirent en haut, en bas, de l’un & de l’autre côté.

La langue de cet oiseau, l’os hyoïde, & ses branches jointes ensemble, ont environ huit pouces de longueur, & de cette longueur il en sort près de quatre pouces quand elle est tirée, d’où il résulte que la langue parcourant le même chemin en rentrant qu’elle fait en sortant, les muscles qui la lient & retirent doivent avoir en longueur plus de quatre pouces, parce qu’ils ne peuvent pas s’accourcir de leur longueur entiere. Voyez les détails avec figures dans les Mém. de l’acad. des Sciences, ann. 1709. (D. J.)

Pic-verd, petit, picus varius minor, oiseau qui ressemble beaucoup à l’épeiche par sa forme & par sa couleur, & qui n’en differe presque qu’en ce qu’il est beaucoup plus petit. Il pese à peine une once ; il a environ six pouces de longueur depuis la pointe du bec jusqu’à l’extrémité de la queue, & dix pouces d’envergure. La queue a deux pouces de longueur ; elle est composée de dix plumes ; les deux du milieu sont les plus longues ; les autres diminuent successivement de longueur jusqu’à l’extérieure qui est la plus courte ; les quatre du milieu sont entierement noires & courbées en-dessous : l’oiseau se sert de ces plumes pour se soutenir en grimpant contre les arbres ; les trois extérieures de chaque côté sont moins pointues ; l’externe est noire à son origine, & blanche vers la pointe. Cette couleur blanche est interrompue par deux taches noires & transversales. Le noir de la seconde plume extérieure s’étend jusqu’à la seconde tache noire transversale seulement sur le côté intérieur du tuyau ; le blanc descend plus bas sur le côté extérieur, & il n’y a qu’une seule tache noire transversale près de la pointe. La troisieme plume est noire, à l’exception de la pointe qui a une couleur blanche. La gorge, la poitrine, & le ventre, sont d’un blanc pâle ; le dessus des narines est brun, & il se trouve une tache blanche plus haut sur le sommet de la tête ; le derriere de la tête est noir, & il

y a deux lignes larges & blanches qui s’étendent de puis les yeux jusqu’au milieu du cou ; le devant du dos & une partie des petites plumes des aîles sont noires en entier ; les autres & les grandes ont des taches blanches en demi-cercle ; le milieu du dos est blanc & a des lignes transversales noires ; les jambes sont couvertes de plumes presque jusqu’aux doigts : cet oiseau se nourrit d’insectes ; le mâle differe de la femelle, en ce qu’il a une tache rouge sur la tête au lieu d’une tache blanche. Willughby, Ornith. Voyez Oiseau.

Pic varié, voyez Epeiche.

Pic verd, petit, Petit pic varié, Cul rouge, voyez Epeiche.

Pic d’Adam, (Hist. mod. Géographie.) montagne très-élevée de l’île de Ceylan, que les Indiens nomment Hamalel, & qui est pour eux un objet de vénération, parce que, suivant quelques traditions orientales, Adam fut créé sur le sommet de cette montagne. Le dieu Buddon en montant au ciel, laissa sur le roc l’empreinte de son pié, qui est, dit-on, d’une grandeur double de celui d’un homme ordinaire. La superstition y attire tous les ans au mois de Mars des troupes innombrables de pélerins, qui vont y faire leurs dévotions.

Pic le, (Geog. mod.) autrement le Pic d’Adam, en hollandois Adams-Pic, montagne de l’île de Ceylan. M. de l’Isle dans son Atlas, donne à cette montagne 98 degrés, 25 à 30 minutes de longitude, sur 5 degrés 55 minutes de latitude nord. Elle est fort haute, fort roide, fort escarpée, & à 20 lieues de la mer ; mais les matelots la voyent encore de 10 à 15 lieues en mer. Ribero en a fait une description fort étendue, & mélée de récits fabuleux, qui ne méritent aucune créance.

Les Géographes ont donné le nom de pic à quelques montagnes fort élevées, & qui se terminent en une seule pointe. Tel est le pic d’Adam, le pic de Saint Georges, le pic de Teneriffe, &c. Ce nom vient de la ressemblance de ces montagnes à l’outil de fer nommé pic, dont on se sert pour fouir la terre, & qui n’a qu’une pointe.

Pic de Derby, (Géog. mod.) en anglois Peak of Derby-Shire, c’est-à-dire, la pointe ou le sommet du comté de Derby. C’est un endroit situé entre les montagnes dans le nord-ouest de ce comte. Il est remarquable 1°. par ses carrieres ; 2°. par son plomb ; 3°. par ses trois cavernes. On les connoît en Angleterre sous les noms de Devils-Arse, le cul du diable, Eldevis-Hole, & Pools’- Hole. Elles sont toutes trois larges & profondes. On dit qu’il sort de la premiere de l’eau qui a son flux & reflux quatre fois dans une heure. Elle se distingue par l’irrégularité des rochers qu’on trouve en-dedans. Celle qu’on appelle Eldens-Hole, a son entrée basse & étroite ; les eaux qui en découlent, se congelent en tombant, & forment des glaçons pendans à la caverne. On peut joindre ici les puits du Boxton, d’où dans l’espace de huit à dix-neuf verges d’Angleterre, il sort quelques sources d’eaux un peu minérales & chaudes, excepté une seule qui est froide.

Pic de Saint-George, (Géog. mod.) on trouve dans une des îles de l’ouest ou des Açores, auprès de l’île Fal, une montagne appellée le Pic de Saint-George, d’où l’île elle-même a pris le nom de Pico. On prétend qu’elle est aussi haute, ou peu s’en faut, que le pic de Téneriffe. Long. du Pic de Saint-George, selon Cassini, 349. 21 30. latit. 38. 35.

Pic de Ténériffe, (Géog. mod.) le pic de Ténériffe, que les habitans appellent pico de Terraira, est regardé comme la plus haute montagne du monde, & on en voit en mer le sommet à 50 milles de distance.

On ne peut y monter que dans les mois de Juillet