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détail dans l’article cité de mon traité de Dynamique. (O)

PERDICITES, (Hist. nat.) nom donné par quelques naturalistes à une pierre de la couleur des plumes d’une perdrix.

PERDITION, s. f. (Critique sacrée.) ce mot signifie dans l’Ecriture, perte, ruine ; perditio tua Israël, Osée, xcij. 9.. « votre ruine ne vient que de vous Israël ». 2°. Le tombeau, le sépulchre. « Quelqu’un, dit le Psalmiste, Ps. lxxxvij. 12. racontera-t-il votre vérité dans le tombeau » ? in perditione. (D. J.)

PERDOTTE, s. m. (Idolâtrie.) nom propre d’un faux dieu des anciens habitans de Prusse ; c’étoit leur Neptune, ou leur dieu de la mer ; d’où vient qu’il étoit honoré singulierement par les matelots & les pêcheurs. Ils lui offroient des poissons en sacrifice ; ensuite leurs prêtres tiroient les auspices, examinant les vents, & leur prédisoient le jour & le lieu où ils pourroient faire une heureuse pêche. Hartsnoch, Dissert. X. de cultu deorum prussiorum, a forgé tous ces contes, semblables à ceux qu’il a imaginés sur le dieu Perennus. Voyez Perennus. (D. J.)

PERDRE, v. act. (Gram.) c’est le corrélatif de conserver ; il marque la privation d’une chose précieuse qu’on possédoit : perdre la vie, la santé, l’innocence ; perdre le sang, perdre une bataille ; perdre son pere, sa mere, & ses amis ; perdre sur une marchandise ; perdre son tems. Il a quelques autres acceptions, comme dans ces phrases, il est perdu d’amour ; c’est un homme que je perdrai ; je le perds de vue ; il s’est perdu dans ces forêts ; j’ai perdu la confiance que j’avois en lui ; je perds le fil de son discours ; les idées se perdent, &c.

PERDREAUX, s. m. pl. (Artillerie milit.) les perdreaux sont plusieurs grenades qui partent ensemble d’un même mortier avec une bombe, comme une compagnie de perdreaux, dont la bombe représente la mere perdrix. Le mortier qui jette la bombe, est un mortier ordinaire, mais dont le bord dans son contour & dans son épaisseur, contient treize autres petits mortiers, dans chacun desquels est une grenade. On met le feu à la lumiere du gros mortier, qui a communication avec celle des petits. La bombe & les grenades partent dans le même moment ; c’est un italien nommé Petri, qui fit fondre d’abord ces sortes de mortiers. (D. J.)

PERDRIX, Perdrix grise, Perdris, Perdris gringette, Perdrix goache, ou gouache, Perdrix grieche, perdrix cinerea, Aldrovandi, Will. oiseau qui a environ un pié & un demi-pouce de longueur, depuis la pointe du bec jusqu’à l’extrémité de la queue, & plus d’un pié six pouces d’envergure : le front, les côtés de la tête, & la gorge, sont d’un roux clair ; le dessus de la tête est d’un brun roussâtre mêlé de petites lignes longitudinales jaunâtres. Il y a au-dessous des yeux de petites excroissances de chair rouge ; la face supérieure du cou a des bandes transversales de cendré, de noir, & d’un peu de roux ; les plumes du dos, du croupion, & celles du dessus de la queue, ont les mêmes couleurs, & il y a au bout de chaque plume une bande étroite & transversale de couleur rousse ; la partie inférieure du cou & la poitrine, sont d’un cendré bleuâtre mêlé de petites taches rousses & de bandes noires transversales ; il y a au bas de la poitrine une large bande en forme de fer à cheval de couleur de marron ; les plumes des côtés du corps sont de même couleur que celles de la poitrine ; elles ont chacune près de l’extrémité une large bande transversale rousse ; le bas-ventre est d’un blanc sale & jaunâtre ; les plumes des jambes, & celles des dessous de la queue, sont roussâtres & traversées de taches

noirâtres : le milieu de chaque plume a une tache blanche longitudinale, en suivant la direction du tuyau : les petites plumes des aîles & les grandes des épaules, ont les mêmes couleurs que celles du dos, & de plus de grandes taches rousses ; chaque plume a aussi une ligne d’un blanc roussâtre, qui s’étend selon la longueur des tuyaux ; les grandes plumes des aîles sont brunes & rayées transversalement de blanc roussâtre ; la queue est composée de vingt plumes ; les six du milieu ont les mêmes couleurs que le dos ; les sept autres de chaque côté sont rousses, à l’exception de la pointe qui est cendrée ; le bec, les piés, & les ongles, ont une couleur cendrée bleuâtre ; le mâle a un ergot obtus à la partie postérieure du pié.

Les couleurs des perdrix grises varient ; on en trouve qui sont presqu’entierement blanches, & qui ont de petites lignes brunes transversales en forme de zig-zag. Cet oiseau multiplie beaucoup ; la femelle pond seize ou dix-huit œufs ; les petits qui en sortent vivent tous en société avec le pere & la mere pendant tout l’hiver, jusqu’à ce que chaque mâle cherche à s’appareiller avec une femelle. Ornith. de M. Brisson, tome I. Voyez Oiseau.

Perdrix de la nouvelle Angleterre, perdix novæ Angliæ, Klein. avi. Elle est plus petite que la perdrix grise ; elle a la tête, le cou, le dos, le croupion, les petites plumes des aîles, & celles des dessus de la queue d’un brun tirant sur le roux mêlé de noir ; il y a quelques petites taches blanches sur la partie supérieure du cou ; la gorge est blanche ; la poitrine, le ventre, & les côtés du corps, sont jaunâtres & traversés par des bandes noires ; il y a de chaque côté de la tête une bande longitudinale, qui commence à l’origine du bec, qui passe sur les yeux, & qui s’étend jusque derriere la tête ; les jambes & les plumes du dessous de la queue ont une couleur jaunâtre, marquée de taches de couleur de maron ; les grandes plumes des aîles & celles de la queue, sont brunes : on trouve cet oiseau à la nouvelle Angleterre & à la Jamaïque. Ornith. de M. Brisson, tome I. Voyez Oiseau.

Perdrix blanche, Arbenne, lagopus avis, Aldrovandi, Will. oiseau que M. Brisson a mis dans le genre des gélinotes, & qu’il a décrit sous le nom de gélinote blanche. Il est un peu plus gros que la perdrix rouge ; il a environ un pié deux pouces de longueur depuis la pointe du bec jusqu’à l’extrémité de la queue ; il change de couleur au printems, comme la plûpart des autres animaux blancs ; & il est presqu’entierement blanc pendant l’hiver ; il y a sur les côtés de la tête une petite tache noire entre les yeux & le bec ; le tuyau de la seconde des grandes plumes de l’aîle & des quatre qui suivent, est noirâtre ; les quatre plumes du milieu de la queue sont blanches ; toutes les autres ont une couleur noirâtre, à l’exception de la pointe qui est blanche ; les piés, & même les doigts, sont couverts jusqu’à l’origine des ongles, de plumes blanches ; il y a au-dessus des yeux une petite bande de mamelons charnus, d’un très-beau rouge ; le bec est noir, & les ongles sont bruns. Pendant l’été cet oiseau est en partie brun, & en partie blanc ; il a aussi quelquefois un peu de couleur de maron rayée transversalement de noir. On le trouve dans le pays du Nord, & même en France & en Italie sur les hautes montagnes. Ornith. de M. Brisson, tome I. Voyez Oiseau.

Perdrix du Brésil, perdix brasiliana jambu dicta Pisoni, Will. Cette perdrix a la grosseur de nos perdrix ; elle est en entier d’une couleur jaunâtre obscure, mêlée de brun ; elle se perche sur les arbres ; ses œufs sont d’un très-beau bleu : c’est un oiseau du Brésil. Ornith. de M. Brisson, tome I. Voyez Oiseau.