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fin, ainsi des autres. Outre les marches des hautes-lisses, qui ne sont destinées uniquement que pour la figure, il y a encore quatre marches plus ou moins, qui sont destinées dans les rubans façonnés, à faire lever simplement une partie de la chaîne pour faire le corps de l’étoffe.

Dans les galons où il y a du glacé, c’est-à-dire, des parties assez larges de dorures, pour qu’elles ayent besoin d’être liées par un nl de la couleur de la dorure ; on passe dans les hautes-lisses deux rames pour la figure, & une corde simplement pour le glacé. Les parties de glacés sont marquées sur le patron, ainsi qu’il est démontré dans la figure 6. c’est-à-dire, trois carreaux blancs & un noir. Voyez aussi la figure 7. pour la façon de passer les rames 1. pour le glacé, & 2. pour la figure.

La figure 8. fait voir l’ouvrier qui passe son patron pardevant ; 1, 2. deux cordes qui suspendent la planche 3. sur laquelle il est assis ; 4. le patron attaché au battant ; 5. le porte rames de derriere, à-travers duquel passent les cordes de rames qui forment le retour ; 6. les cordes renversées sur le porte-rames ; 7. la main gauche de l’ouvrier passée dans les hautes-lisses, suivant les pris & les laissés que fait son patron, & qui reçoit de cette main la rame que lui présente la main droite. Il ramene cette rame en retirant sa main avec elle : cette rame ainsi passée, sera mise en son lieu sur le porte-rames de devant, ainsi que les autres qui lui succederont.

La figure 9. fait voir la façon de passer le patron par-derriere, façon la plus commode ; 1. 2. marquent les cordes qui suspendent la planche 3. sur laquelle l’ouvrier est assis ; 4. la traverse où est attaché le porte-rames de derriere ; 5, 6. les rames en un trousseau attendant que l’ouvrier les prenne à mesure pour les passer ; 7. la main droite de l’ouvrier ; 8. espece de pierre sur le devant du porte-rames, où sont attachées toutes les rames de glacé qui sont passées sur les trois derniers rouleaux dudit porte-rames ; 9. autre pierre où sont attachées les rames de figure qui sont passées sur les six premiers rouleaux.

La figure 10. représente un homme qui nomme les rames que l’ouvrier doit prendre par la lecture qu’il lui fait du patron, ce qui ne se pratique guere.

La figure 11. démontre un porte-rames de devant garni de ses neuf rouleaux & de ses grilles 1. 2. 3. 4. qui sont de menues ficelles qui entourent les porte-rames, & dont on ne voit ici que quelques rangées. Ces grilles peuvent être reculées ou avancées, suivant la nécessité ; elles servent à passer entre elles les différentes courses de rames, qui, sans cette précaution, se confondroient ensemble sur le porte-rames ; au lieu que par cet arrangement, chaque rame se trouve comme dans sa cellule particuliere. Ce qui non-seulement fait éviter la confusion, mais aide encore beaucoup au jeu de rames.

La figure 12. montre l’action de passer une rame dans la maille ou boucle de la haute-lisse.

Figure 13. montre un échantillon de galon d’or ou d’argent, tel qu’il sort de dessus le métier.

Figure 14. montre le dessein de l’échantillon ci-dessus sur papier réglé.

Figure 15. montre le dessein translaté, ou disposé à être lû.

Du métier battant pour les livrées. Le métier battant qui est démontré, figure 16. est le même que celui qui sert à différens ouvrages de retour ; il n’y a de différent que les alonges des potenceaux ou de la cantre pour les soies qui forment le velours.

Ces alonges sont des pieces qui supportent une quantité de roquetins chargés de soie des différentes couleurs des livrées qu’on se propose de faire. Ces roquetins sont quelquefois au nombre de cent cin-

quante, rangés par huit sur chaque broche qui traverse

lesdites alonges. Chaque roquetin a son poids particulier ; ce poids doit être modéré, & il faut le diminuer à mesure que chaque roquetin l’employe. L’usage de ces roquetins est de porter chaque branche de velours séparément, laquelle est toujours également tendue. Au lieu que si les mêmes branches étoient sur un seul rouleau, celles qui ne travaillent pas souvent lâcheroient, tandis que celles qui travaillent beaucoup ne pourroient pas supporter la force du poids.

La façon de faire les galons de livrée est la même que celle de faire des velours ciselés. Voyez l’article Velours ciselé. Les retours forment la figure, & ne font lever que la quantité de branches de velours indiquée par le dessein sur laquelle on passe un fer, dont un côté est armé d’un tranchant qui coupe toute la soie dont il étoit couvert, ce qui forme le velours.

La figure 17. représente 1. les alonges garnies de roquetins ; 2. la traverse du métier, sur laquelle sont appuyées les alonges ; 3. les supports ou piés des alonges ; 4. les poids des roquetins ; 5. les branches de velours qui sortent de dessus les roquetins ; 6. les potenceaux qui portent les ensouples de fond ; 7. les poids de ces mêmes ensouples ; 8. dessus des potenceaux portant les roquetins de lisiere & de fond ; 9. quantité de fils de laiton tournés en ligne spirale, dont chaque boucle arrête une branche de velours, & les tient toutes à égale hauteur.

La figure 18. montre, 1. les cables sortans des arcades, 2, 3, 4, & qui forment par leurs ornemens différentes figures ou ornemens sur la livrée du roi.

La figure 19. représente un autre galon ; 1, 2, les couteaux pour couper le velours ; 3, 4, 5, lisiere du galon.

La figure 20. représente un autre galon garni de six couteaux.

La fig. 21. est le métier du rubanier battant ; 1. les quatre piliers ; 2. les deux barres de long & leurs écharpes ; 3. le chassis qui les couronne ; 4. le chevalet garni de ses poulies ; 5. 6. le banc posé sur les deux piés du siege sous lequel sont enchâssées les marches ; 6. le pont qui sert à couvrir les tetards des marches ; 7. la poitriniere & son rouleau ; 8. les bretelles attachées d’un bout à la poitriniere, & de l’autre à la traverse du haut du métier, servans à soutenir l’ouvrier ; 9. le bandage servant à donner plus de poids au battant ; 10. le battant garni de son peigne ; 11. le porte-rame de devant & ses rouleaux ; 12. le porte-rame de derriere, aussi garni de ses rouleaux ; 13. les deux potenceaux portans les ensouples sur lesquels sont enroulées les soies de la chaîne. Le potenceau à la gauche de l’ouvrier reçoit dans ses mortoises un châssis où sont enchassés les retours, ordinairement au nombre de vingt, tous traversés par une broche de fer. Chaque retour, ou bâton de retour, a à un de ses bouts, une quille pour le faire lâcher lorsqu’on ne veut plus qu’il agisse. Au potenceau à droite sont attachés plusieurs rouleaux sur lesquels glissent les tirans des retours. 14. La planchette mobile qui est emmortoisée au pilier de derriere à droite, & qui sert par sa mobilité à recevoir sous son côté le retour, & le tenir bandé pendant qu’il travaille ; 15. les deux travers de lames garnis de vingt-six lames, qui servent par leur mouvement qu’elles reçoivent des marches, à hausser ou baisser les hautes-lisses ; 16. les hautes-lisses au nombre de vingt-quatre ou vingt-six ; 16 bis, les fuseaux ou aiguilles de plomb ou de fer, suspendues sur les poulies du chatelet ; 17. l’ensouple de devant avec sa roulette & son chien ; 18. & 19. la passette à passer en peigne les soies de la chaîne ; 20. les marches au nombre de vingt-six ; 21. les boutons & tirans des retours ; 22. les rames