Page:Diderot - Encyclopedie 1ere edition tome 11.djvu/845

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

K, N, ou M, L, P ; les courbes de ces rouets assemblées les unes aux autres par le trait nommé de Jupiter, ont 8 à 9 pouces de grosseur.

Les arbres verticaux & les rouets horisontaux Tt sont maintenus dans la situation convenable par une cage ou beffroi de charpente qui les environne : on voit en FFFF le plan des quatre poteaux qui soutiennent le plancher du beffroi, & de l’autre côté le même beffroi vu par-dessus, où l’on peut remarquer les moises qui embrassent en Y le tourillon supérieur de l’arbre vertical ; on voit aussi en EEEEEEEEE le plan de quelques-uns des poteaux qui soutiennent de fond le plancher & les étages supérieurs qui servent d’étendoir : tous les poteaux & ceux des aîles sont marqués dans le plan général de la manufacture, Pl. I. Autour de chaque beffroi sont rangées trois cuves à cylindres O I H, H K O, H N O, O P H, O L H, H M O, qui ont chacune 11 piés de long de dehors en-dehors, & 6 piés de large aussi de dehors en-dehors posées sur un massif de maçonnerie, ou fort grillage de charpente ; elles sont arrondies intérieurement par différentes mises de bois, comme on voit fig. 8. Pl. VIII. qui contient en grand le développement d’une caisse ; elles sont aussi divisées en deux parties égales par une cloison longitudinale 2 3, &c. de 5 piés 4 pouces de long, 2 pouces d’épaisseur, & 20 ou 22 de profondeur ; tout l’intérieur de chaque cuve à cylindre, le renfort de la cloison, celui de la face extérieure de la cuve, les plans inclinés sont revêtus de lames de laiton cousues ou soudées les unes aux autres, & clouées sur le bois de la cuve.

Le plan incliné ascendant a, & le plan incliné descendant b, dont on voit l’inclinaison marquée par des lignes ponctuées a N b, Pl. VI. se joignent l’un à l’autre par une surface N 2 cylindrique, concave, concentrique à l’axe du cylindre N ; on voit au-dessous de N un espace quadrangulaire qui est l’emplacement de la platine cannelée qu’on voit en perspective, fig. 5. Pl. VIII. & en profil en b x d fig. 10. même Pl. On voit Pl. V, dans les trois cuves I, N, L, le cylindre en place & à découvert ; on voit comment le rouet horisontal T engrene dans les lanternes de fer 4, 4, fixées sur l’arbre des mêmes cylindres, & en P & en M deux cuves dont les cylindres sont recouverts de leurs chapiteaux, & enfin en K une cuve dont le cylindre est ôté pour laisser voir la platine cannelée, dont on a déja parlé, entre les dents de laquelle & celles des couteaux du cylindre, se fait l’éfilochage ou affinage du chiffon, qui passe entre la platine & le cylindre en montant par le plan le moins incliné a, descendant ensuite par le plan le plus incliné b, d’où en flottant dans l’eau dont la caisse est toujours remplie, & côtoyant la cloison en 3, il va par c & 2 remonter sur le plan incliné a, & passe un grand nombre de fois entre la platine & le cylindre, qui tourne suivant l’ordre des lettres N 23.

On voit aussi en V le plan d’une des caisses de dépôt, revêtue intérieurement de marbre noir, & en X le plan de la couverture d’une de ces caisses dont on voit l’élévation en V, Pl. VII. d e sont des fosses de 18 pouces environ de profondeur dans lesquelles l’ouvrier descend pour puiser les matieres que les fosses contiennent ; elles répondent vis-à-vis les portes ou volets par lesquels on met ou l’on retire les matieres dans ces caisses, où elles égouttent leur eau par des canaux souterreins, fermées à leur entrée par une grille de fil de laiton, ou un chassis de crin.

Les tourillons des arbres des cylindres roulent sur des palliers de cuivre encastrés dans le milieu de longues pieces de bois OH, qu’on appelle leviers, de 11 piés de long sur 5 & 12 pouces de gros ; chaque cuve en a deux disposés parallelement l’un à l’autre, & appliqués contre les longs côtés de la cuve ; ces

leviers sont assemblés à charniere en O, Pl. V & VIII, & soutenus par l’autre extrémité H par un cric, par le moyen duquel on peut élever ou abaisser à volonté l’axe du cylindre pour faire approcher ou éloigner sa surface de la platine cannelée qui est au-dessous, à laquelle il doit être parallele.

La vîtesse de la roue AD qui tourne dans le coursier, & dont on voit l’élévation, Pl. VII. est telle qu’elle fait environ douze tours par minute, ce qui donne par le calcul du rouage que les cylindres font dans le même tems 166 révolutions sur eux-mêmes, & en une heure 9976 , & en environ cinq heures que dure le broyement 49884 révolutions.

Description détaillée d’une cuve à cylindre, Planche VIII. La figure 1. est le chapiteau qui recouvre le cylindre ; il a 4 piés 3 pouces de long, 2 piés 8 pouces de large ; sa partie supérieure est percée de deux ouvertures transversales 12, 34°, dans lesquelles on fait entrer les chassis, fig. 6. & 7. Le premier est de fil de fer, & entre dans l’ouverture 34 ; le second est de crin, & entre dans l’ouverture 12, & est soutenu par quatre ou cinq pontusaux ou traverses de bois : il sert à retenir les petites parties de chiffon que le premier a laissées passer, & à empêcher qu’elles ne se perdent par la gouttiere du dalot, fig. 2. Il y a aussi une porte 56, que l’on ouvre pour regarder dans le dalot, & qui est tenue fermée par le tourniquet 7. Le dalot, fig. 2. se place en travers de la cuve, fig. 8. l’extrémité f sur la cloison 23 entre 2 & c au-dessus de a, en sorte que sa longueur soit parallele à l’axe du cylindre ; la partie 9 entre dans l’entaille c du chapiteau, & l’autre extrémité h entre dans l’ouverture k du dalot ou entonnoir k l, fig. 3. par lequel l’eau qui est lancée à-travers les chassis à chaque révolution du cylindre dans le canal fh, s’écoule & se perd par des rigoles souterreines.

La figure 4. est le cylindre vu en perspective, à laquelle les fig. 9. & 10. sont relatives. Ce cylindre a 2 piés de diametre & 2 piés 3 pouces de long, y compris les rondelles de fer qui terminent ses bases, lesquelles ont 8 lignes d’épaisseur, & sont percées au centre de la croisée d’un trou quarré de 4 pouces de gros pour recevoir l’axe de l’arbre AB, commun au cylindre & à la lanterne de fer A de 16 pouces de diametre & 8 d’épaisseur, garnie de sept fuseaux aussi de fer. Les tourtes ou platines de cette lanterne sont de fer, & ont 1 pouce d’épaisseur ; les fuseaux y sont fixés par des écrous qui reçoivent l’extrémité des boulons taraudés en vis qui terminent de chaque côté de la lanterne les sept fuseaux dont elle est garnie. Il en est de même des lames ou couteaux qui environnent la surface des cylindres.

Ces lames ou couteaux, au nombre de 27 sur chaque cylindre, sont encastrés de la moitié de leur épaisseur dans le bois qui forme le corps du cylindre, & paralellement à son axe, sont d’une grosseur, & disposés de sorte qu’il reste autant de vuide que de plein ; les surfaces exterieures de ces lames qui doivent être concentriques à l’axe du cylindre, sont partagées en deux parties par une gravure longitudinale, comme on voit au profil en a a a, fig. 10.

L’arbre ou essieu a, axe AB du cylindre, fig. 4. & 9. a deux parties parfaitement arrondies, A & B qui sont les tourillons ; ces tourillons sont reçus dans les cousinets A & B, fixés sur le milieu des leviers OAH postérieur, & OBH antérieur, par le moyen desquels & des crics qui soutiennent les extrémités HH de ces leviers, on peut à volonté élever ou abaisser l’axe du cylindre pour disposer sa surface parallelement, & à telle proximité que l’on veut de la platine de cuivre cannelée qui occupe le fond de la cuve, & que la fig. 5. représente en perspective, & dont on voit le profil en b x d, fig. 10. au sujet de laquelle il faut remarquer que les gravures xd sont