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par les vagues en pelotes oblongues, ovales & arrondies. Voyez Kleinius, de tubulis marinis. (D. J.)

Pelote, s. f. terme générique de Commerce ; masse que l’on fait en forme de boule de diverses choses ; une pelote de fil, de laine, de soie, de coton.

Pelote, s. f. meuble de toilete ; ce sont plusieurs petites recoupes de drap enveloppées d’un morceau de velours, ou d’autre étoffe bien proprement cousue, & de différentes formes, qu’on pose sur la toilette d’une femme pour y mettre des épingles dont on se sert quand on la coëffe ou qu’on l’habille, ou dont elle se sert elle-même.

On nomme encore pelote un petit coffret dans lequel les femmes serrent leurs boucles, leurs bagues, & autres choses de toilette.

Pelote a feu. On appelle ainsi en terme d’Artificiers, une pelote dont on se sert la nuit pour éclairer les fossés & les autres endroits d’une place assiégée. Elle se fait comme il suit.

Prenez une partie de poix résine, trois parties de soufre, une livre de salpêtre & une livre de grosse poudre ; faites fondre & incorporer ce tout ensemble avec des étoupes, & faites-en des pelotes.

Pelote, terme de Chandelier ; les Chandeliers appellent pelotes de coton les écheveaux de coton qu’ils ont dévidés pour faire la meche de leur chandelle. Outre les petites pelotes de coton devidée, les Chandeliers en composent d’autres très-grosses du poids de vingt à trente livres, & davantage, qu’ils nomment pelote d’étalage. Celles-ci sont faites d’écheveaux entiers qu’on tourne ainsi en forme sphérique pour les mieux conserver. On les pend ordinairement au plancher des boutiques : ce qui leur a fait donner le nom de pelotes d’étalage. (D. J.)

Pelotes, (Fonderie.) les Fondeurs de petits ouvrages nomment ainsi le cuivre en feuilles qu’ils ont préparé pour mettre à la fonte.

On réduit le cuivre en pelotes afin de le mettre plus commodément dans le creuset avec la cueillere du fourneau, qui de-là est appellée cueillere aux pelotes.

On nomme aussi mortier & maillet aux pelotes ceux de ces outils qu’on emploie à cet usage dans les atteliers des Fondeurs.

La préparation des pelotes est ordinairement le premier ouvrage des apprentis.

Pelotes, (Maréchal.) c’est une marque blanche qui vient au front des chevaux. On l’appelle autrement étoile. Les Marchands de chevaux, Maquignons & autres, qui se mêlent du commerce des chevaux, mettent les pelotes au nombre des marques qui dénotent un bon cheval.

Pelotes, terme de Paumier ; ce sont les balles pour jouer à la paume, avant qu’elles soient couvertes de drap. On les appelle aussi des pelotons.

Les Paumiers doivent, suivant leurs statuts, avoir soin que les pelotes ou pelotons soient bien rondes, & faites de morceaux ou rognures de drap avec une bande de toile, & serrées bien fort avec de la ficelle. L’instrument dont on se sert pour faire les pelotes est une espece de billot qu’on appelle chevre.

Les maitres Paumiers prennent la qualité de maîtres Paumiers Raquettiers, faiseurs de pelotes. Voyez Paumier.

Pelotes, (Soieries.) on nomme ainsi dans le commerce des soies, les soies greges & non-ouvrées qui viennent ordinairement de Messine & d’Italie, & qui sont pliées, ou plutôt roulées en grosses pelotes. (D. J.)

Pelote, terme de Tailleurs ; c’est une bande de lisiere roulée sur elle-même & cousue dans cet état. On s’en sert pour devider le fil de la soie & le poil de chevre.

Pelote, (Verrerie.) c’est, dans les fours à verre, une espece de petit établi de terre, couverte de braise éteinte, sur laquelle on fait pendant quelque tems reposer le plat de verre au sortir du grand ouvreau, avant de le mettre dans les arches du four à recuire. (D. J.)

PELOTER, v. n. jeu de paume ; c’est jouer sans s’assujettir à aucune autre regle de ce jeu, sinon d’attendre la balle & de la renvoyer. Les balles perdues soit à la grille, soit au trou, soit aux filets, sont perdues pour ceux qui les perdent.

Peloter, se dit encore de certaines substances qui s’amassent en petit tas, ainsi de la neige qui se pelote.

Peloter, v. n. terme de Pêcheur ; c’est jetter de petites pelotes de mangeaille aux poissons pour les amorcer avant que de pécher.

PELOTON, s. m. terme de Couturiere ; petite pelote de soie, de laine, de fil, de coton, & autres matieres, filée, dévidée en rond.

On nomme aussi peloton une espece de petit coussinet moins gros que la pelote, qu’on remplit ordinairement de son, & qu’on couvre de serge, d’étoffe, de velours, pour y mettre des épingles.

Peloton, terme de Paumier, ou ploton ; balle à jouer à la paume. On le dit ordinairement de celles qui ne sont pas encore couvertes, & qui ne sont encore qu’en corde.

Peloton, (Fabrique de tabac.) on forme de gros pelotons, ou grosses pelotes de tabac ; comme c’est au sortir du filage qu’il fait son plus grand déchet, & qu’il en fait moins tant qu’il reste en pelotons, on a coutume de l’y laisser le plus long-tems qu’il est possible ; après qu’il a été en pelotons, on le roule ; ce qui s’appelle le mettre en rôles. (D. J.)

Peloton, en terme de Guerre, est un petit corps quarré de 40 à 50 hommes, qu’on tire d’un bataillon d’infanterie, & qu’on place entre des escadrons de cavalerie pour les soutenir, ou que l’on met en embuscade dans des passages étroits & des défilés, qui ne pourroient contenir un bataillon ou un regiment entier.

Ce mot est formé par corruption du vieux mot françois peloton, qui signifie un tas ou un paquet de fil roulé.

Les grenadiers sont généralement rangés en peloton à côté des bataillons. Voyez Bataillon. Chambers.

On donne aussi le nom de pelotons à des petits corps d’infanterie qu’on emploie à couvrir les angles des bataillons quarrés & triangulaires. Le peloton a toujours moins de cent hommes.

L’ordonnance du 6 Mai 1755 donne le nom de peloton à deux compagnies couplées ou jointes ensemble. Voyez & Évolutions (Q)

PELOUSE, s. f. (Jardin.) Voyez Tapis de gason.

PELTA, s. f. (Littérat.) πέλτη, c’étoit un bouclier contourné qui étoit particulier aux amazones. Dans une médaille grecque de grand bronze, frappée dans l’intervalle du regne de Septime Severe à celui de Gallien, on voit d’un côté une amazonne ayant au bras gauche cette sorte de bouclier. On remarque au-dessous un bout de draperie, une espece de petite serviette, qui aidoit apparamment à tenir le bouclier plus ferme, & qui pouvoit encore servir à d’autres usages ; tel paroît le pelta qu’on donne aux amazones sur les médailles. On s’en servoit à la guerre, comme on le voit dans Virgile, & il faut bien que sa forme n’ait pas toujours été la même ; car, selon Xenophon, il étoit de la figure d’une feuille de lierre, selon Pline, d’une feuille de figuier d’Inde, & selon Servius, de la lune demi-pleine. (D. J.)