Page:Diderot - Encyclopedie 1ere edition tome 12.djvu/124

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

chaque bout pour lui servir de bras ; les bucherons & ceux qui debitent le bois dans les forêts, s’en servent à scier les plus gros arbres. (D. J.)

Passe-par-tout, s. m. terme de Graveur, planche qui a une ouverture au milieu, dans laquelle on enchâsse une autre planche gravée exprès, où est le poteau, ou le chiffre, ou les armes de quelqu’un. (D. J.)

Passe-par-tout, s’entend dans l’usage de l’Imprimerie, de certains corps de lettres gravées en bois, ou composées de petites vignettes de fonte, dont le milieu étant percé & ne désignant aucune lettre, donne la faculté d’y suppléer une lettre de fonte telle que l’on veut. Exemple,

Passe-par-tout, (Lutherie.) sorte de scie dont les faiseurs de clavessins se servent ; cette scie est composée d’une lame ou feuillet AD, dentée des deux côtés, & emmanchée dans la fente de la poignée ACB où elle est arrêtée par le moyen de deux chevilles de fer. Pour se servir de cet outil il le faut empoigner, ensorte que le dedans de la main s’applique sur la partie convexe du manche, & que les doigts occupent la partie concave E ; on appelle cet outil passe-par-tout à cause qu’il est denté des deux côtés, & que par conséquent il peut s’ouvrir le passage de quelque côté qu’on le tourne. Voyez la fig. 23. Pl. XVII. de Lutherie.

Passe-par-tout, s. m. (Serrurerie.) clé qui sert à plusieurs portes, & dont le paneton est ouvert pour que toutes les garnitures des serrures que l’on veut qu’il ouvre puissent y passer sans se déranger.

PASSE-PIE, s. m. sorte de danse fort commune, dont la mesure est triple, se marque , & se bat à un tems. Le mouvement en est plus vif que celui du menuet, le caractere de l’air à-peu-près semblable, & les mesures de chaque reprise y doivent être divisées de même en nombre pairement pair ; mais l’air du passe-pié doit toujours commencer sur la croche qui précede immédiatement le frappé. (S)

PASSE-PIERRE, s. f. (Jardinage.) est encore nommée perce-pierre, c’est la seconde espece du fenouil marin ; cette plante est haute d’un pié, & s’étend en large ; ses feuilles étroites & d’un gout salé, sont divisées par trois, ses fleurs placées à la sommité de ses branches sont jaunâtres, disposées en ombelle & donnent de la graine. Cette plante croît dans les pays chauds, sur les rochers, & aux bords de la mer, parmi les pierres d’où elle semble sortir.

La passe-pierre des jardins ne differe que par le goût qui est moins salé ; on la confit dans du vinaigre. Elle se multiplie de graine, & de talles enracinées, mais elle craint le plein air & le grand froid, ce qui la fait semer dans des caisses transplantées le long des murs abrités, & exposés au midi ou au levant.

PASSE-POIL, s. m. (Passement.) petit galon propre pour les ameublemens, autrement appellé galon à clouer, il sert encore dans les ornemens d’église ; dans ce petit ouvrage la chaîne est de fil & la trame de soie, il est peu frappé étant fait à la platte navete.

PASSEPORT, (Hist. mod.) c’est une permission ou des lettres d’un prince ou d’un gouverneur, qui accordent un sauf-conduit ou la liberté de passer, d’entrer & sortir de leur territoire librement & sans être inquiété.

Le passeport proprement dit, ne se donne qu’aux amis ; on donne des sauf-conduits aux ennemis. Voyez Sauf-conduit.

Pasquier prétend que passeport a été introduit au lieu de passepartout. Balzac rapporte un passeport bien honorable qu’un empereur accorda à un philosophe ; il est conçu en ces termes : « S’il y a quelqu’un sur terre ou sur mer, assez hardi pour inquiéter Potamon, qu’il examine s’il est assez fort pour faire la guerre à César ».

Passeport signifie aussi la permission accordée par le prince de faire amener ou transporter des marchandises, des meubles, &c. sans payer les droits d’entrée ou de sortie.

Les marchands se procurent quelquefois de pareils passeports pour certaines sortes de marchandises ; & on les accorde toujours aux ambassadeurs & aux ministres pour leurs bagages, équipages, &c.

Passeport est aussi souvent employé pour une permission qu’on obtient de faire amener ou emporter des marchandises réputées comme contrebande, & déclarées telles sur les tarifs, &c. comme l’or, l’argent, les pierres précieuses, les munitions de guerre, les chevaux, les blés, le bois, &c. après avoir payé les droits.

PASSERAGE, s. f. genre de plante, décrit sous le nom de lepidium. Voyez Lepidium.

Son fruit ressemble à la pointe d’une pique ; il est plein de semences qui sont pour la plupart d’une figure oblongue. Tournefort compte cinq especes de ce genre de plante.

La passerage vulgaire cultivée, lepidium vulgare latifolium, I. R. H. 216. en anglois the common grent broad leaved dittander, a la racine de la grosseur du pouce, blanchâtre, rampante sur terre, d’une saveur âcre & vive, mais qui disparoît bientôt. Ses tiges sont nombreuses, hautes de deux coudées, menues, cylindriques, lisses, remplies de moelle, branchues, couvertes d’une poussiere d’un verd de mer, qui se dissipe aisément. Ses feuilles sont alternes, longues, larges, pointues, semblables à celles du citronnier, molles, lisses, grasses, d’un verd foncé, dentelées à leurs bords ; celles qui sortent de la racine & du bas de la tige, sont portées sur de longues queues.

Ses fleurs naissent au sommet des tiges & des rameaux, petites, en croix, composées de quatre pétales blancs, ramassées en bouquets, nombreuses & portées sur des pédicules fort grêles. Il s’éleve de leur calice un pistil qui se change en un fruit très petit, applati, pointu en forme de pique, partagé en deux loges par une cloison mitoyenne, & remplies de menues graines oblongues & rousses.

Passerage, (Mat. med.) passerage vulgaire ou des boutiques ; & passerage sauvage ou cresson sauvage.

Ces deux plantes sont de la classe des plantes qui portent des fleurs en croix, ou crucifere de Tournefort, & sont comptées parmi les principaux antiscorbutiques. Elles contiennent abondamment le principe propre aux plantes de cette classe, c’est-à-dire l’alkali volatil spontané, & une huile essentielle. Ces principes les rendent très-analogues au cochlearia & au cresson ; aussi les traite-t-on pour les usages pharmaceutiques, de la même maniere que ces deux plantes, & les emploie-t-on dans tous les cas avec elles, ou en leur lieu. Voyez Cochlearia & Cresson.

Les feuilles & les racines de l’une & l’autre passerage étant pilées avec du beurre ou du sain-doux, & appliquées sur les cuisses & sur les jambes, passent pour appaiser très-efficacement les douleurs de sciatique. (b).

PASSE-SOIE, s. m. instrument à l’usage de ceux