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PERRIERE, s. f. (Archit.) carriere d’où l’on tire des pierres. Il se dit principalement en Anjou des ardoisieres. Voyez Carriere.

Perriere, s. f. dans l’Artillerie & la Fonderie, est un morceau de fer qui a une masse pointue à son extrémité, avec laquelle le maître fondeur enfonce & débouche le trou du fourneau par où sort le métal tout liquide & tout bouillonnant pour se précipiter dans les moules. C’est le même outil que le perrier.(Q)

PERRIQUE, voyez Perruche.

PERRON, s. m. (Archit.) lieu élevé devant une maison, où il faut monter plusieurs marches de pierre. Quelques auteurs écrivent paron, parce qu’ils prétendent que le mot perron vient de pas rond, tous les perrons étant autrefois faits de marches arrondies.

Perron à pans. Perron dont les encoigneures sont coupées, comme au portail de l’église du college Mazarin, à Paris.

Perron ceintre. Perron qui a les marches rondes ou ovales. Il y a de ces perrons dont une partie des marches est en-dehors, & l’autre en-dedans ; ce qui forme un palier rond dans le milieu, comme celui, par exemple, du bout du jardin de Belveder, à Rome ; ou un palier ovale, comme au Luxembourg, à Paris, & au château de Caprarole.

Perron double. Perron qui a deux rampes égales qui tendent à un même palier, comme le perron du fond du Capitole ; ou deux rampes opposées pour arriver à deux paliers, comme celui de la cour des fontaines de Fontainebleau. Il y a des perrons doubles qui ont ces deux dispositions de rampes ; ensorte que par un perron quarré on monte sur un palier, d’où commencent deux rampes opposées pour arriver chacune à un palier rectangulaire ; de ce palier on monte par deux autres rampes à un palier commun : tel est le perron du château neuf de Saint-Germain-en-Laye, du dessein de Guillaume Marchand, architecte d’Henri IV. & les perrons des Tuileries qui sont du dessein de M. le Nautre. Ces sortes de perrons sont fort anciens. On voit encore les vestiges d’un parmi les ruines de Teheilminar, près Schiras en Perse, dont M. Deslandes rapporte la figure dans son livre des beautés de la Perse.

Perron quarré. Perron qui est d’équerre, comme sont la plûpart des perrons, & particulierement celui de la Sorbonne & du Val-de-Grace. Le plus grand perron qu’il y ait est celui du jardin de Marly. (D. J.)

Perron, s. m. (Hydr.) sont les escaliers découverts d’un bâtiment, d’une cascade, ou d’un sallon placé dans un jardin ; ils peuvent être simples ou doubles, ronds, ovales ou quarrés, composés de marches, & de paliers ou repos. (K)

PERROQUET, s. m. (Hist. nat. Ornythol.) psittacus, nom générique que l’on a donné à un grand nombre d’espece d’oiseaux qui different entr’eux principalement par la grandeur & par les couleurs, mais qui se ressemblent tous à-peu-près par la forme du bec & du corps, & par le nombre & la position des doigts. Voyez Oiseau. Les perroquets en général ont la tête grosse, le bec & les ongles crochus, le crâne dur & épais, la langue large, les ouvertures des narines rondes & placées à la base de la piece supérieure du bec près des premieres plumes du devant de la tête ; enfin ils ont tous quatre doigts à chaque pié, dont deux sont dirigés en avant, & deux en arriere. La plûpart se servent de leur pié pour porter leur nourriture à leur bec. On divise tous les perroquets en trois classes ; la premiere comprend les plus grands, ils ont la grosseur d’un chapon ; ceux de la seconde classe sont d’une médiocre grosseur, qui égale à-peu-près celle du pigeon domestique ; enfin on a mis dans la troisieme classe les petits perroquets. On a donné le nom de perruche ou perriche à ceux de la seconde & de la troisieme

classe qui ont la queue longue. La plûpart des perroquets apprenent aisément à parler. Will. Ornit. voyez Oiseau.

Perroquet d’Angola, cet oiseau est un peu plus grand qu’une tourterelle. Il a le bec d’un brun verdâtre ; les plumes de la tête, du dos, de la poitrine & celles des épaules sont d’un beau jaune couleur d’or, mêlé d’une teinte rouge couleur d’écarlate ; la couleur des petites plumes des ailes est verte, excepté les deux extrémités qui sont d’un beau bleu ; les grandes plumes des aîles ont cette même couleur bleue : la queue est longue, fourchue, & d’un verd jaunâtre ; les piés sont d’un rouge mêlé de gris. Hist. nat. des oiseaux par Derham, tome III. pag. G. Voyez Oiseau.

Perroquet arras ; on a donné ce nom à deux especes de perroquets que l’on distingue en arras bleu & en arras rouge. Ils sont les plus grands de tous les perroquets, ils égalent en grosseur un chapon.

L’arras jaune, psittacus maximus cyanocroceus, Aldrovandi. Il a le bec noir & un peu alongé ; il y a sur la peau qui entoure les yeux des plumes noires ; le sommet de la tête est applati & verd ; la gorge a une sorte de collier formé de plumes noires ; toute la face inférieure de cet oiseau est d’un jaune couleur de safran, & l’inférieur a une belle couleur bleue : la queue a environ dix-huit pouces de longueur ; les cuisses sont très-courtes ; les jambes & les piés ont une couleur brune, & les ongles sont noirs.

L’arras rouge, psittacus maximus alter Aldrovandi ; cet oiseau a le bec plus court que l’arras rouge ; la piece supérieure est blanche, & l’inférieure noire ; les tempes & le tour des yeux sont blanchâtres : le corps en entier, l’origine des ailes, & toute la queue ont une belle couleur rouge ; la partie intérieure des grandes plumes des ailes a cette même couleur ; la partie extérieure & les plumes du dessous de la queue sont d’un très-beau bleu ; la couleur des plumes du second rang de l’aîle est jaune, à l’exception des bords qui sont rouges ; elles ont chacune à l’extrémité une tache bleue qui ressemble à un petit œil : les cuisses sont courtes & les ongles ont une couleur brune. Rai, synep. meth. aviam. Voyez Oiseau.

Perroquet des Barbades, psittacus viridis & lateus barbadensis ; cet oiseau est de la grandeur d’un pigeon domestique ; ses yeux sont entourés d’une peau de couleur cendrée, & dégarnie de plumes ; ils ont l’iris d’un jaune couleur de safran ; le devant de la tête est d’un brun pâle, entouré d’une belle couleur jaune, qui s’étend sur les côtés de la tête & sous la gorge ; le sommet de la tête, le dos, la poitrine & le ventre sont d’un beau verd ; les plumes des cuisses & des épaules ont une couleur verte jaunâtre ; les trois premieres plumes du premier rang des petites plumes des ailes sont d’un beau bleu ; toutes celles du second rang ont une couleur rouge ; enfin les grandes sont d’un bleu sombre & pourpré : la queue est composée de douze plumes, & elle a une belle couleur verte ; les jambes sont garnies de plumes jusqu’aux piés, qui ont une couleur brune cendrée. Hist. nat. des oiseaux par Derham, tom. III. pag. 6. Voyez Oiseau.

Perroquet de Bengale ; cet oiseau est de moyenne grandeur. Il a la piece supérieure du bec jaune & l’inférieure de couleur noirâtre ; le derriere de la tête est d’un rouge pâle, mêlé d’une teinte de pourpre ; les plumes de la gorge sont noires & le cou a un petit collier formé par des plumes de la même couleur que celles de la gorge ; les plumes de la poitrine, du ventre & des cuisses ont une couleur verte, pâle & jaunâtre ; celles du dos & des aîles sont d’un très-beau verd. Hist. natur. des oiseaux par Derham, tom. III. Voyez Oiseau.

Perroquet blanc hupé, psittacus albus cristatus